Même s'il est bien connu que l'exercice physique améliore la qualité du sommeil, une étude de petite ampleur montre que pour les insomniaques, les effets ne sont pas aussi évidents à première vue.

Des chercheurs de l'université de Northwestern (Illinois) ont remarqué que pour les insomniaques, le sommeil pouvait avoir un impact plus important sur l'exercice physique que l'inverse, du moins au début.

Pour mener cette étude, les scientifiques ont repris les résultats de recherches précédentes datant de 2010, menées dans la même université sur 17 femmes souffrant d'insomnie. Tous les sujets avaient la soixantaine et étaient sédentaires. Après 16 semaines d'entraînement physique, elles notèrent mieux dormir. Mais les scientifiques voulaient aller plus loin, et savoir si le sport pouvait avoir un effet immédiat sur le sommeil.

Pour la nouvelle étude, parue la semaine dernière dans The Journal of Clinical Sleep Medicine, le docteur Kelly Glazer Baron a recruté 11 femmes insomniaques ensuite soumises à un programme sportif de 30 minutes trois à quatre fois par semaine, sur 16 semaines, alors qu'elles notaient leurs schémas de sommeil.

Dans leurs notes quotidiennes, les sujets rapportaient rarement mieux dormir la nuit suivant leur session de sport, et soulignaient des entraînements moins longs au lendemain d'une mauvaise nuit. De plus, deux mois après la mise en place du programme, les insomniaques ne notaient pas d'amélioration sur leur sommeil, il fallait attendre quatre mois pour commencer à en ressentir les bienfaits, comme dans l'étude initiale.

Même s'il est prouvé que le sport améliore le sommeil des personnes lambda, pour les insomniaques, les résultats ne sont pas aussi évidents au premier abord. La directrice de l'étude l'a expliqué au New York Times, selon elle, les personnes souffrant d'insomnies ont des «différences neurologiques» et sont «hypersensibles au stress». Le fait de suer un bon coup à la salle de sport n'entraîne pas forcément la fin du schéma de stress, et peut même l'exacerber, a précisé la scientifique.

Cependant, pour les personnes qui souffrent d'insomnies et ne font pas de sport, la directrice de l'étude laisse entendre qu'il serait préférable de s'y mettre, mais sans s'attendre à un miracle. Les effets sur le sommeil peuvent prendre des mois, ce qui peut être frustrant pour les personnes en manque de sommeil.