Une sénatrice russe, qui a défendu bec et ongle le controversé programme sportif du pays, a été épinglée pour dopage sportif mercredi et en conséquence elle devra rendre deux de ses médailles olympiques.

Tatyana Lebedeva a décroché l'argent au saut en longueur et au triple saut lors des Jeux de Pékin en 2008. Le Comité international olympique a toutefois demandé qu'on lui retourne les médailles après que Lebedeva eut testé positive au Turinabol, un stéroïde anabolisant, lors d'une nouvelle analyse des échantillons prélevés à l'époque.

Lebedeva, qui avait aussi obtenu l'or au saut en longueur aux Jeux d'Athènes en 2004 et deux autres médailles aux Jeux de Sydney et d'Athènes, a annoncé sa retraite en 2013 et est devenue sénatrice un an plus tard.

Reconnue comme étant rebelle pendant sa carrière sportive, notamment en raison de ses cheveux teints rouge écarlate, l'ex-athlète de 40 ans est une étoile montante de la politique en Russie. Elle a accusé à maintes reprises l'Agence mondiale antidopage (AMA) d'avoir tenté de manipuler les résultats des Jeux olympiques, ajoutant que l'organisation était «l'instrument du lobby anglo-saxon».

En mai, elle avait prévenu dans un entretien diffusé sur le site internet de la Fédération russe d'athlétisme que l'AMA pourrait «exploiter» les échantillons d'athlètes dopés afin d'en extraire l'ADN, «afin d'en faire des histoires fantastiques dans lesquelles, à partir de la signature biologique des athlètes d'élite, ils peuvent développer un être aux capacités surhumaines.»

Un rapport commandé par l'AMA sur l'athlétisme russe en 2015 prétend que l'utilisation de drogues et l'extorsion étaient généralisées, ce qui a entraîné l'exclusion de l'équipe nationale des compétitions internationales. Depuis, d'autres rapports de l'AMA ont fourni des détails supplémentaires sur l'utilisation de drogues dans les sports et sur l'échange d'échantillons contaminés par d'autres propres.