Après une saison de misère, Félix Auger-Aliassime a retrouvé ses repères. Le Québécois a été couronné à Bâle en vertu d’une victoire de 7-6 (3) et 7-6 (5) contre le Polonais Hubert Hurkacz, en finale dimanche.

Auger-Aliassime défend ainsi avec succès ce titre de l’ATP 500 obtenu en Suisse en 2022, le dernier à son palmarès.

« Je suis définitivement de retour », a-t-il lancé sur le terrain après sa victoire.

Le joueur classé 19e au monde a dû composer avec une blessure à son genou gauche pendant une bonne partie de la saison. D’avril à octobre, il a connu une longue séquence de 11 défaites en 14 matchs. Une séquence qui inclut deux défaites au premier tour à Roland-Garros et à Wimbledon.

« Depuis que je suis enfant, j’ai toujours eu la conviction que je pouvais être un top joueur, a continué Auger-Aliassime. Mais il y a eu beaucoup de doutes cette année, en raison de mes performances. Je suis content d’avoir pu prouver à tous que j’appartiens toujours [à l’élite], que je suis l’un des meilleurs joueurs au monde. »

Je peux jouer à ce niveau, je n’en ai jamais douté, mais c’est bon de pouvoir le confirmer sur le terrain.

Félix Auger-Aliassime

Auger-Aliassime révèle toutefois ne pas encore être tout à fait remis de sa blessure, mentionnant au passage avoir besoin « d’antidouleurs et d’autres trucs du genre », et ce, « même aujourd’hui ».

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Félix Auger-Aliassime

« Ç’a été une année difficile en général, ce qui fait que [ce titre] est particulièrement spécial. Encore plus que celui de l’an dernier. »

La banane du dernier espoir

En première manche, Auger-Aliassime a eu l’ascendant sur Hurkacz, autant au test de l’œil que sur le plan des statistiques. Le Québécois a en l’occurrence été presque parfait au service. Mais le Polonais en a fait assez pour pousser son adversaire à la limite.

Au premier bris d’égalité, Hurkacz a semblé subir une blessure à la jambe gauche sur le mini-bris du 4-3 remporté par le futur vainqueur. Auger-Aliassime a conclu ce premier set sans regarder derrière par la suite.

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Hubert Hurkacz

La deuxième manche s’est donc entamée avec un nuage gris au-dessus de la tête du Polonais. Il faut dire que la veille, sa demi-finale contre le Français Ugo Humbert s’était éternisée sur 2 h 37 min.

Dimanche, malgré son malaise, Hurkacz a continué à bien se battre, mais chaque point se soldait par une grimace de douleur de sa part. En milieu d’engagement, RDS a mentionné qu’Hurkacz avait demandé une banane à l’officiel, probablement pour en retirer le potassium nécessaire afin de soigner le mal qui l’habitait.

Il a ensuite rehaussé son jeu d’un cran, en tentant de jouer de courts échanges. Devant, Auger-Aliassime a voulu opter pour la stratégie de faire courir son adversaire le plus possible.

À 5-5 en deuxième manche, le Québécois a obtenu deux balles de bris à faire saliver, ses quatrième et cinquième du match. Mais il n’a pu les convertir. Il a fini zéro en cinq à ce chapitre.

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Félix Auger-Aliassime

Encore une fois, on a dû se rendre au bris d’égalité pour départager les deux adversaires. Après avoir tiré de l’arrière 0-2, Auger-Aliassime a trouvé son erre d’aller, remportant les quatre points suivants, pour finalement conclure le match sur une très belle première balle.

Le point de la victoire a d’ailleurs été à l’image de son match. Il a gagné 93 % de ses points sur son premier service, puis 79 % sur son deuxième. Il a réussi 13 as, contre 12 pour Hurkacz.

Certes, Auger-Aliassime a fait face à un adversaire diminué pour la moitié de cette rencontre. Mais il a joué avec une confiance renouvelée. Alors qu’une saison frustrante s’achève, ce périple victorieux en Suisse permet au Québécois de repartir sur de bonnes bases.

Théoriquement, le Montréalais n’aura pas beaucoup de temps pour savourer cette défense de titre, puisqu’il est à l’horaire dès mardi au tournoi de Paris-Bercy.