Du haut de ses 18 ans, Marina Stakusic avait déjà participé à la Coupe Billie Jean King de nombreuses fois… dans sa tête.

« Dans le passé, je me suis toujours visualisée dans ces situations. Alors quand j’y suis arrivée, c’était comme si j’avais déjà été là 100 fois auparavant », a expliqué la jeune athlète dans une visioconférence avec les médias canadiens, mercredi.

Voilà 10 jours que l’équipe canadienne féminine de tennis a été couronnée championne du monde pour la première fois en 60 ans d’histoire du tournoi. Un triomphe en partie décroché grâce aux performances de Stakusic, grande découverte de cette compétition.

Stakusic venait de remporter trois tournois ITF en moins de trois mois quand elle est arrivée en Espagne pour la Coupe BJK. Elle se classait au 258e rang de la WTA. En demi-finale et en finale, c’est à elle qu’on a fait confiance pour être la première à entrer en action dans le clan canadien ; Leylah Annie Fernandez suivait dans le deuxième match.

Si elle a trébuché devant la Tchèque Barbara Krejčíková, 10e mondiale, en deux manches expéditives en demi-finale, Stakusic a été sensationnelle contre l’Italienne Martina Trevisan, 43e mondiale, en finale. Elle était impeccable défensivement, explosive, rapide.

PHOTO MANU FERNANDEZ, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Marina Stakusic

Surtout, elle était confiante. Une qualité qui doit être soulignée vu son âge et, mentionnons-le, son manque d’expérience dans des évènements de cette envergure. Cette confiance, Stakusic la doit à la visualisation, à ses récentes victoires et aux entraînements, a-t-elle résumé.

« Je crois en tout ce sur quoi je travaille. Ça vient aussi de mes victoires. Dans les derniers mois, j’ai remporté beaucoup de victoires et ça augmente ma confiance. »

« La plus incroyable fin de saison »

Stakusic n’a pas exactement eu une saison facile. Celle-ci a commencé avec une importante blessure à un genou qui l’a tenue à l’écart du court pendant six mois, de janvier à juillet. Pendant sa réadaptation, participer à la Coupe Billie Jean King n’était même pas une possibilité. « Honnêtement, ça ne m’a pas traversé l’esprit une seule fois », dit la jeune femme.

« Je ne voulais pas laisser cette blessure me ralentir. Je voulais revenir plus forte que je l’étais quand je suis partie, alors j’ai fait beaucoup de visualisation. Je n’avais aucune idée que [je prendrais part à la Coupe Billie Jean King]. Et je n’avais aucune idée qu’on gagnerait, de toute évidence. C’est encore fou pour moi. »

Près de deux semaines après le triomphe canadien, Stakusic commence à réaliser tout ce qu’elle a vécu en quelques mois. Le choc laisse place à la fierté.

PHOTO CRISTINA QUICLER, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Marina Stakusic soulève la coupe Billie Jean King sous les yeux de sa coéquipière Leylah Annie Fernandez.

« C’est arrivé super vite, mais c’est la plus incroyable fin de saison que j’ai eue. Je suis tellement heureuse d’avoir pu faire partie de l’histoire. C’est extrêmement cool et spécial », a-t-elle lâché.

Une autre chose cool ? Félix [Auger-Aliassime] et Vasek [Pospisil] ont commencé à la suivre sur Instagram, a-t-elle noté en souriant, trahissant son âge.

Quand une journaliste lui a demandé si elle avait commencé à les suivre en retour, la jeune femme a souri de nouveau : « Je les suivais déjà ! », a-t-elle lancé.

Objectifs premiers

Stakusic est de retour au pays ; elle doit guérir une « petite blessure abdominale » avant de commencer sa présaison en Floride. Pour la prochaine saison, ses objectifs sont clairs et se résument en une phrase : faire sa place à Roland-Garros et intégrer le top 100 mondial.

Si elle était déjà confiante sur le court espagnol, la jeune athlète le sera, il va sans dire, encore plus après tous ses plus récents résultats.

« Affronter ces excellentes joueuses, ça me permet de savoir ce que je dois améliorer pour atteindre le plus haut niveau. Par exemple, contre [Barbara] Krejčíková, c’était un autre niveau de tennis et je suis fière d’avoir été capable d’expérimenter ça pour savoir où je dois me rendre, où je veux me rendre. »

De toute évidence, la jeune athlète ne veut rien « précipiter », même si ses performances à la Coupe Billie Jean King sont plus qu’encourageantes pour la suite. Elle entend respecter le processus.

« Je veux juste prendre mon temps, continuer à travailler, à m’améliorer. Il y a plusieurs choses sur lesquelles je veux travailler avec mon équipe.

« Mon objectif est d’avoir une très longue carrière, rester au top le plus longtemps possible. »

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  • 57-35
    Fiche de Marina Stakusic en carrière
    SOURCE : WTA