Les Cavaliers de Cleveland sont devenus vendredi la première concession de la NBA à avoir recruté un entraîneur venu d'Europe en la personne de David Blatt, vainqueur notamment de la prestigieuse Euroligue 2014.

Si la NBA n'a plus depuis les années 1990 aucune réticence pour les joueurs européens, elle restait frileuse pour les entraîneurs qui devaient être nord-américains, avoir porté le maillot d'une équipe de la NBA et/ou avoir fait leurs armes dans le championnat universitaire NCAA.

Cleveland a sauté le pas en confiant le poste vacant depuis le limogeage de Mike Brown en mai à David Blatt.

Blatt, 55 ans, n'est pas un entraîneur européen à proprement parler, puisqu'il est né à Boston, a la nationalité américaine et a défendu les couleurs de l'université de Princeton, mais sa carrière d'entraîneur l'a mené en Israël, en Italie, en Grèce, en Turquie et en Russie.

«Sa capacité à construire des équipes qui gagnent dans ses différents postes en Europe et au plus haut niveau international parle d'elle-même», a expliqué David Griffin, le directeur général de Cleveland.

«Moment idéal»

«Partout où il est passé, David a réussi une chose : gagner (...) Je regarde le travail qu'il réalise depuis des années et il a cette capacité à adapter son système de jeu pour tirer le maximum des joueurs à sa disposition, c'est pourquoi je ne me fais aucun souci, il parviendra à s'adapter en douceur à la NBA», a-t-il ajouté pour apaiser les partisans des Cavaliers qui ne connaissent pas le CV et le style très offensif de leur nouvel entraîneur.

Blatt compte à son palmarès cinq titres de champion d'Israël, un de champion d'Italie, un titre européen (2007) et une médaille de bronze olympique (2012) avec la Russie.

Son dernier fait d'armes est sans doute le plus retentissant avec le succès du Maccabi Tel-Aviv le mois dernier en finale de l'Euroligue face au grandissime favori, le Real Madrid (98-86 a.p.).

Après son sacre européen, il avait annoncé aux dirigeants et aux partisans du Maccabi Tel-Aviv que l'heure était venue de se frotter à la NBA, où outre Cleveland, Golden State lui faisait les yeux doux.

«C'est le moment idéal pour rejoindre Cleveland, nous allons travailler d'arrache-pied pour atteindre les résultats que nous attendons et que nous savons possible», a-t-il martelé.

Les Cavaliers, qui avaient disputé, et perdu, la finale de la NBA en 2007 contre les Spurs de San Antonio, ne se sont toujours pas remis du départ en 2010 de leur vedette LeBron James pour Miami.

Au tour de Messina?

Ils ont terminé la saison régulière 2013-14 à la 10e place de la conférence Est avec un bilan médiocre de 33 victoires et 49 défaites.

Blatt sera le troisième entraîneur en trois saisons d'une équipe qui n'a plus disputé les séries depuis 2010, mais qui compte dans son effectif l'un des meilleurs meneurs de NBA, Kyrie Irving, âgé de seulement 22 ans, et qui aura jeudi prochain pour la troisième fois en quatre ans le premier choix du repêchage.

Les débuts de Blatt seront scrutés avec beaucoup d'attention et pourraient, en cas de succès, ouvrir la voie à d'autres Européens.

En octobre dernier, Gregg Popovich, l'emblématique entraîneur des Spurs qui viennent de surclasser Miami en finale, affirmait que la NBA était prête à accueillir des entraîneurs européens.

«Il faut juste qu'une équipe franchisse le pas», estimait «Pop» qui compte dans son effectif huit joueurs non américains, dont deux Français et un Italien.

L'Italien Ettore Messina, avec quatre sacres en Euroligue à son palmarès, pourrait être le prochain. Il a déjà passé une saison dans la NBA avec les Lakers de Los Angeles comme consultant, en 2011-2012, et serait sur le point de devenir l'un des adjoints de Popovich à San Antonio.