Jean Charest s'est de nouveau présenté lundi comme le seul à pouvoir maintenir la «stabilité» économique face au «risque» que pose l'élection du Parti québécois. Mais il n'a pas expliqué pourquoi les marchés ne montrent jusqu'ici aucun signe d'inquiétude face à l'élection possible d'un gouvernement souverainiste.

À Québec, où il passe l'essentiel des deux derniers jours de la campagne, le chef libéral a lancé un ultime appel aux électeurs. Il leur demande de le réélire pour barrer la route au Parti québécois, rappelant que Pauline Marois a admis en 2005 qu'un référendum gagnant entraînerait cinq années de perturbations.

M. Charest a vanté son bilan économique ainsi que les nombreux projets que son gouvernement a financés dans la capitale. Il a affirmé que son travail n'est «pas terminé».

«Je demande aux Québécois de nous donner le mandat de continuer ce travail dans la stabilité et en fixant comme priorité l'économie, a-t-il affirmé. Et surtout, en étant conscient que l'alternative, c'est l'instabilité politique et économique. C'est le risque. Un risque que nous ne voulons pas prendre.»

Jusqu'ici, toutefois, les craintes du premier ministre sortant ne semblent pas avoir trouvé d'échos dans les marchés. Depuis le déclenchement des élections, le 1er août, le TSX a gagné 2,8%. Le Globe and Mail a aussi constaté que l'écart de valeur entre les obligations québécoises et ontariennes est resté sensiblement le même depuis un mois, signe que les investisseurs ne sont pas alarmés outre mesure.

Des observateurs interviewés par le quotidien torontois affirment que les investisseurs semblent rassurés par le soutien tiède des Québécois à l'indépendance. Un sondage CROP-La Presse publié vendredi révélait que seulement 28% des électeurs voteraient oui dans un référendum.

Questionné sur l'absence d'inquiétude dans les marchés, Jean Charest a d'abord refusé de commenter avant de lancer une blague.

«Ils pensent probablement qu'on va être élu», a-t-il dit.

Confiant

Même si plusieurs sondages ont situé son parti troisième dans les intentions de vote, et loin derrière chez les électeurs francophones, le chef libéral s'est dit confiant à 24 heures du scrutin.  

«J'ai fait la campagne que j'ai voulu faire, que je veux faire, et que je ferai jusqu'à la dernière seconde, a-t-il dit. Ça a été une bonne campagne pour le Québec.»

Jean Charest passe l'essentiel des deux derniers jours de la campagne à Québec, où le PLQ détient sept des 11 sièges en jeu. Des sondages indiquent que les libéraux tirent de l'arrière dans cette région cruciale, mais l'entourage du chef souligne que plusieurs sondeurs ont noté un fort pourcentage d'électeurs indécis. Les libéraux ont bon espoir de rallier ces votes dans la fin de parcours.

Le chef libéral se rend ce midi à l'événement «J'ai ma pelle», qui marque le début de la construction du nouvel amphithéâtre de Québec. Des milliers de personnes, d'anciens joueurs des Nordiques et des artistes sont attendus à ce grand rassemblement.

Plus de détails à venir.