Un mois après le début de la saison, Félix Auger-Aliassime remportait le premier titre de sa carrière, à Rotterdam. Dimanche, à un mois de la fin de la saison, il a acquis son deuxième titre, à Florence.

Il était difficile de prévoir l’issue de la finale entre le Québécois et J.J. Wolf. Les deux joueurs ne s’étaient jamais affrontés chez les professionnels, l’Américain avait connu une bonne semaine et malgré sa victoire en début de saison, Auger-Aliassime traînait encore un historique peu reluisant en finale avec ses neuf défaites en dix matchs. « Ce n’est pas facile, gagner une finale, croyez-moi », a lancé le champion après la rencontre.

D’autant plus qu’il y avait beaucoup à l’enjeu pour le Québécois.

Non seulement il avait l’occasion de triompher pour la deuxième fois, mais aussi, avec une victoire, il pouvait réintégrer le top 10, en plus de consolider sa place au septième rang dans la course aux finales de l’ATP, qui seront disputées à Turin le mois prochain et qui accueillent les huit meilleurs joueurs de la saison. Trois éléments qui faisaient partie des objectifs de l’athlète de 22 ans en début de saison.

Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’Auger-Aliassime a rempli sa mission et que la malédiction qui l’a affligé lors des finales est chose du passé. « Chaque finale est difficile à gagner. Il n’y a pas de potion magique », a exprimé le Québécois.

De toute façon, Auger-Aliassime n’aura pas eu besoin de qualités mystiques pour filer avec la victoire, car il a aisément défait son rival en deux manches de 6-4 en un peu plus de 90 minutes.

Trop fort pour Wolf

L’Américain de 23 ans a livré une performance honnête et somme toute convaincante face à Auger-Aliassime dans sa première finale ATP. « Il a gardé le niveau de jeu très élevé. » Puissant cogneur qui s’arme d’une motion très ample en coup droit, le 75e joueur mondial est allé au bout de ses capacités sur le court central.

Néanmoins, la différence entre la qualité de son jeu et celle de la 13e raquette mondiale était considérable, notamment dans la construction des points et leur finition. À plusieurs moments, les amortis de Wolf étaient trop profonds et ses montées au filet mal calculées ont permis à Auger-Aliassime d’exploiter son opposant. Le Québécois n’en demandait pas tant.

Comme ç’a été le cas toute la semaine, notamment en demi-finale contre le prometteur Lorenzo Musetti, le service de FAA était à point, ses coups étaient précis et sa confiance était renouvelée à chaque coup gagnant.

J’ai servi incroyablement bien aujourd’hui.

Félix Auger-Aliassime

Il a été élégant sur le court, et ce deuxième titre en carrière, nonobstant le fait qu’il s’agit d’un tournoi de calibre 250, lui offre ce qu’il faut pour conclure cette saison pendant laquelle il s’est réellement établi parmi l’élite mondiale.

Plus qu’une victoire

Auger-Aliassime était évidemment tout sourire au centre du terrain devant la foule italienne lorsqu’il a reçu le trophée après le match.

Ce sourire étampé sur son visage en disait long. Long de satisfaction et long de fierté.

Auger-Aliassime a joué plusieurs matchs d’anthologie cette saison. Contre Alexander Zverev et Daniil Medvedev en Australie. Contre Novak Djokovic et Rafael Nadal sur terre battue. Contre Carlos Alcaraz en Coupe Davis.

Après chacun de ses matchs, dans la victoire ou dans la défaite, le grand droitier parlait d’expérience, d’apprentissage et d’avenir. Comme si chaque affrontement était une leçon pour mieux gérer d’éventuels moments d’euphorie.

La saison 2022 d’Auger-Aliassime n’est pas encore tout à fait terminée, mais déjà, elle est la plus formatrice de sa carrière. Ce titre vient d’une certaine manière boucler la boucle, même si le meilleur pourrait encore être à venir s’il parvient à garder le cap pour les finales de l’ATP.

Wolf n’était sûrement pas l’adversaire le plus coriace qui aura croisé son chemin, mais comme le champion l’a dit lui-même : « On ne s’habitue jamais à gagner des titres. »

Chose qui pourrait changer avant longtemps s’il continue de connaître une progression aussi révélatrice qu’en 2022.