L'escouade régionale mixte (ERM) de Montréal a mené hier une opération visant la relève des Hells Angels (HA) du chapitre South, pourtant décapités lors de l'opération SharQC en avril dernier. Les policiers ont arrêté 11 des 13 membres d'une cellule qui distribuait de la cocaïne au kilo pour le compte des motards.

L'opération, baptisée Engin, a été lancée vers 6h hier, mais l'enquête sur cette affaire a pris naissance il y a deux ans et est complémentaire à l'opération SharQC. «Dans SharQC, on visait les membres en règle. Avec Engin on vise la relève», a résumé l'agent Martin Simard, porte-parole de l'ERM de Montréal.

Depuis le début de l'enquête, les policiers ont saisi 24 kg de cocaïne, cinq armes à feu, près de 700 000$ en argent et réalisé 15 perquisitions.

Les suspects arrêtés, tous cueillis à leur résidence, ont été conduits au quartier général de la Sûreté du Québec, rue Parthenais à Montréal, pour y être interrogés.

Ils devraient être accusés de complot, trafic, possession de stupéfiants et d'armes.

Des liens avec les HA South

Parmi les prévenus, les membres les plus importants de la cellule démantelée seraient Stéphane Constantineau, 33 ans, de Saint-Hubert, Éric Dubé, 42 ans, aussi de Saint-Hubert, de même que Sylvain Lavoie, 42 ans, de Carignan. «Ils étaient très actifs dans la distribution de cocaïne au kilo et faisaient affaire avec une personne au niveau des HÀ South», a expliqué l'agent Simard, de l'ERM de Montréal.

Il n'a pas été possible de savoir hier avec qui la cellule démantelée hier entretenait des liens chez les HA du chapitre South. Durant l'opération SharQC, les policiers avaient investi le bunker du chapitre situé rue Verchères, à Longueuil. Parmi les représentants du chapitre arrêtés sur la Rive-Sud se trouvaient deux membres fondateurs du chapitre montréalais, ouvert en 1977 par des porte-couleurs de l'ancien gang des Popeyes. Michel «Sky» Langlois et Normand «Dog» Labelle avaient quitté en 1997 le chapitre montréalais pour ouvrir le chapitre South.

Des enquêteurs ont par ailleurs fouillé hier la résidence cossue de Sylvain Lavoie, à Carignan. Les maisons des autres suspects avaient déjà été visitées par les policiers dans le passé.

Le terrain boisé adjacent à la maison de Lavoie était couvert de jeux d'enfants et d'une piscine creusée.

Les voisins étaient-ils étonnés de cette arrestation? «Oui et non», a répondu l'un d'eux. «Tout le monde se parle, mais lui n'avait pas de contacts avec les autres. D'après moi, il n'avait pas de job et on voyait beaucoup de véhicules circuler chez lui», a raconté ce voisin.