À 16 ans, Cassandre Prosper vise sans complexes les plus hauts sommets du basketball. Cette saison, la Québécoise a été nommée joueuse de l’année au Canada dans sa catégorie d’âge et joueuse la plus utile de la Ligue scolaire de l’Ontario.

La native de Rosemère a dominé le circuit ontarien cette saison avec une moyenne de 25,1 points et 13,7 rebonds par match avec son équipe, Capital Courts Academy. Elle a aidé sa formation à remporter le championnat, comptabilisant 33 points et 15 rebonds lors de la grande finale, au terme de laquelle elle a été nommée joueuse la plus utile.

« On voulait gagner depuis le début de l’année, dit-elle à La Presse. Les honneurs individuels, c’était vraiment le fun, mais la meilleure chose, c’était de gagner [le championnat de la] Ligue en équipe. »

Les performances de Cassandre Prosper font tourner les têtes depuis quelques années déjà. Cette saison, elle s’est établie comme la meilleure espoir canadienne pour 2023. Elle est d’ailleurs déjà courtisée par de nombreux collèges de la division 1 de la NCAA d’un bout à l’autre des États-Unis.

Au bout du fil, la jeune femme prend le temps de nous parler de son parcours, de ses choix et de ses ambitions. Rapidement, on comprend qu’on a affaire à une compétitrice infatigable. Une athlète qui carbure aux défis. Regard sur son parcours.

« Je voulais un challenge »

Issue d’une vraie famille de basketteurs, la jeune Cassandre s’est vite retrouvée avec un ballon dans les mains. Ses parents, Gaétan Prosper et Guylaine Blanchette, ont tous deux évolué pour l’Université Concordia par le passé. Son frère, Olivier-Maxence Prosper, joue actuellement pour les Golden Eagles de l’Université Marquette, en division 1 de la NCAA.

Juste de les voir vraiment aimer ce sport-là, ça m’a fait tomber en amour avec le sport aussi.

Cassandre Prosper

À l’âge de 13 ans, Cassandre Prosper s’est jointe à l’équipe benjamine masculine AAA de Brookwood. Elle jouait en même temps avec des filles plus âgées, de catégorie cadet, à Laval.

« Je voulais un challenge, explique-t-elle. […] C’était stressant, mais je voulais l’essayer. Ç’a porté ses fruits, j’ai joué avec différentes personnes, de différentes mentalités. J’avais différents rôles dans chaque équipe. De jouer avec les filles et les gars en même temps, c’était vraiment important pour moi pour évoluer et grandir. »

Prosper a ensuite évolué au sein du juvénile féminin à Laval. À 14 ans, elle a aidé l’équipe du Québec à mettre la main sur l’or au Championnat canadien des moins de 15 ans, et a été nommée joueuse par excellence du tournoi.

C’est en 2020 qu’elle a décidé de poursuivre son développement à Capital Courts Academy (CCA), à Ottawa. Encore une fois, c’est sa perpétuelle quête de défis qui a guidé sa décision.

« Je trouvais que j’avais besoin de quelque chose d’encore plus challengeant, laisse-t-elle entendre. Je veux toujours être dans des situations difficiles pour m’améliorer.

« En Ontario, j’allais dans une ligue très forte, poursuit-elle. Je trouvais que c’était une bonne opportunité pour moi de grandir. J’allais aussi être plus en contact avec l’équipe nationale, avoir accès à beaucoup plus de ressources parce que c’est un prep school. »

Plusieurs invitations

Depuis, ça n’arrête plus de bien aller pour Prosper. À l’été 2021, elle a représenté le Canada au tournoi de la Fédération internationale de basketball (FIBA) des Amériques U16, où elle a décroché l’argent et pris le premier rang des marqueuses.

PHOTO FOURNIE PAR CANADA BASKETBALL

Cassandre Prosper

En février dernier, elle était l’une des 19 joueuses à faire partie de la liste préliminaire de l’équipe nationale senior féminine pour le tournoi de qualification à la Coupe du monde de la FIBA 2022.

« Ça, c’était wow, s’exclame-t-elle. Tu réalises vraiment à quel point ton potentiel est grand. Les plus jeunes qui sont dans cette équipe-là sont en NCAA. D’avoir été prise en considération, c’était incroyable.

« Moi, mon but, ç’a toujours été d’aller aux Jeux olympiques avec Équipe Canada. Le fait que je sois proche de ça et que je n’aie que 16 ans, c’est quelque chose qui me motive. »

Mentionnons qu’elle a aussi pris part au camp d’évaluation de la haute performance féminine pour intégrer l’équipe nationale U17, qui participera à la Coupe du monde féminine de la FIBA en juillet.

Inspirer

Cassandre Prosper dégage une humilité et une maturité épatantes pour son âge. Ses nombreux objectifs vont au-delà du basket. Elle-même inspirée par son frère, elle espère avoir une influence positive sur les jeunes basketteurs québécois.

Mon premier but, c’est de toujours inspirer le plus de jeunes, mais surtout le plus de jeunes filles [à jouer au basketball].

Cassandre Prosper

L’athlète de 6 pi 2 po terminera sa 5secondaire dans les prochaines semaines. L’année prochaine, elle évoluera de nouveau avec CCA. Elle dispose donc de temps pour prendre une décision éclairée quant à l’école qu’elle choisira pour son entrée en NCAA.

« J’aimerais aller dans un collège qui sera bien pour moi, dans lequel je vais pouvoir grandir et évoluer », dit-elle.

Et à plus long terme, ses objectifs sont clairs.

« Mon but, ç’a toujours été de jouer dans la WNBA, mais surtout de la dominer, affirme-t-elle sans détour. Ce n’est pas juste d’y jouer, mais d’être la meilleure. »