(New York) Surprise à New York : Rafael Nadal, troisième joueur mondial et quadruple vainqueur de l’épreuve, a été éliminé dès les huitièmes de finale des Internationaux des États-Unis, battu 6-4, 4-6, 6-4, 6-3 par Frances Tiafoe (26e), lundi à New York.

En l’absence de Novak Djokovic, interdit d’entée sur le territoire des États-Unis, car non vacciné contre la COVID-19, du no 2 mondial Alexander Zverev, qui se remet d’une blessure à la cheville droite, et après l’élimination dimanche du no 1 mondial et tenant du titre Daniil Medvedev, le Majorquin était favori pour décrocher un cinquième Majeur à Flushing Meadows et porter à 23 son record de titres du Grand Chelem.

Mais il est tombé sur un Tiafoe (26e mondial) qui a joué le match de sa vie alors que lui-même a regretté de ne pas avoir pu jouer son meilleur tennis.

« Il a bien joué, il a très bien fait beaucoup de choses. De mon côté, j’ai eu mes chances, et si je veux être en quarts, je dois jouer mieux que ça », a estimé l’Espagnol de 36 ans.

« Il faut être prêt à saisir les chances qui se présentent. Et je n’en ai pas été capable. Lui a su le faire, il a joué avec la bonne détermination », a-t-il ajouté.

Nadal n’a converti que deux des six balles de break qu’il s’est procurées quand Tiafoe en a gagné cinq sur huit.

La défaite de Nadal laisse grande ouverte la course à la place de no 1 mondial que Medvedev va automatiquement céder le 12 septembre : l’Espagnol reste en lice, mais les chances de son compatriote Carlos Alcaraz et du Norvégien Casper Ruud, toujours en lice à New York, sont soudain montées en flèche.

Tiafoe, qui n’avait jamais dépassé les 8es de finale aux Internationaux des États-Unis (il avait atteint les quarts en Australie en 2019), poursuit donc sa route.

« Je ne sais pas quoi dire, je n’y crois pas… J’ai joué un tennis incroyable, je ne sais pas ce qui s’est passé », a-t-il confié à chaud, sur un nuage, avant de quitter le court Arthur-Ashe où l’exploit et l’ovation du public lui avaient embué les yeux.

C’est lui qui affrontera le Russe Andrey Rublev (11e) pour une place en demies.

Rublev dans le dernier carré

PHOTO EDUARDO MUNOZ ALVAREZ, ASSOCIATED PRESS

Andrey Rublev

Andrey Rublev s’est également qualifié lundi pour les quarts de finale. Il tentera pour la sixième fois de se hisser dans le dernier carré d’un tournoi du Grand Chelem.

L’Espagnol, no 3 mondial mais qui peut récupérer la place de no 1 à l’occasion de ce Majeur new-yorkais où il brigue un 23e titre du Grand Chelem, affronte lundi après-midi l’Américain Frances Tiafoe (26e).

Une soudaine averse en fin de matinée a brièvement interrompu les parties sur le court Louis-Armstrong et a retardé le début des matchs sur le Arthur-Ashe, le temps de fermer les toits. La journée sur les courts annexes a été un peu plus longuement impactée, mais plus aucun match des tableaux de simple n’y sont programmés.

Rublev, 11e mondial, s’est débarrassé du Britannique Cameron Norrie (9e) 6-4, 6-4, 6-4, après avoir dû batailler cinq manches lors du tour précédent pour écarter le Canadien Denis Shapovalov au bris d’égalité, en plus de 4 h de combat.

« On a quand même joué deux heures et demie, c’est long ! », a insisté le Russe.

« C’était dur… La dernière fois (en demi-finale à San Diego en 2021, NDLR), il m’avait battu et je savais parfaitement en entrant sur le court qu’il fallait que je joue bien pour avoir une chance », a-t-il ajouté.

Il a effectivement produit un très bon tennis, plein de punch comme à son habitude, réussissant 30 coups gagnants pour 17 fautes directes.

À 24 ans, Rublev a déjà joué des quarts à New York en 2017 et 2020, à Roland-Garros en 2020 et 2022, et à l’Omnium d’Australie 2021. Mais il n’est jamais allé plus loin.

Cette 8e journée de l’Omnium des États-Unis verra également Carlos Alcaraz (4e), tenter de se qualifier pour les quarts de finale (comme l’an dernier pour sa première participation) en affrontant le Croate Marin Cilic (17e et lauréat 2014).

Après l’élimination du tenant du titre Daniil Medvedev dès les 8es de finale dimanche, Alcaraz peut lui aussi prendre sa place sur le trône mondial le 12 septembre. Le troisième joueur à pouvoir y prétendre est le Norvégien Casper Ruud (5e) qui s’est qualifié lundi.

Dans le tableau féminin, l’Américaine Jessica Pegula (8e) a facilement éliminé la Tchèque Petra Kvitova (21e) 6-3, 6-2 et jouera son premier quart de finale à Flushing Meadows.

« Ce n’était vraiment pas facile »

Karolina Pliskova (22e mondiale), finaliste de la compétition en 2016, s’est qualifiée pour les quarts de finale de l’US Open, en battant 7-5, 6-7 (5/7), 6-2 la Bélarusse Victoria Azarenka (26e), lundi à New York.

La Tchèque de 30 ans, qui atteint ce stade à Flushing Meadows pour la cinquième fois, sera opposée au prochain tour à la Bélarusse Aryna Sabalenka (6e) ou à l’Américaine Danielle Collins (19e).

Comme souvent lorsqu’elles s’affrontent, Pliskova et Azarenka, à égalité quatre victoires partout avant ce 8e de finale, ont disputé un match très serré. Mais la Tchèque a été plus souvent agressive (53 coups gagnants contre 46) et récompensée au bout de trois heures d’une lutte intense, sur sa quatrième balle de match.

« Victoria est une grande joueuse, très dangereuse. Le match était très serré, les points très longs. Ce n’était vraiment pas facile », a commenté à chaud Pliskova.

« Satisfaisant »

PHOTO KENA BETANCUR, AGENCE FRANCE-PRESSE

Iga Swiatek

Ce sera contre la no 1 mondiale Iga Swiatek qui s’est fait peur avant de finalement battre l’Allemande Jule Niemeier (108e) 2-6, 6-4, 6-0 dans un match erratique où ont été commises au total 76 fautes directes et où ont été réalisés 12 breaks.

« C’est vraiment satisfaisant », a cependant commenté Swiatek en expliquant : « Ce sera mon premier quart de finale à New York alors je suis vraiment fière ».

La Polonaise de 21 ans, double lauréate de Roland-Garros (2020, 2022) et première représentante de son pays à atteindre les quarts aux Internationaux des États-Unis, a été éliminée cette année en demi-finales à l’Omnium d’Australie.

Elle avait ensuite perdu au deuxième tour à Dubai mais, à partir du tournoi suivant, à Doha, elle a enchaîné 37 matchs sans défaite, décrochant six titres, à Doha, Indian Wells, Miami, Suttgart, Rome et Roland-Garros, jusqu’à sa chute au troisième tour à Wimbledon.

Elle a assuré que ses succès de la saison avaient été accompagnés d’un rituel immuable pour son entrée sur le court : en écoutant la même liste de lecture comprenant des chansons d’AC/DC, Led Zeppelin ou Pearl Jam.

« Je l’ai écoutée toute l’année et j’en ai un peu marre. Mais je ne vais pas changer maintenant ! », a-t-elle affirmé.