Il était 11h40, hier, quand Bernie Ecclestone m'a joint au téléphone en passant par La Presse. Bernie a évidemment suivi de très près tout ce qui s'est passé cette semaine au Grand Prix. Il a ouvert la partie en émettant quelques commentaires au correspondant de La Presse dans l'édition de dimanche dernier et, hier, il est allé beaucoup plus loin dans ses propos. Question de mettre encore plus de pression sur Normand Legault et sur les divers gouvernements impliqués dans le dossier.

Il était 11h40, hier, quand Bernie Ecclestone m'a joint au téléphone en passant par La Presse. Bernie a évidemment suivi de très près tout ce qui s'est passé cette semaine au Grand Prix. Il a ouvert la partie en émettant quelques commentaires au correspondant de La Presse dans l'édition de dimanche dernier et, hier, il est allé beaucoup plus loin dans ses propos. Question de mettre encore plus de pression sur Normand Legault et sur les divers gouvernements impliqués dans le dossier.

Cette fois, Ecclestone a carrément lancé un ultimatum. Le contrat de Legault vient à échéance en 2011, mais il n'est pas question d'attendre ce délai pour améliorer le paddock du circuit Gilles-Villeneuve. Et de nouvelles installations seront essentielles pour que Montréal ait des chances de conserver son Grand Prix dans cette nouvelle ère de la Formule 1.

«Les choses ont beaucoup changé ces dernières années», a expliqué Ecclestone. Il a confirmé qu'il avait refusé que Legault construise un nouveau paddock il y a cinq ans. «Mais les standards ont changé. Nous aimons beaucoup le Grand Prix du Canada. C'est un beau Grand Prix. Je sais qu'il est impossible d'égaler les installations en Chine ou à Bahreïn. Mais nous voulons des installations de première classe pour un évènement de première classe. Nous voulons que les politiciens soient conscients de ce qu'apporte une course de Formule 1 dans une ville comme Montréal et un pays comme le Canada. Il y a un effort à faire, il faut le faire, il faut mettre en marche un vrai projet», d'ajouter Ecclestone.

C'est évident que B'wana joue une grosse partie sur plusieurs tables en même temps. Ecclestone n'est plus le propriétaire de la Formule 1. Mais il est une sorte de commandité qui a encore plein pouvoir. Sauf qu'il doit maintenant rendre des comptes. Et les comptes sont faciles à déchiffrer. Avec des dettes de2,9 milliards, la compagnie propriétaire du grand cirque veut des revenus encore plus colossaux. Et vite.

Ces revenus supplémentaires vont venir des nouveaux Grands Prix. Comme celui de Valencia, en Espagne. Les promoteurs et la ville ont accepté de payer près de50 millions pour obtenir la simple présence des voitures et des pilotes. Ce qu'on appelle le plateau. Il s'agit d'un contrat de sept ans avec une augmentation de 10% par année. Autrement dit, à la fin du contrat, Valencia paiera100 millions pour son Grand Prix.

Ce sont des prix qu'il est illusoire de même imaginer pour Montréal. Est-ce que la valeur historique du Grand Prix du Canada, son passé, son prestige et son rôle de vitrine pour tout le marché canadien seront suffisants pour protéger Legault d'une augmentation impossible à rencontrer, il va falloir attendre les négociations qui devront s'entamer dès vendredi prochain à Indianapolis.

En effet, Ecclestone sera à Indianapolis vendredi prochain et Legault a confirmé qu'il avait rendez-vous avec le tsar dans la journée. «Je prends note de tout ce qui se dit. J'en saurai plus vendredi prochain à Indianapolis», a simplement déclaré Legault, hier.

Par ailleurs, si Ecclestone se rend à Indianapolis, c'est sans doute pour confirmer la signature d'une entente de cinq à sept ans avec Tony George, le propriétaire du Grand Prix, de l'Indy Racing League et du 500 Miles Speedway. Si Ecclestone consolide sa position en Amérique avec Indianapolis, les jeux seront plus difficiles pour Montréal.

Ces allusions aux jeux de poker ne sont pas accidentelles. Legault est entraîné dans une formidable partie à la grandeur de la planète. Ecclestone se dirige vers une saison de 20 Grands Prix. Il lui faut s'implanter encore davantage dans les pays émergeants comme la Chine, l'Inde et les pays du Moyen-Orient. Il y a des milliards disponibles et des gouvernements ou des potentats prêts à les investir pour s'offrir cette incroyable vitrine sur la planète.

Par ailleurs, depuis le coup de force d'Ecclestone dans l'histoire de la loi anti-tabac, en 2003, il est très difficile de jauger les relations personnelles entre Ecclestone et Legault.

De toute façon, la nouvelle game impliquant Ecclestone, Legault, Montréal, Québec et Ottawa est maintenant commencée. C'est Ecclestone qui a jeté la première carte sur la table. Comme d'habitude, c'était un as de pique.

Honda proteste

Les gens de Honda sont furieux. Ils n'ont pas digéré un article paru dans le Journal de Montréal concernant les installations au circuit Gilles-Villeneuve. Et jeudi, Syd Fry, le patron de l'écurie, a fait parvenir une lettre à M. Dany Doucet, le rédacteur en chef du journal.

Fry commence par affirmer que les commentaires faits par M. Trevor Hensley sont loin de représenter la pensée d'un employé de Honda puisqu'il s'agit d'un cuisinier embauché par un traiteur.

Fry ajoute que Honda a fait savoir son profond mécontentement aux grands patrons de M. Hensley. Fry ajoute que pendant des années, le Grand Prix de Montréal a été un peu le Grand Prix local de l'équipe quand elle s'appelait encore BAR. «The Honda Racing F1 Team est enchantée d'être de retour à Montréal et nous voudrions souhaiter au promoteur de la course, aux résidents de Montréal et aux très nombreux fans qui vont visiter le circuit ce week end un très beau Grand Prix».

Précisons que l'article en question a été écrit une journée de grande pluie et que c'était plutôt gris sur le circuit. Et que les commentaires de Bernie Ecclestone à La Presse avaient déjà donné le ton à la semaine.

Horaire de la journée

9 juin

Circuit Gilles-Villeneuve

8h50 Formule 1600 : qualifications

10h Formule 1 : troisième séance d'essais libres

11h10 Challenge Ferrari : qualifications

13h Formule 1 : qualifications

14h45 Formule 1600 : course

16h Formule BMW : course

Rue Crescent

À partir de 12h30 Festival du Grand Prix : spectacles, expositions de voitures et kiosques

16h30 Fast & Furious : entraînement public de boxeurs du Groupe Yvon Michel.