Le temps des Fêtes est l'occasion idéale de festoyer, de manger et de boire en quantité. Au-delà des excès presque inévitables et des nuits trop! courtes, cette période de l'année est excellente pour la santé. Pour le corps et pour la tête. Voici donc 10 bonnes raisons santé de prendre part aux festivités de Noël.

1 - Cantiques et anticorps

Êtes-vous du genre à fredonner Minuit, chrétiens sous la douche ou à chanter à tue-tête Jingle Bells au volant de votre voiture? Voilà une bonne façon de tenir les virus à distance! Chanter contribuerait à renforcer le système immunitaire et à améliorer l'état émotionnel, selon des chercheurs de l'Institut musical de l'Université de Francfort (2004). Ils ont analysé un échantillon sanguin de membres d'une chorale avant et après une répétition du requiem de Mozart. Après le chant, le taux d'immunoglobines A (anticorps) était beaucoup plus élevé et la présence de cortisol, hormone de stress, était moindre. Les sujets étaient également plus optimistes. Chanter, c'est aussi adopter une posture droite, relâcher les épaules, respirer profondément par le ventre et se laisser masser par les vibrations induites par notre voix, rappelle-t-on sur Doctissimo. La détente est assurée.

Vous n'avez pas la fibre du ténor et préférez tendre l'oreille? Telle une drogue, l'écoute de la musique augmente le niveau de dopamine (hormone du plaisir) de 6 à 9 %, selon une étude montréalaise publiée en 2010.

2 - Donner augmente l'espérance de vie

Les bénévoles sont plus énergiques, ont une plus grande impression de maîtriser leur vie et ont une meilleure estime d'eux-mêmes, soutiennent des chercheurs de l'Université Cornell. Les gens qui pratiquent le bénévolat chaque semaine sont 16% plus enclins à être en excellente santé que ceux qui n'en font pas, montre une étude de la London School of Economics. Chez les aînés, le bénévolat est associé à un risque de mortalité diminué de 41%, avancent pour leur part des scientifiques de l'Université de Stanford. Plus l'impact de nos actions est concret, plus les bienfaits sont grands. Être généreux serait même deux fois plus bénéfique que l'aspirine contre les maladies cardiaques!

Même les enfants de moins de 2 ans se sentent mieux lorsqu'ils donnent des friandises que lorsqu'ils en reçoivent. Ils se sentent mieux encore lorsqu'ils offrent des friandises qui leur appartiennent, indiquent des chercheurs de l'Université de Colombie-Britannique. Les petits ne sont pas aussi égocentriques qu'on le croit!

3 - Sapin anti-inflammatoire

Des chimistes de l'Université de Chicoutimi ont découvert un potentiel antitumoral dans l'huile essentielle de sapin baumier. Ils ont trouvé 15 composés, dont l'alpha-humulène qui présente des vertus anti-inflammatoires confirmées par plusieurs études. C'est ce composé qui agirait sur certains types de cellules cancéreuses chez l'animal.

La gomme de sapin baumier était autrefois utilisée pour traiter les infections des voies respiratoires, l'inflammation des muqueuses (comme l'herpès) et pour soulager les rhumatismes et les douleurs névralgiques, indique-t-on sur le site Passeportsanté.net. Les différents éléments du sapin sont aujourd'hui utilisés comme produits de santé naturels et sous des formes variées: la résine (gomme), les aiguilles (huile essentielle) et les bourgeons (infusion). On trouve la gomme en vrac ou en pastilles ou sous forme d'huile ou lotion.

Les vertus santé du sapin n'ont pas encore été scientifiquement démontrées chez l'humain. Mais on trouve assurément du réconfort dans l'odeur du sapin qui évoque les souvenirs de Noël. Le sapin naturel crée d'ailleurs moins d'irritations que le sapin artificiel, qui dégagerait des composés organiques volatils irritants.

4 - Rituels réconfortants

Il y a le défilé du père Noël à regarder, les biscuits de grand-maman à préparer, le sapin à choisir et à décorer, les cadeaux à envelopper... «Les rituels de Noël sont très importants, indique Nicolas Chevrier, psychologue clinicien. L'esprit de Noël, soit la construction qu'on se fait du plaisir associé à la fête, permet de développer toute une anticipation positive par rapport à l'événement et de profiter davantage de l'expérience du temps des Fêtes.» L'action de répéter les mêmes habitudes, en famille, année après année est aussi très réconfortante: chaque personne joue le rôle qui lui revient, ce qui forge l'identité familiale et, à travers cela, l'identité de chacun. Rassurant et réconfortant.

5 - Thérapeutiques rigodons

«On a bien peu de rituels qui portent sur le corps aujourd'hui. Les bienfaits de la danse sont multifactoriels. Or, c'est un moyen d'expression corporelle et l'expression est le but de tout être humain», affirme Sylvie Marchand, danse-thérapeute. La danse permet la créativité, la spontanéité. «On vit dans une société de plus en plus visuelle, où le cortex cérébral est toujours sollicité, on rationalise beaucoup. Il faut décrocher et laisser aller le corps à des élans naturels. Danser, c'est arrêter de penser... à votre job, à ce que vous avez à faire au retour des vacances. Danser, c'est lâcher prise.»

