Les adeptes de la première heure de l’entreprise montréalaise Oatbox se souviendront de cet agréable rituel qui consistait à découvrir les saveurs de granola du moment en recevant par la poste leur boîte mensuelle. Délaissant cette formule d’abonnement pour s’adapter à l’évolution des habitudes des consommateurs et des consommatrices, la petite et moyenne entreprise (PME) a su tirer son épingle du jeu en réinventant son modèle d’affaires au bon moment. Aujourd’hui, elle défriche un tout nouveau territoire.

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XTRA est une section qui regroupe des contenus promotionnels produits par ou pour des annonceurs.

L’art de pivoter

« Si nous nous étions entêtés à conserver un modèle d’affaires basé sur l’abonnement, qui n’était plus viable, Oatbox ne serait plus là aujourd’hui », indique le fondateur et président-directeur général (PDG) de la PME, Marc-Antoine Bovet. Des sachets de granolas aux barres d’avoine en passant par les gruaux préparés la veille, Oatbox a su diversifier son portefeuille de produits de même que ses canaux de distribution et ainsi séduire une nouvelle clientèle.

Néanmoins, c’est le véritable changement qu’a effectué l’entreprise récemment qui a attiré l’attention de toute l’industrie agroalimentaire. En juin 2023, Oatbox a en effet lancé la production de sa propre base d’avoine liquide. Ce concentré, fabriqué ici, au Québec, à partir d’avoine canadienne, peut être employé comme solution de rechange aux substances laitières dans un éventail de produits : smoothies, yogourts, crème glacée, fromage à la crème, boisson végétale...

« En cherchant nous-mêmes un distributeur de base d’avoine, nous avons vu un territoire inexploité sur le marché », explique Sophie Roy, chef des opérations d’Oatbox, qui ajoute : « Nous avons saisi l’occasion de fabriquer nous-mêmes cet ingrédient en demande. » La PME est ainsi passée de détaillant à transformateur alimentaire.

PHOTO CINDY BOYCE

Un produit de qualité transformé localement

Dans la foulée de cette innovation — qui a nécessité deux ans d’efforts et un investissement de près de 10 millions de dollars —, l’entreprise a lancé sa propre gamme de boissons végétales. « C’est un marché qui connaît une énorme croissance, dépassant le soya et bientôt l’amande », précise Marc-Antoine Bovet. Fidèle à ses valeurs, Oatbox n’a fait aucun compromis dans le développement de sa boisson à base d’avoine : aucune gomme et aucune farine n’entrent dans la composition du produit, à la différence de bien des produits offerts dans cette catégorie.

Il y a quelques années, la clientèle cherchait avant tout une solution de rechange aux produits laitiers. Aujourd’hui, elle cherche non pas seulement une simple boisson d’avoine, mais un produit de qualité supérieure. Les attentes sont très élevées.

Marc-Antoine Bovet, fondateur et PDG, Oatbox

La grande fierté d’Oatbox — son bébé, en quelque sorte —, c’est la version « barista » de sa boisson d’avoine. La recette, mise au point en collaboration avec des baristas ainsi que des microtorréfacteurs et microtorréfactrices d’ici, a nécessité à elle seule une année complète en recherche et développement. L’équipe a su mettre sur les tablettes une boisson végétale qui est assez délicate pour laisser les notes de café s’exprimer et qui produit une mousse onctueuse. « C’est là tout le défi », insiste l’entrepreneur.

Grâce à la diversification de ses activités, Oatbox accroît sa résilience aux soubresauts de l’industrie et reste pertinente dans un secteur particulièrement compétitif. « En développant de nouveaux marchés et de nouveaux canaux de distribution, nous sommes plus résilients », affirme Marc-Antoine Bovet. Une variable reste cependant immuable : le désir de mettre plus d’avoine dans les mains des Canadiens et des Canadiennes.

PHOTO CINDY BOYCE

Si vous aviez un conseil à vous donner au début de votre aventure entrepreneuriale, quel serait-il?

« Il faut apprendre à aimer les pépins et ne pas réagir comme si c’était la fin du monde chaque fois. Il faut savoir pivoter et ne pas s’accrocher trop longtemps à un modèle qui ne fonctionne plus », dit Sophie Roy. « Parce qu’il faut faire preuve d’adaptation tous les jours », ajoute Marc-Antoine Bovet.

Les propos des entrepreneurs sont issus d’une entrevue qui a eu lieu en août 2023.

Conseil Desjardins

4 facteurs de succès pour innover en transformation alimentaire

1. Bien comprendre son marché
En agroalimentaire, il faut non seulement anticiper les tendances en consommation, mais aussi bien saisir les besoins des acheteurs et des acheteuses. « Les détaillants et distributeurs jouent un rôle majeur dans l’industrie; il faut donc veiller à rester pertinent pour eux aussi », explique David Gagnon, premier directeur, Marchés agroalimentaires, chez Desjardins. La compréhension de la filière agroalimentaire est cruciale pour réussir. Il faut savoir composer avec les variations de récolte et de prix intrants agricoles. Il importe également de prévoir les coûts de transport, de stockage et de distribution, qui peuvent être élevés pour les petits volumes.

2. S’entourer et profiter du réseau d’affaires
Les entrepreneurs et les entrepreneures ont la chance d’avoir accès à un vaste écosystème en agroalimentaire. « Associations, partenaires financiers spécialisés, équipementiers, mentors, investisseurs, conseillers : le maillage avec les joueurs de l’industrie permet de développer une compréhension fine de l’environnement d’affaires, de gagner en expérience et d’éviter certaines erreurs », affirme David Gagnon.

Les incubateurs et accélérateurs sont, par exemple, une solution à la portée des jeunes pousses pour leur permettre de diminuer les investissements en capital pour se lancer.

3. Planifier et maîtriser les processus industriels
Monter une usine en agroalimentaire coûte extrêmement cher. « Il faut éviter de développer les infrastructures sans avoir la certitude de se lancer dans la bonne direction, prévient le spécialiste. Une fois lancé, il faut être très efficace et planifier son automatisation. Le monde alimentaire est très compétitif. »

4. Avoir un solide plan de match financier
L’entrepreneur ou l’entrepreneure doit être en mesure de budgéter ses revenus et flux de trésorerie, et de dégager une rentabilité avec son projet. Il est primordial non seulement d’avoir une structure de financement qui tient compte de l’ensemble des besoins de l'entreprise, mais également d’avoir une marge de manœuvre pour les imprévus. Des partenaires financiers comme Desjardins peuvent accompagner les entreprises agroalimentaires dans leur croissance et apporter des solutions les mieux adaptées à la réalité du secteur.

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