Dishonored nous fait découvrir un univers unique dans lequel jouabilité et liberté ne font qu'un. Voilà une nouvelle propriété intellectuelle qui ne tombera certainement pas dans les caniveaux de l'oubli.

À première vue, la ville de Dunwall où évolue Corvo, notre héros, peut ressembler à un Londres dépeint dans un roman d'Oliver Twist, mais remanié à la sauce rétro-futuriste.

Une peste meurtrière fait rage. Les rats règnent sur la ville. Dans les caniveaux déambulent des humains qui n'ont plus leur tête, tandis que la ville mère est maintenant contrôlée par une monarchie de soldats. L'énergie primaire vient de l'huile de baleine et une entité surnaturelle permet à certains élus d'obtenir des pouvoirs plus que spéciaux.

Corvo est l'un de ces élus et il devra utiliser toute sa puissance pour découvrir qui a manigancé l'assassinat de la reine dont il est faussement accusé.

Difficile de s'empêcher de penser à Deus Ex, Bioshock ou Thief lorsqu'on joue à Dishonored. Pourtant, toutes ces bonnes idées - la liberté d'approche de chaque situation qui nous permet de foncer ou de rester furtifs, l'arbre de progression restreint et lié étroitement à notre style de jeu, l'univers unique et tellement immersif -, Dishonored les modèle à son univers avec une telle intelligence qu'il se les approprie sans gêne et sans malice.

Ce jeu d'action-jeu de rôle à la première personne ne prend pas le joueur pour un idiot. Dans Dishonored, c'est nous qui façonnons l'histoire.

Chacun des neuf chapitres présente un labyrinthe de choix et de découvertes. Des livres et des messages enregistrés approfondissent l'univers. Les dialogues entre les soldats offrent des indices vers des trésors ou encore des indications sur les déplacements des militaires.

Corvo, tapi dans l'ombre, pourrait décider d'attaquer de front un garde, parer un coup d'épée et en profiter pour lui trancher la gorge. Il pourrait également prendre possession d'un rat, entrer littéralement dans sa peau et se matérialiser juste derrière l'ennemi afin de lui donner le coup fatal. Lancer une nuée de rats sur les ennemis afin qu'ils se fassent dévorer ou encore tout simplement se téléporter sur une autre corniche et éviter le combat. Des outils et pouvoirs puissants sont à la disposition du joueur et seule son ingéniosité sera la limite à franchir pour agrandir les mécaniques de jeu. Sans compter que ces actions (tuer ou laisser en vie) auront une répercussion sur l'environnement.

Dishonored n'est cependant pas parfait. La sélection de pouvoirs et d'armes au moyen d'une roulette accessible par une touche n'est pas des plus efficaces. Sur console, le style graphique, qui donne l'impression de jouer dans un tableau vivant, ressort moins bien que sur un PC à jour. En fait, comme c'est le cas depuis un bon moment, la version PC est la version qui offre la meilleure expérience.

Le verdict

Dishonored frôle la perfection. Bien que le jeu soit linéaire dans son récit, les concepteurs ont réussi à créer une architecture de tableau et des mécaniques de jeu permettant une liberté de choix gigantesque. Le jeu est assez court si l'on fonce sans explorer (une quinzaine d'heures), mais sa durée de vie s'allongera si le joueur explore et s'adonne aux quêtes secondaires. Et croyez-moi, ce jeu mérite d'être savouré en profondeur. Encore et encore.

****1/2

Concepteur: Arkhane Studios

Éditeur: Bethesda

Cote: M (18 et ")

PC, PS3, Xbox 360