La prison n'a manifestement pas fait passer le goût de la pornographie juvénile à David Wadsworth. Celui qui se faisait donner des fessées par ses élèves du primaire, et qui fut directeur adjoint de l'école John Rennie, à Pointe-Claire, est accusé d'avoir produit des écrits de pornographie juvénile en novembre dernier, alors qu'il était détenu et en attente de sentence.

Si M. Wadsworth était détenu à ce moment, c'est parce qu'il avait plaidé coupable, l'été dernier, à des accusations de possession et de distribution de pornographie juvénile, pour des événements survenus en juillet 2006 et septembre 2007. Hier, la juge Suzanne Coupal devait lui infliger une peine pour ces crimes, mais l'exercice a été reporté, à la demande de Me Sylvie Bordelais, avocate de Wadsworth, qui voulait discuter avec son client des dernières accusations. L'homme de 54 ans est cette fois accusé d'avoir produit de la pornographie juvénile en octobre 2007 et en novembre dernier.

 

Ce penchant pour la pornographie juvénile de la part de Wadsworth est l'élément qui a fait sortir le chat du sac, en 1999, et qui a précipité sa chute. À l'époque, Wadsworth était directeur adjoint à l'école John Rennie. Il s'était fait prendre à se balader sur les sites internet de pornographie juvénile, à partir de son bureau au travail. Son arrestation, très médiatisée, avait incité d'anciens élèves de Wadsworth à sortir de leur mutisme.

Ces dénonciations devaient démontrer que du temps où il enseignait en troisième année du primaire dans une école de Pincourt, entre 1979 et 1986, Wadsworth avait agressé huit garçons et une fille. Il appert que le professeur s'inventait des raisons pour punir ses élèves. Après avoir tiré les rideaux de sa classe et verrouillé la porte, il donnait la fessée aux enfants, et les obligeait parfois à faire de même avec lui. Il lui est aussi arrivé de s'attacher pour ensuite demander aux enfants de le frapper. Il s'est même adonné à la masturbation et à la fellation avec les petits, et il leur ordonnait de n'en parler à personne.

Wadsworth avait reconnu sa culpabilité aux accusations portées contre lui et, en novembre 2000, il avait écopé de cinq ans de pénitencier. Il a été libéré après avoir purgé les deux tiers de sa peine.

Mais en 2007, de la pornographie juvénile retrouvée dans l'ordinateur d'un homme en Angleterre a permis de remonter jusqu'à Wadsworth, au Québec.

L'accusé sera de retour devant le tribunal le 27 avril pour la suite du processus judiciaire.