C'est la saison du «March Madness», le fameux championnat de basketball universitaire américain. Pas moins de 68 équipes ont été invitées, mais il n'y a plus que 16 formations au rendez-vous du «Sweet Sixteen».

Un nombre record de Canadiens prenaient part au tournoi cette année, mais ils ne sont plus que deux, dont le Québécois Francis-Cédric Martel, un ancien des Nomades du cégep Montmorency. Recruté par l'Université de Richmond, en Virginie, l'ailier de 6'6 joue un rôle important en relève pour les Spiders. Premier réserviste, il joue en moyenne 18 minutes et a marqué 4,8 points par match cette saison.

Classée 12e dans la région Sud-Ouest, Richmond devra se frotter demain soir aux puissants Jayhawks du Kansas, champions en 2008, à qui le président Obama a prédit le championnat.

«Nous croyons en nos chances»

«Nous avons bien fait jusqu'ici et nous croyons en nos chances face à Kansas, a souligné le jeune Montréalais, mardi, en entrevue. Nous avons connu la meilleure saison de l'histoire de l'équipe (29-7), avec le championnat de notre conférence. On pensait bien être mieux classés dans le tournoi et là, on veut prouver qu'on peut rivaliser avec les meilleurs.»

Richmond a vaincu deux universités bien cotées, Vanderbilt et Morehead State, pour atteindre le Sweet Sixteen. «La première avait deux joueurs qui peuvent aller dans la NBA, la seconde en avait un très bon - Kenneth Faried, qui a égalé des records de Tim Duncan cette saison - et cela ne nous a pas empêchés de les battre», a expliqué Martel.

Sûr de lui, l'étudiant en administration en est à sa troisième année en Virginie. Il a été recruté au cours d'une tournée américaine mise sur pied par l'organisme Jeunesse au soleil. «Nous avions disputé plusieurs tournois un été aux États-Unis et j'ai reçu quelques offres d'universités intéressantes. J'ai opté pour Richmond parce qu'ils ont un bon programme de basketball et que j'avais l'occasion d'y acquérir une bonne formation.»

Alexandre Perno, l'ancien entraîneur de Martel à Montmorency, se réjouit des succès de son protégé. «C'est vraiment un bon kid et il mérite ce qui lui arrive, a-t-il expliqué. Personne au Québec n'est surpris des succès de Francis-Cédric. Il a toujours été très athlétique et a acquis à Richmond une meilleure compréhension du jeu.

«J'ai suivi leurs matchs et ils ont vraiment bien fait jusqu'ici. Ce sera évidemment plus difficile contre Kansas, une équipe imposante qui compte plusieurs vedettes. Richmond devra ralentir le rythme et imposer son style de jeu. S'ils réussissent, on ne sait jamais...»

Encore Duke?

Si le tournoi a permis d'assister à plusieurs surprises jusqu'ici, la plupart des favoris sont encore dans la course au Final Four. Les champions en titre, les Blue Devils de Duke, sont les favoris de plusieurs, mais ils ont un tableau difficile, au contraire de Kansas.

«C'est toujours une équipe à surveiller, a noté Alexandre Perno. Leur entraîneur Mike Krzyzewski est l'un des meilleurs et il semble toujours trouver une façon de bien faire dans le tournoi.»

Celui qu'on surnomme «Coach K» a mené son équipe à quatre titres nationaux et 11 Final Four. Il est aussi l'entraîneur de l'équipe américaine qui a remporté la médaille d'or aux Jeux de Pékin et aux mondiaux de 2010 et il dirigera encore les vedettes de la NBA aux Jeux de Londres.

Duke n'est pourtant assuré de rien. Arizona (qui affronte les Blue Devils ce soir), Connecticut et San Diego State ont tous les moyens pour s'imposer dans l'Ouest. Dans l'Est, les châteaux forts Ohio State, Kentucky, North Carolina et Marquette (avec le Torontois Junior Cadougan) sont encore dans la course, tandis que Florida, Brigham Young, Wisconsin et Butler (finaliste en 2010) sont en lice dans le Sud-Est. Dans le Sud-Ouest, par contre, les favoris ont laissé la voie libre à Kansas. Richmond, Virginia Commonwealth et Florida State n'étaient respectivement que 12e, 11e et 10e têtes de série (sur 16...) dans leur région et toutes ces formations ont déjà puisé largement dans leur réservoir de surprises.

Pourtant, s'il n'en tient qu'à Francis-Cédric Martel, les Spiders vont épingler un autre favori.

«Aucune équipe de Richmond n'a atteint l'Elite Eight, a-t-il expliqué. On a la chance d'entrer dans l'histoire de l'université et on va vraiment tout donner pour y parvenir.»