La plupart des écoles, établissements de santé et ministères québécois seront touchés par une grève des employés de l'État, mercredi, alors que le front commun intersyndical a annoncé une grève d'une journée et que la Fédération autonome de l'enseignement (FAE) amorcera alors une séquence de trois journées de grève consécutives.

À quelques heures du déclenchement de cette grève, celle-ci semblait de plus en plus inévitable, malgré les progrès réalisés au cours des derniers jours à certaines tables de négociation sectorielles.

Le front commun intersyndical, qui représente 400 000 des 500 000 employés de l'État, a déjà annoncé la tenue d'une unique journée de grève, mercredi. Et il n'y a pas renoncé, bien que des ententes de principe sectorielles aient été conclues, au cours des derniers jours, par ses syndicats membres représentant les employés du soutien scolaire, des fonctionnaires et ouvriers, ainsi que des professeurs de cégep.

«Elle nous semble imminente. Rien n'indique à cette heure qu'on devrait mettre de côté de moyen de pression là. Cette grève-là de toute évidence va s'exercer, parce qu'à l'heure où on se parle, même s'il y a eu au cours des derniers jours des ententes sectorielles qui sont importantes à souligner, il n'y a toujours pas de changement, pas de nouveau au niveau de la table centrale sur les paramètres salariaux et la retraite», a commenté la présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Louise Chabot, au cours d'une entrevue à La Presse Canadienne.

Les négociations se poursuivent néanmoins avec le gouvernement du Québec en vue de renouveler les conventions collectives, échues depuis le 31 mars dernier.

C'est à la table centrale, où sont négociés les salaires et le régime de retraite, que les progrès se font attendre, ont rapporté plusieurs syndicats.

«À moins d'un dénouement extraordinaire d'ici la fin de la journée, je pense qu'on est en mesure déjà d'annoncer que demain (mercredi) il y aura grève dans toutes les régions du Québec», a prévenu Mme Chabot.

La CSQ représente notamment les deux tiers des enseignants du primaire et du secondaire, soit 73 000 d'entre eux, des professionnels de l'éducation, des employés du soutien scolaire, ainsi que des professeurs de cégep.

De son côté, la FAE, qui représente l'autre tiers des enseignants du primaire et du secondaire, débraiera mercredi, jeudi et vendredi dans 800 écoles de certaines régions, dont Montréal, Laval et l'Outaouais.

Au sein de cette organisation syndicale aussi, on affirmait mardi qu'il faudrait pratiquement «un miracle» pour éviter la grève.

La FAE a claqué la porte le 3 novembre, quittant sa table sectorielle. Elle n'y est pas revenue depuis, malgré deux tentatives de rapprochement, dont la plus récente dimanche dernier. Mardi, la FAE tentait encore de voir s'il y avait moyen de reprendre la négociation formellement.

Les établissements de santé seront également touchés par la journée de grève unique du front commun. Toutefois, les services essentiels y seront assurés, comme l'exige le Code du travail.

D'ailleurs, les infirmières, dont la majorité est syndiquée à la Fédération interprofessionnelle de la santé, qui n'est pas membre du front commun, ne débraient pas.

Au Syndicat de la fonction publique du Québec, la présidente Lucie Martineau a précisé au cours d'une entrevue que ses membres débraieront dans des ministères comme Emploi et Solidarité sociale, Transports, Environnement, Agriculture, sans compter des organismes comme la Commission de la santé et de la sécurité du travail ainsi que l'Agence du revenu du Québec.

Mais là encore, les services essentiels seront maintenus.