Si les regards du monde entier sont tournés vers le Canada en matière de tennis, ceux à l’intérieur du Canada sont rivés sur Montréal, capitale nationale du tennis.

En ce début de saison, Tennis Montréal a l’intention d’ouvrir ses horizons, mais aussi d’accentuer le sentiment d’appartenance des joueurs de la métropole.

Hugues Léger, directeur général de Tennis Montréal, et Ariane Joly, l’une des entraîneuses du club, discutaient en bordure de l’un des terrains du parc La Fontaine. Autour d’une table à pique-nique en bois logée en dessous d’un arbre mature comme on en retrouve des centaines dans cet espace du Plateau Mont-Royal.

Tennis Montréal a lancé sa programmation estivale, lundi. Nouvelle direction, nouvelle image, nouvelles ambitions.

« Je veux que Tennis Montréal soit le club de tous les Montréalais et de toutes les Montréalaises », a lancé Hugues Léger, lui-même originaire du quartier Ahuntsic, où il a fait ses premières armes au parc Nicolas-Viel.

« On veut un club accessible en termes de coûts, de terrains et d’activités. Et la fierté qu’on a de faire partie d’un club. On veut que les gens soient contents de jouer au parc La Fontaine, Nicolas-Viel ou Jeanne-Mance », a-t-il poursuivi.

D’ailleurs, Tennis Montréal a lancé une collection de vêtements, justement pour amplifier le sentiment d’appartenir à un groupe, ou à un parc.

Même si elle est originaire de Lachine, Ariane Joly portait un chandail à capuche aux couleurs du parc La Fontaine sur lequel était inscrit le slogan « Le filet est trop haut ». D’autres pièces avec d’autres phrases rigolotes liées au tennis seront distribuées au cours de l’été.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Ariane Joly

En attendant, cette préoccupation de mettre l’accent sur le côté « hyperlocal » des différents parcs est réelle et nécessaire pour l’engouement, croit Joly : « Le tennis est au cœur du sport montréalais, avec le stade IGA et tous les terrains extérieurs. On voit les futurs joueurs, tout le monde se connaît. Dans les dernières années, on s’est encore plus développé. »

Joly est entraîneuse à Tennis Montréal depuis ses 16 ans. Ça fait maintenant 11 étés qu’elle enseigne et transmet sa passion aux plus jeunes. La beauté de la chose, c’est que son histoire n’est pas unique : « On est comme une petite famille. C’est le fun, parce que tout le monde a un peu le même parcours, de joueur-étudiant à entraîneur. »

D’ailleurs, tous les entraîneurs de Tennis Montréal sont certifiés par Tennis Canada et l’Association des professionnels de tennis.

À son arrivée en poste au tournant de l’année 2023, Léger voulait mettre l’accent sur la diversité d’âges, de sexes et d’origines au sein de l’organisation. À l’amorce de cette nouvelle saison, il est fier d’avancer qu’« on a des coachs de 16 ans, mais de 58 ans aussi. Selon les différentes clientèles, on sera toujours adapté ».

Pour tous les goûts

Tennis Montréal se fait également un point d’honneur de promouvoir tous les niveaux et toutes les ambitions. Leylah Annie Fernandez et Gabriel Diallo sont des exemples flagrants de joueurs ayant réussi à percer après être passés par Tennis Montréal.

Originaire de Villeray, Diallo a même souligné il y a quelques semaines que « Tennis Montréal est la seule vraie option quand on veut jouer au tennis sérieusement à Montréal ».

Néanmoins, l’organisation veut aussi permettre aux joueurs récréatifs de s’épanouir.

« C’est hyper important », précise le directeur général. Exactement la moitié des revenus de Tennis Montréal provient du tennis récréatif. Ce ratio est à peu près le même pour les groupes d’âge, puisque 55 % des membres du club sont des adultes et 45 % sont d’âge junior.

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Hugues Léger

« On repère les nouveaux champions, mais on est là pour tous les niveaux. Donc tu commences à jouer en petit tennis et c’est la découverte du sport à 3, 4 ou 5 ans », lance Léger, au moment où les employés municipaux détruisent des branches mortes en bordure du parc.

« Ce n’est pas compliqué de convaincre les gens de jouer au tennis », précise Joly en faisant allusion à la hausse d’intérêt pour le sport pendant la pandémie.

Apprendre aux joueurs à frapper une balle et faire des services n’est cependant que la pointe de l’iceberg. Le véritable désir de Tennis Montréal est de former des athlètes capables d’évoluer.

« On met aussi l’accent sur l’apprentissage. Apprendre à jouer quand tu commences, mais aussi apprendre à gagner quand tu es un champion, soutient Léger. Je dis toujours à nos coachs que je veux voir deux choses sur le terrain : que tout le monde ait du plaisir et qu’ils progressent. La priorité, ce n’est pas nécessairement de performer. »

Répondre à la demande

L’offre de Tennis Montréal est alléchante : 15 parcs sont à la portée des joueurs aux quatre coins de l’île.

« Mais les courts se remplissent rapidement, c’est signe que la demande est là », formule Léger.

Pour tenter de répondre aux souhaits de tous, Tennis Montréal organisera plusieurs évènements pendant la haute saison.

Il est question notamment d’un circuit de tournois au centre Claude-Robillard. Trois tournois adultes et trois tournois juniors où tout le monde peut jouer, comme dans un challenger. Il y a aussi « L’apéro tennis », un 5 à 7 de fin de semaine où les gens peuvent jouer en double mixte. Ou encore le programme « Mille frappes », pour offrir plus de volume.

« On crée des produits qui font en sorte qu’on s’amuse encore plus, maintient Léger. On s’ajuste tout le temps. »

En savoir plus
  • 15 %
    Le taux d’inscription a bondi de 15 % à Tennis Montréal entre 2022 et 2023.
    SOURCE : Tennis Montréal