La défaite du sénateur Michael Fortier, ministre responsable de la région de Montréal, jumelée à l'absence d'élus conservateurs à Montréal, inquiète la présidente de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain Isabelle Hudon, qui y voit une perte de poids politique significative pour la métropole québécoise.

En entrevue au lendemain du scrutin, Mme Hudon s'est dite «déçue mais pas surprise» du résultat.

«C'est une grosse perte pour Montréal», a-t-elle opiné.

Montréal a donné 11 circonscriptions au Parti libéral du Canada, six au Bloc québécois et un au Nouveau parti démocratique. Le Parti conservateur n'y a rien récolté.

Comme le premier ministre Stephen Harper a clairement affirmé, à la toute fin de sa campagne, qu'il ne nommerait plus de non élu au poste de ministre, comme il l'avait fait avec le sénateur Fortier, cela signifie que Montréal se retrouvera sans ministre conservateur également.

«C'est évident que ça ne simplifie pas notre situation à Montréal. Quand les décisions se prennent, il faut être autour de la table. Et là, pour l'instant, il y a une absence», déplore la présidente de la Chambre de commerce.

Il y a quand même espoir, soutient-elle. «Un gouvernement ne peut pas oublier totalement les métropoles, que ce soit Toronto ou Montréal.»

Mme Hudon estime que cela va cependant exiger davantage d'efforts du maire de Montréal, de la Chambre de commerce de Montréal, des différents organismes de représentation et de toute la société civile, afin de faire progresser les dossiers d'intérêt de Montréal, malgré ce contexte politique.

«Il va falloir être ultra présent et fort dynamique, la société civile, pour que le gouvernement continue d'investir et de garder un intérêt vif pour la métropole économique du Québec», a-t-elle opiné.

Mme Hudon rappelle que des dossiers montréalais d'importance attendent une action gouvernementale fédérale, comme le mégaprojet de la société du Havre, la réfection de l'autoroute Bonaventure et celle du pont Champlain.

Dans le cas du Grand prix de Formule 1, un dossier que le ministre Fortier s'était engagé à défendre, juste avant sa défaite, Mme Hudon s'inquiète moins, parce qu'il ne s'agit pas que d'un dossier montréalais, mais d'un dossier canadien.Le Grand prix est en effet le Grand prix du Canada qui se déroule à Montréal.