Le Sommet du G7 qui débute aujourd'hui sera le plus difficile depuis des années, mais ce n'est pas une raison pour tourner le dos à ce forum, a dit ce matin le président du Conseil européen, Donald Tusk, lors d'un point de presse à La Malbaie. « Le G7 triomphera, malgré les turbulences saisonnières », a dit le politicien européen lors d'un point de presse à La Malbaie.

M. Tusk n'a pas mâché ses mots à l'égard du président américain Donald Trump, qui a multiplié les attaques contre les autres membres du G7 et a suggéré de laisser la Russie réintégrer le club sélect des démocraties les plus industrialisées du monde, une idée que rejettent les deux leaders de l'Union européenne qui sont présents au sommet organisé par Justin Trudeau. « Le chiffre 7 est un chiffre chanceux », a dit à cet effet M. Tusk, rappelant que la Russie a été exclue en 2014 de ce qui était le G8 depuis 1997 après l'annexion de la Crimée et le conflit en Ukraine de l'Est.

Défier l'ordre mondial

L'ancien premier ministre polonais, qui préside le Conseil européen depuis 2014, a dénoncé les tarifs douaniers imposés par l'administration Trump aux pays européens sur l'acier et l'aluminium, ainsi que le retrait de l'accord de Paris. « Nous continuons à croire à un ordre mondial basé sur le respect des règles établies. En ce moment, l'ordre mondial est mis au défi. Cette fois, ce n'est pas par les suspects habituels, mais par l'architecte et le gardien de cet ordre mondial, les États-Unis », a dit M. Tusk dans une envolée, soutenant que le Groupe des sept joue un rôle crucial dans la défense des démocraties libérales.

M. Tusk était accompagné par le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker. Ce dernier, originaire du Luxembourg, s'est adressé aux journalistes presque qu'exclusivement en français. « Je voudrais m'exprimer en français dans cette province qui est beaucoup plus qu'une province », a-t-il dit en guise d'introduction. « Je suis ici pour dire aux autres membres du G7 que l'économie de l'Europe va mieux », a-t-il dit.

L'Union européenne, représentée par Messieurs Tusk et Juncker, siège au Groupe des sept. L'Italie, l'Allemagne, la France et le Royaume-Uni sont aussi tous des membres de cette alliance informelle depuis sa création en 1975. Les États-Unis, le Canada et le Japon sont les trois autres membres du G7.

Rencontre retardée

Ce matin, les dirigeants des pays membres sont arrivés à tour de rôle au Manoir Richelieu pour le Sommet qui a lieu aujourd'hui et demain. Plusieurs d'entre eux ont profité de la matinée pour se voir en tête-à-tête. Justin Trudeau a notamment rencontré le premier ministre japonais, la chancelière allemande et le premier ministre italien. 

Le début de la rencontre a été retardé de quelques minutes à cause du retard du président américain, parti plus tard que prévu de Washington ce matin.

Avant de prendre place à bord d'Air Force One, le locataire de la Maison-Blanche a tenu un point de presse impromptu au cours duquel il a critiqué ouvertement ses alliés du G7.

Son retard a aussi causé le report de la rencontre bilatérale entre les leaders américain et français. Au cours des derniers jours, Emmanuel Macron a critiqué ouvertement le président des États-Unis, affirmant que les autres membres du G7 pourraient signer une déclaration commune à la fin du G7 sans la présence des Américains.

Malgré le bras de fer annoncé, tous les dirigeants sont maintenant au Manoir Richelieu. Des discussions, qui s'annoncent musclées, auront lieu tout l'après-midi dans l'hôtel de luxe qui surplombe le Saint-Laurent.