Les membres du clan Lavertue, soupçonné de diriger le trafic de cocaïne dans le sud-ouest de Montréal et démantelé lors de l'opération Axe, devront rester en prison d'ici à leur procès. Le juge Michel Bellehumeur a refusé jeudi de remettre en liberté huit des neuf présumés membres du groupe criminel, qui subissaient leur enquête au palais de justice de Montréal.

Des trois gangs arrêtés dans cette opération du Service de police de la Ville de Montréal, le clan Lavertue est le premier à subir son enquête en cautionnement. Au total, 47 personnes ont été inculpées le 13 février dernier, à la suite de ce que le SPVM avait qualifié de «plus grosse opération de son histoire visant les gangs de rue».

 

Le présumé chef du clan, Jean Lavertue, âgé de 34 ans, est un ex-haltérophile qui a représenté le Canada aux Jeux olympiques d'Atlanta, en 1996. Il s'est vu refuser sa remise en liberté même s'il n'a pas d'antécédents judiciaires. Ses frères Patrick, 31 ans, et Stéphane, 33 ans, ont subi le même sort.

Une ordonnance de non-publication empêche les médias de révéler les raisons qu'a invoquées le juge de la Cour du Québec pour ne pas les remettre en liberté. De nombreux membres de leur famille qui avaient assisté à l'audience ont quitté la cour visiblement ébranlés.

Les neuf hommes du clan sont accusés de trafic de cocaïne, de complot en vue d'en faire le trafic et de gangstérisme. Le tribunal a décidé que seul le prévenu Mathieu Goyette-Bergeron, 23 ans, a démontré que sa liberté provisoire ne représentait pas un danger pour la sécurité du public. En plus des frères Lavertue, ceux qui resteront en prison sont Jean-Yannick Gagnon, Éric Laframboise, Fernand Lauzon, André Lavoie et Patrick Rondeau.

Vingt et une personnes inculpées à la suite de l'opération Axe seraient liées au clan Lavertue; la Couronne ne s'est pas opposée à la remise en liberté de 11 d'entre elles. L'un des présumés membres du clan, Éric Caron, est toujours au large. L'autre groupe, dit des «Syndicate et du clan des frères Zéphir», est composé de 15 personnes, dont neuf sont toujours détenues. Les frères Emmanuel et Jean-Ismaël Zéphir ont renoncé à leur enquête en cautionnement. Emmanuel Zéphir, 37 ans, est le chef d'un gang de rue majeur, selon la police. Sept autres personnes devraient subir leur enquête sur remise en liberté en août.

Onze autres accusés, arrêtés durant l'opération Axe, ne seront pas jugés avec les clans Lavertue et Zéphir/Syndicate. C'est le cas notamment de Pasquale Mangiola, l'ami des frères Andrei et Sergei Kostitsyn, du Canadien de Montréal; plus tôt cette année, la Couronne ne s'était pas opposée à sa remise en liberté.