Atteint d'une balle dans la nuque qui l'a presque tué, détenu préventivement depuis le mois d'avril 2007, Daniel Topey a été suffisamment puni, a plaidé l'avocat Lloyd Fischler, mercredi.

Devant le juge Denis Lavergne, les avocats discutaient de la peine à imposer à l'homme de 24 ans, déclaré coupable d'avoir déchargé une arme en direction d'un policier. Il est passible de 14 ans de pénitencier. La procureure de la Couronne, Anne-Marie Otis, recommande neuf ans, plus trois ans pour les 100 roches de crack, la marijuana et l'arme trouvés dans la chambre du jeune homme, à Notre-Dame-de-Grâce. Topey n'avait pas d'antécédent judiciaire.

Les faits sont survenus le 27 avril 2007. Après qu'un délateur eut informé la police que Topey vendait de la drogue et rêvait de tuer un policier, une équipe du Groupe d'intervention tactique a été envoyée pour arrêter le jeune homme. Alors qu'il marchait dans la rue avec un ami, les policiers ont surgi d'une camionnette en criant «police!». Au lieu de figer sur place comme son ami, Topey s'est mis à courir. Un policier a tiré des balles de plastique sur le fuyard pour l'arrêter, sans succès. À un certain moment, Topey a tiré lui aussi tout en continuant de fuir, mais n'a atteint personne.

Le policier qui le suivait a riposté, atteignant Topey à la nuque. La balle a fini sa course dans la joue du jeune homme. Après un coma d'une dizaine de jours, Topey a récupéré, puis a été transféré en prison. «Ce n'était pas évident d'avoir le visage fracassé, d'être attaché à un lit et de me remettre de mes blessures en prison», a fait valoir Topey, hier, lorsque le juge lui a demandé s'il avait quelque chose à dire avant qu'il se retire pour délibérer sur la peine. Le juge Lavergne rendra sa décision le 13 janvier.