(Tokyo) Face à l’augmentation spectaculaire des réservations des refuges sur le mont Fuji, des responsables locaux ont réclamé des mesures pour limiter l’affluence sur ce site naturel emblématique de l’archipel nippon, qui n’est accessible qu’en été.

Plusieurs collectivités locales et associations touristiques ont averti qu’un nombre « sans précédent » de randonneurs allait tenter de gravir le célèbre volcan cette année, prévenant des risques potentiels dans une lettre remise lundi au gouverneur du département de Yamanashi, où se trouve le sentier de randonnée le plus emprunté.

La fréquentation du mont Fuji devrait bondir cette année en raison de la levée des restrictions liées à la COVID-19 et de la réouverture totale des frontières du Japon, mais aussi du dixième anniversaire de l’inscription du volcan actif au Patrimoine mondial de l’UNESCO.

Le plus haut sommet du Japon (culminant à 3776 mètres), enneigé une grande partie de l’année, est ouvert aux randonneurs de juillet à début septembre, attirant plusieurs centaines de milliers de personnes qui réalisent souvent l’ascension de nuit pour voir le lever du soleil depuis le sommet.

Ceux qui ne parviennent pas à réserver un refuge pourraient faire le choix de gravir la montagne sans s’arrêter, ce qui « pourrait augmenter le risque de mal des montagnes et d’hypothermie », ont averti les signataires de la lettre.

Des sentiers trop fréquentés augmentent également le risque de chutes de pierres, a déclaré à l’AFP une responsable de la ville de Fujiyoshida, l’une des municipalités à l’origine de cet appel.

« Nous craignons que la saison de randonnée du mont Fuji cette année ne crée une situation terrible », a déclaré cette responsable, qui a requis l’anonymat.

Elle s’est dite particulièrement inquiète pour les touristes étrangers qui, ignorant les dangers potentiels de l’ascension du volcan, pourraient vouloir le gravir sans préparation.

« Nous voulons sincèrement qu’ils fassent attention. Il y a des morts chaque année », a-t-elle ajouté. « Escalader le mont Fuji, ce n’est pas si facile que ça ».

Le volcan, situé à environ deux heures de train du centre de Tokyo et visible de loin par temps clair, a été immortalisé dans d’innombrables œuvres d’art japonaises, dont la célèbre Grande vague du grand maître des estampes Hokusai (1760-1849).