(Vancouver) Les incendies de forêt qui ravagent des municipalités, réduisant en cendre des objets de la vie moderne, peuvent laisser derrière eux des métaux toxiques, prévient un expert en santé publique.

Michael Brauer, un professeur de l’Université de la Colombie-Britannique, dit que les métaux trouvés dans les débris contiennent de l’amiante, de l’arsenic, du plomb et du mercure. La plupart des métaux proviennent d’articles ménagers comme la peinture, le bois traité, les thermomètres, les voitures et les produits électroniques.

Le Pr Brauer est d’avis que différents niveaux de concentrations de métaux y ont été retrouvés en fonction de l’âge et de la composition des bâtiments.

« Cela dépend aussi de l’âge des structures et des communautés, ajoute-t-il. Par exemple, le plomb se trouve souvent dans les tuyaux et la peinture de certaines maisons anciennes, et les maisons plus récentes n’en ont pas. »

Selon lui, la très haute chaleur dégagée par ces feux peut avoir du bon, car elle détruit la plupart des plastiques et des métaux en composés relativement inoffensifs.

Les équipes qui nettoient à la suite d’un incendie de forêt ne se contentent pas d’enlever les cendres et les décombres, mais testent généralement le sol et l’eau pour détecter les métaux toxiques, mentionne le Pr Brauer.

Pader Brach, des Services d’urgence de la Colombie-Britannique, dit qu’un rapport sur les polluants détectés à la suite de l’incendie qui a détruit la majeure partie du village de Lytton en juin doit être bientôt remis aux autorités.

Ce sera la première fois qu’un tel rapport sera rédigé en Colombie-Britannique à la suite d’un incendie de forêt.

M. Brach dit que le rapport identifiera les polluants les plus préoccupants.

« C’est un long processus pour se remettre d’un évènement important comme un incendie de forêt qui a un impact sur la collectivité. »

Le 3 mai 2016, l’incendie de forêt s’est propagé à Fort McMurray, en Alberta, contraignant l’évacuation de 90 000 personnes. Des milliers de bâtiments ont été détruits.

Deux ans plus tard, une étude menée par Santé Alberta a révélé des concentrations élevées de métaux, notamment d’amiante, de mercure, d’arsenic, de chrome, de cuivre et de zinc dans des échantillons de cendres. De grandes quantités d’hydrocarbures provenant de plastique brûlé ont également été trouvées. Une bonne part de l’arsenic découvert provenait de bois traités, selon le rapport.

« La combustion des structures urbaines et de leur contenu a conduit à la libération d’un large éventail de contaminants potentiellement inquiétants associés aux cendres et aux débris », peut-on lire dans le rapport.

Le Pr Brauer soutient qu’il est important de laisser les équipes réaliser des tests approfondis et terminer le nettoyage des zones endommagées par les incendies de forêt avant de permettre le retour des sinistrés.

Il raconte que dans certains secteurs, les autorités doivent retirer quelques centimètres de sol avant de laisser les gens y revenir. Les sols contaminés peuvent être dangereux pour les enfants ou les amateurs de jardinage.

« On ne souhaite pas que des enfants rampent sur ces sols ayant des niveaux élevés de métaux. Ils peuvent ramper sur la terre et mettre leurs mains dans leur bouche. Ou encore, si on jardine, on ne veut pas de niveaux élevés de métaux dans son jardin. »