La Cour suprême des Etats-Unis a annoncé lundi qu'elle acceptait d'entendre une requête visant à renverser le verdict de culpabilité de fraude prononcé contre l'homme d'affaires Conrad Black.

Les juges du plus haut tribunal américain entendront, plus tard cette année, des arguments à propos de la condamnation prononcée contre cet ancien président et chef de la direction de Hollinger International et contre deux autres ex-dirigeants du groupe médiatique concernant des paiements de 5,5 millions $ US qu'ils ont reçus d'une filiale de Hollinger.

Black, John Boultbee et Mark Kipnis nient avoir fraudé leur ancienne entreprise et soutiennent que ces versements étaient en fait des frais de gestion que la filiale leur devait.

Cette décision de la Cour suprême américaine a surpris plusieurs experts en droit qui ont suivi l'affaire.

«Pour la première fois depuis longtemps, les planètes commencent à s'aligner, ou il y a une possibilité qu'elles s'alignent à nouveau, en faveur de Conrad Black», a affirmé en interview Jacob Frenkel, un ancien procureur fédéral américain.

Me Frenkel, un avocat du Maryland, soutient qu'il est rare que la Cour suprême des Etats-Unis accepte d'entendre l'une des très nombreuses requêtes qui lui sont soumises.

Black a purgé plus d'un an de sa peine d'emprisonnement de six ans et demi dans la prison fédérale de Coleman, en Floride.

La chute de cet ex-baron canadien des médias, qui est passé d'auteur à succès, homme d'affaires et multimillionnaire à prisonnier, a fasciné bon nombre de Canadiens. En 2001, Black avait renoncé à sa citoyenneté canadienne pour accepter une nomination à la Chambre des lords, la Chambre haute du Parlement britannique.

Né à Montréal, Black a été reconnu coupable en 2007 sous trois chefs d'accusation de fraude et un d'entrave à la justice. Une Cour d'appel de Chicago avait par la suite maintenu les verdicts de culpabilité.

Il est toutefois impossible de dire quelle décision rendra la Cour suprême, a affirmé Jacob Frenkel.

«Jusqu'à présent, les avocats de Conrad Black n'ont demandé à la Cour suprême que de revoir (la cause), et elle a accepté», a-t-il expliqué.

Les deux parties devront tout d'abord préparer leurs arguments. Par la suite, la Cour suprême entendra ces arguments et examinera l'appel.

Conrad Black avait demandé le pardon à George W. Bush avant que l'ancien président des Etats-Unis ne quitte ses fonctions, en janvier. Cette demande avait toutefois été rejetée.