La rubrique où les journalistes de l’équipe des Sports répondent à une question dans le plaisir.

Guillaume Lefrançois

Les funérailles de Guy Lafleur avaient quelque chose de particulier. Deux décennies après Maurice Richard, sept ans après Jean Béliveau, le Canadien perdait le troisième et dernier membre de sa Sainte Trinité. L’hommage au Centre Bell était parfaitement réussi, au son des mélodies de Ginette Reno et de Frank Sinatra. Mes seuls souvenirs de Lafleur comme joueur sont ceux de sa fin de carrière avec les Nordiques, mais il y avait quelque chose de touchant à penser à cette génération de fans, celle de ma mère, de ses frères et sœurs, qui perdait un de ses derniers héros. Cela dit, mon moment le plus émouvant de cet épisode s’est passé non pas devant les caméras, mais au téléphone, tout simplement. C’était Yvan Cournoyer, qui avait répondu à l’appel dans les minutes qui avaient suivi l’annonce de sa mort. Sa réplique, à la fin : « Je vais commencer à être seul un peu. » Difficile de rester insensible au bout du fil.

Nicholas Richard

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

La patineuse de vitesse sur courte piste Kim Boutin aux Jeux olympiques de PyeongChang en 2018

Je ne pleure presque jamais, parce que je suis un homme au cœur de pierre. Sauf lorsque j’écoute la version d’Un peu plus haut, un peu plus loin interprétée par Ginette Reno et Céline Dion sur les Plaines. Je craque chaque fois. Néanmoins, la médaille de bronze remportée à l’épreuve du 500 m par Kim Boutin aux Jeux olympiques de PyeongChang a réussi à m’arracher quelques larmes. De sa course à l’annonce de sa médaille après la disqualification d’une rivale, jusqu’à ce qu’elle saute dans les bras de Marianne St-Gelais, en passant par les émotions pures et véritables vécues et exprimées par Boutin, tout ça m’a chamboulé. Encore aujourd’hui, il doit y avoir très peu de personnes dans la pièce lorsque je regarde cette épreuve et les célébrations qui s’en sont suivies. Il faut voir la réaction de Kim Boutin pour comprendre toute la signification de la réussite olympique. C’est à la fois immense et beau. Dans ces mêmes Jeux, la performance presque parfaite de Tessa Virtue et Scott Moir sur la musique de Moulin Rouge leur ayant valu l’or a aussi été un moment de grande émotion.

Richard Labbé

PHOTO TIRÉE DU COMPTE TWITTER DES 49ERS DE SAN FRANCISCO

Le fameux attrapé de Dwight Clark, des 49ers de San Francisco, contre les Cowboys de Dallas en 1982

Quand j’étais petit, au début des années 1980, les Cowboys de Dallas faisaient exactement comme maintenant : passer proche. C’est tout ce qu’ils faisaient, et c’est aussi ce qu’ils ont fait en ce dimanche de janvier 1982, en pleine finale de conférence face aux 49ers à San Francisco. Les Cowboys avaient le match en main, on pouvait déjà les voir au Super Bowl, mais ça, c’était avant que Joe Montana n’orchestre la première de ses célèbres poussées de fin de match, pour aller lancer le touché de la victoire avec tout juste une minute à faire au match. Les Cowboys ont ensuite pu passer proche, mais un échappé du quart Danny White, comme il se doit, a mis fin aux espoirs, et je me vois encore pleurer de rage sur le sofa familial, en train d’amorcer une haine pour les 49ers qui ne va jamais vraiment disparaître. Le pire, c’est que des années plus tard, dans le cadre d’un reportage au Super Bowl, j’ai rencontré Dwight Clark, le gars qui a attrapé la passe de Montana en 1982. J’aurais aimé lui dire que je le déteste, mais il était trop occupé à regarder les starlettes passer autour de nous.

Katherine Harvey-Pinard

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Les Slovaques Simon Nemec, Juraj Slafkovsky et Filip Mesar se serrent dans les bras au repêchage de la LNH de 2022.

Je suis braillarde et je ne m’en cache pas. Je pleure à n’importe quoi. Je pleure quand je regarde le repêchage de la LNH et que je vois tous ces jeunes athlètes réaliser leur rêve. Je pleure quand je vois n’importe quelle équipe gagner un championnat après tant de travail. Ou quand un athlète olympique décroche une médaille au prix de tant de travail. On s’entend que je maîtrise mes émotions quand je suis présente à un évènement dans le cadre de mon travail, mais autrement, j’ai les yeux qui s’embuent assez facilement.

Jean-François Tremblay

CAPTURE D’ÉCRAN

Victoire des Penguins contre les Red Wings le 12 juin 2009

Regardez la vidéo

Le 12 juin 2009, j’ai versé une larme sportive. Ce soir-là, vers 21 h 45, sur le dernier jeu du match, Marc-André Fleury a réalisé probablement le plus gros arrêt de sa carrière sur un tir à bout portant de Nicklas Lidstrom. Les Penguins battaient ainsi les Red Wings 2-1 lors du septième match de la finale de la Coupe Stanley. Il faut comprendre mon amour sincère pour les Penguins, qui alignaient dans ma jeunesse le plus grand joueur de l’histoire de l’humanité en Mario Lemieux. Puis qui ont connu des années absolument terribles avant le retour de Lemieux sur la glace, puis l’avènement de Sidney Crosby, certainement le plus grand des 20 dernières années. Donc à ce moment précis, quand les Penguins ont retrouvé le firmament, avec tous ces joueurs qui iront au Temple de la renommée, j’ai hurlé de bonheur, puis versé une petite larme.

Appel à tous

Et vous, quel évènement sportif vous a fait pleurer (de joie ou de tristesse) et pourquoi ?

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