Selon une étude suédoise (2012), un programme d'intervention en danse a amélioré l'état de santé de jeunes filles ayant des problèmes de stress et de symptômes psychosomatiques. Selon les auteurs, la danse, comme d'autres exercices, pourrait prévenir la dépression et contribuer à son traitement chez les enfants d'âge scolaire. Elle engendre des émotions positives, augmente la confiance en soi lorsqu'il faut résoudre des problèmes.

6 - Viva la familia!

«Des chercheurs ont clairement démontré que, chez des gens qui passent Noël en famille, il y a un meilleur équilibre affectif, une amélioration de la satisfaction générale dans la vie et une amélioration de la satisfaction du bien-être social», indique Nicolas Chevrier, psychologue clinicien. Le soutien social et familial agit comme élément protecteur pour la gestion du stress et de la santé mentale, explique-t-il. «Plus la famille est présente, moins il y aura de risques de problèmes de santé mentale.» Une étude néerlandaise publiée en décembre dans le Journal of Neurology, Neurosurgery and Psychiatry confirme que la solitude et l'isolement augmentent les risques de démence plus tard dans la vie.

7 - Soleil et froid, des alliés!

Le temps des Fêtes est l'occasion idéale pour bouger. On joue dehors à la lumière du jour de préférence, question de faire le plein de vitamine D. Celle-ci serait associée à une bonne santé osseuse, cognitive, à une réduction de certains types de cancer, de diabète et de maladies cardiovasculaires. Or, selon certaines études, le quart des Canadiens aurait un apport insuffisant de vitamine D durant l'hiver.

Vous rechignez à l'idée de frissonner? Pascal Imbeault et François Hamman, de l'École des sciences de l'activité physique de l'Université d'Ottawa, ont découvert que l'exposition au froid augmentait de façon importante la sécrétion d'adiponectine, hormone connue pour ses effets protecteurs contre le diabète, l'obésité, les maladies cardiovasculaires et même certaines formes de cancer. «Lorsqu'on est exposé au froid, qu'on frissonne un petit peu pendant une à deux heures, cette hormone est stimulée de 20 à 70 %. Aucune médication n'a des effets aussi marqués», indique le chercheur. Pour l'enquête, les sujets étaient inactifs et portaient une combinaison maintenue à 4°C. Dans ces conditions, «en moins de 15 minutes, la dépense énergétique est deux fois supérieure à celle du repos». Il est difficile de reproduire ces conditions hors laboratoire, mais on peut tout de même supposer que le frisson, c'est la santé!

8 - Autour de la table

«C'est bon de se retrouver entre amis et en famille autour d'une table, pas seulement à Noël mais toute l'année», dit la nutritionniste Stéphanie Côté d'Extenso, centre de référence en nutrition de l'Université de Montréal. «C'est le premier endroit où l'on va inculquer de saines habitudes alimentaires aux enfants.» Les enquêtes révèlent que les familles qui se réunissent autour de la table mangent mieux que les autres, consomment plus de fibres et de produits laitiers et moins de gras et de sel, précise-t-elle. Les parents ont un rôle de modèles, en mangeant lentement, en écoutant leur faim et en privilégiant la variété dans l'assiette. «La découverte d'aliments se fait dans un contexte positif, en harmonie et sans télévision, dit Mme Côté. Les enfants vont beaucoup associer l'expérience du repas à ce qu'ils vont manger. Ça va influencer le fait de vouloir répéter l'expérience.» Si manger en famille est bon pour la santé physique, ça l'est aussi pour la santé mentale. «Des études ont montré que, chez les enfants et les adolescents, les repas familiaux peuvent contribuer à éloigner les problèmes de dépression, d'anxiété, de décrochage scolaire et de toxicomanie. Il y a une écoute, un soutien, des liens plus serrés.»

9 - Sortir de la routine!

«Cet hédonisme autour de Noël permet de sortir de la routine, de lâcher prise et de prendre du recul par rapport à la discipline, à la structure qu'on s'impose habituellement au quotidien, dit Nicolas Chevrier, psychologue. Durant le temps des Fêtes, tout est permis. On boit un peu trop, on mange un peu trop, on se couche tard, et ce, sans culpabilité. C'est une incroyable soupape au stress. Même le plus récalcitrant des travailleurs devrait en profiter pour se reposer.»

10 - Sieste et grasse matinée

Profitez de vos congés pour vous glisser longuement dans les bras de Morphée. Souvent associée à la paresse, la grasse matinée favoriserait l'apprentissage d'habiletés motrices, comme jouer d'un instrument de musique ou apprendre des pas de danse, selon une étude américaine. Ces apprentissages sont consolidés dans la dernière partie de la nuit. La grasse matinée permet aussi aux gros dormeurs - certains ont besoin de 10 heures par nuit! - de récupérer et de réduire leur manque de sommeil. La sieste, en revanche, aide à augmenter les performances cognitives plus tard dans la journée et à réduire la fatigue. Attention: les insomniaques devraient respecter un horaire de sommeil régulier.