Signe que la campagne arrive en fin de parcours, le ton a monté d'un cran aujourd'hui entre les candidats qui espèrent représenter les Montréalais pour les quatre prochaines années. Après un début de campagne sans grande confrontation, les deux meneurs dans les sondages, Denis Coderre et Mélanie Joly, ont été la cible de toutes les attaques.

La foire d'empoigne a commencé avec le lancement d'une publicité à la radio du camp Mélanie Joly. « Vous savez ce qui va changer à Montréal le 3 novembre? Rien, absolument rien si nous votons pour Denis Coderre qui n'a aucune crédibilité pour enrayer la corruption », dit-elle dans le spot publicitaire.

L'attaque n'a pas tardé à faire réagir l'équipe Denis Coderre qui a convoqué les médias d'urgence. Cinq candidats dont l'ancienne mairesse de Rivière-des-Prairies Pointe-aux-Trembles Chantal Rouleau, l'une des premières élues au Québec à avoir dénoncé la corruption, ont fait une sortie publique pour défendre leur intégrité et celle de leurs collègues.

Les adversaires de Denis Coderre lui reprochent essentiellement d'avoir recruté 24 anciens candidats d'Union Montréal, l'ancien parti des maires déchus Gérald Tremblay et Michael Applebaum. Aucun ancien élu d'Union Montréal n'était cependant parmi les candidats invités au point de presse.

« Au sein de notre équipe, c'est tolérance zéro, ceux qui ont péché paieront pour leur délit. Actuellement, dans notre équipe, il n'y en a aucun et c'est pour cela qu'on les a choisis. Ils ont été triés sur le volet», a déclaré la mairesse sortante de Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension, Anie Samson.

« Les critiques qu'on a aujourd'hui c'est parce qu'on est en avance, il reste 7 jours et nos sondages nous portent gagnants, on le sait ça et c'est pour ça que nos adversaires poussent des cris de désespoir à la dernière minute », a-t-elle poursuivi.

 

L'administration de la « honte »

Le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron s'est pour sa part dit en accord avec le message publicitaire de Mélanie Joly.

« Si on reporte au pouvoir les mêmes personnes, les mêmes manières de financer une formation politique, le même système on aura les mêmes résultats », a-t-il déclaré de façon très énergique entouré d'une trentaine de candidats. « C'est assez négatif, mais je pense qu'il faut alerter les Montréalais sur les dangers de réélire le même monde à l'hôtel de ville.

L'adversaire à battre selon Richard Bergeron, c'est Denis Coderre. « Ce sera Denis Coderre ou ce sera moi. Ce sera la pseudo-équipe d'Union Montréal qui s'est réfugiée sous la bannière de Coderre ou ce sera notre équipe qui ne compte aucun membre de l'ancienne administration Union Montréal, que j'appelle l'administration de la honte. »

Seul Marcel Côté a refusé de décocher des pointes contre ses adversaires. Plus tôt dans la campagne, ce dernier a admis avoir été échaudé dans les sondages par la controverse des appels robotisés négatifs à l'endroit de Richard Bergeron.

« Nous, nous faisons une campagne positive, on va continuer dans la même voie, selon le même tracé, on va mettre l'emphase sur le contenu de notre programme, sur notre volonté de mieux gérer la Ville », a-t-il affirmé.