(Los Angeles) Un panier victorieux de LeBron James, à moitié aveuglé, à 58 secondes de la fin du match a permis aux Lakers de Los Angeles champions en titre de vaincre les Warriors de Golden State (103-100), mercredi, et de se qualifier pour le premier tour des séries éliminatoires de la NBA où ils défieront les Suns de Phoenix.

Golden State, qui est passé tout près d’un bel exploit au Staples Center, dans le sillage d’un Stephen Curry éblouissant (37 points), a encore une chance d’atteindre ce stade. Il lui faudra battre vendredi Memphis, qui a éliminé San Antonio (100-96), pour se donner le droit de défier Utah, meilleure équipe de la saison régulière dans le sillage de Donovan Mitchell et Rudy Gobert.

Les Lakers auraient d’ailleurs eu l’arrière-pensée de privilégier un affrontement avec le Jazz plutôt qu’avec l’impressionnant collectif des Suns, bâti autour de Chris Paul et Devin Booker, qu’ils ne s’y seraient pas mieux pris.  

Car leur premier quart fut extrêmement laborieux, avec seulement 32 % de réussite aux tirs, à l’image de James (6 points) et Anthony Davis (5 points), alors indigents offensivement, mais qui ont ensuite accéléré et fini avec 22 et 25 points chacun.

« Les deux équipes ont joué à un haut niveau… Ils nous giflés lors des deux premiers quarts, mais on a su répondre », a commenté James sur ESPN.

LeBron « Roi borgne »

Et quelle réponse. Si elle ne fut pas éclatante dans le basket produit, elle a démontré le caractère de champion dont pouvait encore faire preuve L. A. quand les choses ne vont pas comme bon lui semble. C’est au tripes que les Angelenos, menés de 13 points à la pause, ont arraché leur succès face à des Warriors qui ont également très bien justifié leur nom.

Dans cette fin de match folle, il a flotté un parfum des quatre finales consécutives qui ont opposé Curry et James, lorsque ce dernier portait le maillot de Cleveland, entre 2015 et 2018, avec trois sacres pour les Warriors.

Il y a d’abord eu la faute flagrante de Draymond Green sur la star des Lakers, qui a pris les doigts de l’ailier dans ses yeux et n’a mis qu’un lancer franc sur deux pour égaliser à 98-98. Puis Curry est aussi allé sur la ligne pour égaliser à 100 partout après un dunk de Davis. C’est alors qu’acculé en fin de possession, James a sorti un tir… à la Curry pour donner un avantage définitif au score.

« Je voyais trois arceaux. Donc, j’ai visé celui du milieu », a simplement commenté le « Roi borgne », dont la cheville droite aura été épargnée, mais devra bien se reposer avant les joutes à venir.

Côté Warriors, il va vite falloir oublier la déception et garder les bonnes choses réalisées. Et il y en a eu dans le jeu, notamment en défense.

Première pour les Spurs

Car Memphis ne sera pas une victime expiatoire. Portée par l’imposant « Grizzly » lituanien Jonas Valanciunas, ultra-dominant à l’intérieur avec un double-double à 23 points et 23 rebonds, auxquels s’ajoutent 3 contres, la franchise du Tennessee a résisté au retour des Spurs qui ont été menés de 21 points, pour s’imposer au forceps.

Les Grizzlies ont aussi pu compter sur Dillon Brooks (24 points, 7 rebonds) et Ja Morant (20 points, 6 passes, 6 rebonds).

Les Spurs, qui n’avaient jamais manqué les séries éliminatoires deux années d’affilée en 45 ans de présence en NBA, ne sont pas passés loin de réussir le hold-up, dans le sillage de leur « facteur X » Rudy Gay (20 points), auteur de deux de ses trois paniers derrière l’arc qui ont maintenu la menace d’un renversement au score.

DeMar DeRozan a également marqué 20 points, mais son adresse (5/21) fut trop faible, symbolisant celle de l’équipe (35 %). C’est certainement là que s’est payé cette élimination.  

La deuxième consécutive pour l’entraîneur Gregg Popovich, 72 ans, dont l’avenir à la tête de l’équipe texane se pose à chaque fin de saison depuis quelques années.

Il n’en a d’ailleurs pas pipé mot. De toute façon, il doit déjà se focaliser sur un prochain défi : ramener une médaille d’or des Jeux de Tokyo où il entraînera l'équipe américaine.