Même si Gerald Matticks a fait peu d'efforts pour reprendre le droit chemin au cours des huit années qu'il a passées derrière les barreaux, le vieux caïd du gang de l'Ouest retrouvera bientôt la liberté.

Après lui avoir refusé sa libération à deux reprises, la Commission nationale des libérations conditionnelles (CNLC) n'a pas eu le choix de la lui accorder, cette fois. Le trafiquant de drogue s'y qualifiait automatiquement puisqu'il avait purgé les deux tiers de sa peine.

En plus d'être lié au gang de l'Ouest, celui que l'on surnomme Gerry a été pendant des années le principal fournisseur de drogue des Hells Angels Nomads, selon la plus récente décision de la CNLC, datée du 20 juillet dernier.

L'homme de 70 ans a été condamné à 12 ans de prison après s'être reconnu coupable d'avoir participé à des importations de stupéfiants d'une valeur de plusieurs millions de dollars. La drogue transitait par le port de Montréal grâce à ses relations.

«Durant votre incarcération, votre attitude, marquée par la rigidité de vos affirmations, le déni, la minimisation et le manque de transparence au sujet de vos crimes vous ont empêché de progresser et ont mené votre équipe de gestion de cas à vous refuser à plusieurs reprises toute forme de libération», ont écrit les commissaires.

Gerald Matticks, qui était dans la ligne de mire des policiers depuis plus de 40 ans, n'en est pourtant qu'à sa première longue peine de prison. De 1967 à 1990, il a été soupçonné d'avoir commis plusieurs crimes, dont un complot pour meurtre, un vol à main armée et du trafic de drogue, sans jamais être condamné.

La CNLC doute de sa volonté de reprendre le droit chemin. Les commissaires qualifient son plan de sortie de «vague et non structuré». Matticks affirme avoir l'intention d'écouler des jours paisibles sur une ferme avec sa femme.

Les commissaires lui ont imposé une série de sévères conditions. Le criminel devra poursuivre une thérapie amorcée en prison pour améliorer ses habiletés sociales. Il n'aura pas le droit de fréquenter des criminels et devra fournir chaque mois aux autorités des relevés de ses revenus et de ses dépenses.