Le commissaire à l'éthique et à la déontologie, Jacques Saint-Laurent, a expliqué à la commission Charbonneau, lundi, que les députés doivent non seulement respecter leur code d'éthique, mais aussi se soucier de la perception qu'aura le public de leurs actions.

Me Saint-Laurent a exposé à la commission les règles qui encadrent le comportement des députés et ministres, mais aussi, dans certains cas, des membres des cabinets.

Il a illustré son propos en prenant l'exemple d'un député qui voulait accepter un cadeau qui lui avait été offert. Il lui a répondu que son code d'éthique ne le lui interdisait pas, mais a pris la peine de lui souligner qu'il devrait aussi se questionner à savoir comment le public percevrait son geste s'il l'apprenait.

«Plus souvent qu'autrement, les gens renoncent au cadeau, lorsque je fais appel à leur réflexion sur la perception du public. À mon avis, il y a une discrétion des élus à ce sujet-là. Et moi, je leur indique, je les invite à faire la réflexion», a résumé Me Saint-Laurent.

«C'est une dimension qui est très importante dans mon travail comme commissaire à l'éthique et à la déontologie de joindre à l'avis plus formel, plus juridique si vous voulez, un appel à la réflexion sur les questions d'opportunité, sur les questions de perception du public», a-t-il insisté.

Il a donné un autre exemple: celui d'un élu qui voulait embaucher dans son bureau de circonscription quelqu'un qui était membre de sa famille, mais pas de sa famille immédiate. Embaucher quelqu'un qui n'aurait eu aucune compétence pour occuper le poste aurait été «une manière abusive» de favoriser les intérêts de ce membre de la famille. Mais une intervention d'un député pour favoriser les intérêts d'un commettant n'est pas nécessairement abusive. «Il faut y aller au cas par cas», a suggéré le commissaire Saint-Laurent.

Par la suite, la commission d'enquête entendra le vérificateur général du Québec, Michel Samson.