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Perreault ou Paquette ?

Cédric Paquette et Mathieu Perreault ont déjà joué au centre. Sont-ils des options valables pour le poste de troisième centre du Canadien ? À mon avis, la place de Jake Evans est sur le quatrième trio.

Richard Bousquet

Réponse de Simon-Olivier Lorange

Réglons d’abord le cas de Perreault. Au cours des deux dernières saisons, le Québécois a été désigné pour un total de 32 mises en jeu en 105 matchs. Les deux saisons précédentes : 112 en 152. Lorsqu’on recule dans le temps, on constate que Perreault n’a pas joué au centre avec régularité depuis la saison 2014-2015. S’il est employé à cette position à Montréal, c’est que Dominique Ducharme aura vraiment épuisé toutes ses autres options. Quant à Paquette, il pourrait très bien décrocher un des postes au centre – il joue d’ailleurs à cette position au camp d’entraînement. Or, au risque de vous décevoir, si on lui confie les rênes d’un trio, ce sera le quatrième, à moins que Jake Evans ne connaisse une fin de camp épouvantable ou encore que le Canadien n’embauche un joueur juste avant le début de la saison.

Pénalités annulées

Durant un match de hockey, lorsqu’il y a une pénalité à retardement et que l’équipe non pénalisée marque un but, la pénalité est annulée. Pourquoi ? C’est quoi, le rapport ? L’action se poursuit à cinq contre cinq et l’équipe marque. Ce but n’a absolument rien à voir avec la pénalité, et le joueur devrait être puni quand même ! Pourquoi faire preuve de gratitude, de charité, de pitié envers l’équipe fautive ? Pourriez-vous m’expliquer la logique là-dedans ?

Xavier Arjane

Réponse de Katherine Harvey-Pinard

En réalité, lorsqu’il y a pénalité à retardement, l’équipe non fautive peut retirer son gardien et envoyer un joueur supplémentaire sur la patinoire pour jouer à six contre cinq jusqu’à ce qu’un joueur de l’équipe fautive touche la rondelle. C’est donc un peu comme si on allongeait la supériorité numérique. L’équipe non fautive dispose de plus de temps pour marquer avec un homme en plus. Comme vous le dites, la pénalité est annulée si un but est marqué, au même titre que lors d’un avantage numérique. Cette règle a été instaurée par la LNH en 1956. Quelques mois plus tôt, Jean Béliveau avait marqué 3 buts en 44 secondes durant un même avantage numérique dans une victoire de 4-2 du Canadien contre les Bruins de Boston. Le fait d’annuler la pénalité après le but permet d’éviter qu’une équipe double ou triple son avance au cours d’une seule et même pénalité. En d’autres mots, si la pénalité est annulée, c’est un peu la faute à Béliveau, Maurice Richard, Bert Olmstead et Boum Boum Geoffrion !

Les records de Djokovic et Federer

Le 8 mars 2021, Novak Djokovic a dépassé Roger Federer pour le nombre de semaines consécutives à titre de numéro un mondial. Est-ce que ce nombre record inclut les semaines "COVID-19", à savoir près de 52 semaines de pandémie pendant lesquelles très peu de matchs ont été joués et où, par conséquent, Djokovic n’a pas eu à défendre sa position ?

Une fan de Roger, Louise Vallières

Réponse de Simon Drouin

Novak Djokovic a plutôt battu le record de Roger Federer pour le nombre de semaines totales passées au premier rang mondial. À partir de juillet 2011, le Serbe a été au sommet pendant cinq périodes consécutives, pour un total de 340 semaines. Et ça continue ! Le Suisse a pour sa part occupé la première place pendant 310 semaines en six séquences distinctes. En revanche, son record de 237 semaines consécutives au premier rang tient toujours. Cette série remonte au moment où il a dépassé Andy Roddick, le 2 février 2004, et s’est étirée jusqu’au 17 août 2008, moment où Rafael Nadal a pris la tête pour la toute première fois. Le classement de l’ATP a bel et bien été gelé du 23 mars au 23 août 2020, période durant laquelle Djokovic était effectivement premier mondial. Elle ne compte cependant pas pour les records en question. Votre Roger peut donc dormir en paix.

Des nouvelles du capitaine

Qu’en est-il précisément de l’état de santé de notre capitaine ? On souligne qu’il sera absent pour l’année entière sans dévoiler la nature exacte de ses blessures. Par ailleurs, est-il possible de connaître l’impact précis et concret actuel et futur de son salaire sur la masse salariale du Canadien ?

Daniel Laflamme

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

Shea Weber

Réponse de Richard Labbé

Pour paraphraser une célèbre réplique de Slap Shot, film mythique s’il en est : Shea est magané. Weber a terminé la dernière saison malgré des blessures à un pouce gauche, aux genoux, à un pied et à une hanche. Ça commence à faire beaucoup de bobos pour un défenseur de 36 ans qui n’a jamais pratiqué un style tout en dentelle sur les patinoires. Seule lueur d’espoir : la direction du Canadien a choisi de ne pas nommer de capitaine cette saison. Est-ce parce qu’elle espère son retour éventuel ? C’est une possibilité.

Ajout de Simon-Olivier Lorange

Par rapport à son salaire, il y a deux cas de figure. S’il n’annonce pas sa retraite, il sera placé sur la liste des blessés à long terme jusqu’à la fin de son contrat, en 2025-2026. Ce faisant, le Tricolore – ou une autre équipe s’il est échangé – pourra profiter d’espace additionnel au-dessus du plafond salarial. S’il annonce sa retraite, le Canadien devra éponger une pénalité salariale somme toute modeste (quelques centaines de milliers de dollars). Par contre, les Predators de Nashville, équipe qui lui a accordé son contrat pharaonique en 2012, vivraient un véritable cauchemar. Ils devraient étaler dans le temps une pénalité de plus de 24 millions de dollars afin de compenser l’avantage dont ils ont bénéficié pendant les premières années de l’entente, alors que le salaire réel de Weber était bien supérieur à son poids dans la masse salariale du club. C’est un calcul complexe que nous préciserons avec plaisir au moment de sa retraite.

Le Rouge et Or

Qu’est-ce qui arrive au programme de football de l’Université Laval ? D’invincible, l’équipe est maintenant plus que battable avec deux défaites consécutives à son dossier.

Sébastien Provençal

Réponse de Frédérick Duchesneau

Depuis 2014, les Carabins de l’Université de Montréal chauffent sérieusement le Rouge et Or. Mais il est vrai que même au cours des six dernières saisons, l’Université Laval, sans être « invincible », a présenté globalement la meilleure fiche du réseau québécois. La dernière fois que Laval a perdu deux matchs dans un même calendrier remonte à… 2002. Il y a près de 20 ans ! En ce moment, il semble que l’attaque manque de finition dans la zone rouge et que la défense soit vulnérable contre la passe. Inhabituel d’évoquer dans la même phrase « Rouge et Or » et « lacunes ». Mais il faut donner du mérite aux autres programmes. L’opposition, de toute évidence, est plus féroce. Au bout du compte, tout passe par le recrutement. Justement, Glen Constantin et son groupe viennent de terminer leur période de repérage des espoirs, a indiqué le coach jeudi. Constantin a lui-même assisté à trois matchs dans la région métropolitaine le week-end dernier. À suivre. Cela dit, une ligue plus équilibrée, c’est intéressant, non ? On est loin des victoires par 90 points de 2003, et c’est tant mieux.