Jamais, en 73 ans d’histoire de la Formule 1, un pilote n’a remporté 10 courses consécutives en une saison. Max Verstappen pourrait, voire devrait le faire dimanche.

Le week-end dernier, à Zandvoort, le double champion en titre a égalé le record actuel de neuf victoires d’affilée établi par Sebastian Vettel en 2013. Lui aussi l’avait fait à bord d’une Red Bull. Depuis, neuf saisons ont passé sans que personne n’approche de cette marque, hormis Nico Rosberg avec sept gains consécutifs sur deux saisons en 2015-2016. Lewis Hamilton n’a pu faire mieux que cinq, en 2014 et en 2020.

À moins d’une surprise, Verstappen devrait être le nouveau détenteur de ce record dans quelques heures à peine.

« Je me souviens quand [Vettel] l’a fait », a dit le pilote de 25 ans, jeudi, selon des propos rapportés par différents médias internationaux.

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Max Verstappen

Je me disais : wow, c’est un nombre fou, je pense que personne d’autre ne réussira ça. Et nous y voilà.

Max Verstappen, à propos du record de neuf victoires consécutives de Sebastian Vettel

« Je ne pensais jamais que j’en gagnerais neuf d’abord, mais maintenant que nous en sommes là, évidemment que j’essaierai d’en gagner dix, a-t-il ajouté. Mais je veux surtout gagner, tout simplement. Ce n’est pas le nombre 10 qui est dans ma tête. »

Cette dernière déclaration n’est pas surprenante venant du pilote Red Bull. Il adopte la mentalité qu’on lui connaît. Qu’importe la course, qu’importe la séquence, sa soif de victoire est la même. Et on le sait expert dans l’art de gérer la pression. Il serait fort surprenant de le voir trébucher en Italie, même devant une foule qui n’aura d’amour que pour Ferrari.

Quel style ?

Il devient presque difficile de mettre en mots la domination de Verstappen. Les synonymes manquent, mais il faudra en trouver d’autres, parce que le règne du Néerlandais ne fait que commencer.

Verstappen a franchi la ligne d’arrivée le premier dans 11 des 13 courses cette saison. À Monaco, il a gagné avec tout près de 30 secondes d’avance sur son plus proche poursuivant. En Espagne ? 24 secondes. En Hongrie, 33 et en Belgique, 22. Le voilà donc avec 339 points, à 138 points de son coéquipier Sergio Pérez, qui occupe le deuxième échelon au championnat des pilotes.

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Max Verstappen a remporté 11 des 13 courses de la saison.

Chaque semaine de Grand Prix, Verstappen se présente au paddock coiffé de sa casquette à visière plate et vêtu de son polo Red Bull, sac à dos sur les épaules. Armé de son talent brut, de sa confiance et de son désir de vaincre, il survole les pistes les unes après les autres à bord de sa fiable et puissante RB19.

« J’aime Max, a dit Fernando Alonso à la BBC il y a quelques semaines. C’est un pilote qui vient le jeudi au circuit, enfile un uniforme Red Bull, participe à la course le samedi et le dimanche, puis quitte la piste, retourne à la maison et continue de courir sur le simulateur avec son père ou profite simplement du sport automobile en général. Il a une vie normale. »

Jeudi, les journalistes présents à Monza ont demandé à Verstappen si sa voiture était bâtie en fonction de son style de conduite. À cela, le champion a répondu que non, pas du tout.

« Ce n’est pas comme ça, a-t-il lancé. Je conduis la voiture que j’ai entre les mains le plus rapidement possible. […] Les gens me demandent quel est mon style de conduite. Mon style de conduite n’est pas un style en particulier. Je m’adapte pour que la voiture que j’ai aille vite. »

Certains diront que cette saison de Formule 1 est ennuyeuse, puisque Verstappen est déjà somme toute assuré de remporter son troisième sacre d’affilée. Mais la domination, en F1, n’est en rien une nouveauté. Aussi bien en profiter pour admirer les exploits qui se déroulent juste là, sous nos yeux.