L'ancien entraîneur de hockey junior Graham James, condamné dans le passé pour des agressions sexuelles et aujourd'hui accusé d'autres crimes semblables, a été libéré sous caution et pourra s'installer dans la région de Montréal jusqu'à la tenue d'un autre procès à Winnipeg.

Après deux jours d'audiences, James devait se présenter en cour lundi, à Winnipeg, pour finaliser ses conditions de libération sous conditions. Toutefois, des documents judiciaires indiquent qu'un juge de paix avait déjà autorisé sa libération vendredi dernier, après avoir déposé une caution de 10 000 $ comptants.

Theoren Fleury, un ancien joueur des Flames de Calgary - le seul des trois plaignants qui peut être identifié -, a affirmé qu'il n'était pas surpris de voir que James avait été libéré en toute discrétion. Ses précédentes audiences sur libération sous caution avaient été couvertes par de nombreux journalistes, dont des équipes de télé postées devant le palais de justice.

 «Il a déjà obtenu un pardon et nous ne le savions même pas. J'imagine que ce sont les règles», a confié M. Fleury, faisant référence à une décision datant de 2007 par laquelle l'ancien entraîneur avait obtenu son pardon de ses trois condamnations pour agressions sexuelles.

Theoren Fleury a néanmoins indiqué que les conditions de remise en liberté lui apparaissent plutôt sévères.

Onze conditions lui ont été imposées, notamment se rapporter à la police chaque semaine, ne pas quitter le Canada et ne pas se trouver seul en présence d'un mineur.

Les motifs qui ont convaincu la justice de le libérer sous conditions sont frappés d'une ordonnance de non-publication.

La procureure de la Couronne Colleen McDuff, qui s'était d'abord opposée à la libération conditionnelle de James, a indiqué qu'il n'y avait eu aucune intention d'échapper à l'attention médiatique en autorisant la libération conditionnelle vendredi.

«Certains semblent croire que cela a été fait clandestinement et que personne ne voulait que ce soit connu du public. Ce n'est pas du tout le cas», a-t-elle expliqué lundi. «C'est simplement ainsi que sa libération s'est déroulée.»

L'avocate a ajouté que la plupart des conditions imposées avaient déjà été décidées devant un tribunal la semaine dernière et qu'il ne restait plus que quelques détails à préciser, notamment l'adresse du poste de police auquel il devra se rapporter. «Il s'agissait simplement de donner les informations manquantes.»

Graham James était un entraîneur de hockey junior bien connu dans l'ouest du Canada à partir des années 1970 jusqu'aux années 1990. Il fait maintenant face à neuf chefs d'accusation relatifs à des gestes qui auraient été posés entre 1979 et 1994, et qui impliqueraient trois garçons, l'un d'entre eux étant Theoren Fleury, par la suite devenu un joueur vedette dans la Ligue nationale de hockey (LNH).

L'homme a parlé de sa présumée agression dans un livre et a par la suite porté plainte, entraînant l'ouverture d'une nouvelle enquête.

James, maintenant âgé de 57 ans, a déjà purgé près de deux ans de prison à la fin des années 90 pour avoir agressé trois autres joueurs, dont Sheldon Kennedy, qui a également joué dans la LNH.

Il avait obtenu son pardon de la Commission nationale des libérations conditionnelles en 2007 et avait déménagé au Mexique, mais il est revenu au Canada après que la police de Winnipeg eut émis en octobre un mandat d'arrêt lié aux nouvelles accusations.

La date du procès n'a pas encore été fixée.

M. Fleury a affirmé qu'il n'assisterait aux audiences que si cela était nécessaire. «Si je dois y être, alors bien sûr que j'y serai.»