(Montréal) Qu’on ait trois ans ou 30 ans ou 60 ans, le message est le même : il faut bouger pour avoir un cœur en santé.

Une étude réalisée à l’université ontarienne McMaster et publiée par le journal médical Pediatrics prévient ainsi que l’activité physique combat la maladie cardiovasculaire chez des enfants d’âge préscolaire : plus les enfants étudiés étaient actifs, moins la progression du durcissement de leurs vaisseaux sanguins était prononcée.

« Quand on pense à la maladie cardiovasculaire, on pense habituellement à un individu d’âge moyen ou un peu plus vieux qui subit une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral, a dit l’auteure principale de l’étude, Nicole Proudfoot. Mais dans les faits, la maladie cardiovasculaire commence à se développer dès l’enfance. Nous avons découvert que même dès la petite enfance, il est possible de ralentir la progression de la rigidité artérielle, qui est un indicateur de la santé cardiovasculaire. »

Mme Proudfoot, une étudiante de cycle supérieur au département de kinésiologie de McMaster, et ses collègues ont recruté plus de 400 enfants âgés de trois à cinq ans aux fins de leur étude, qui s’est étirée sur trois ans. Ils ont mesuré leur santé cardiovasculaire, la rigidité de leurs artères et leur pression artérielle.

Chaque enfant a aussi porté un accéléromètre à la taille une semaine par année, afin de mesurer la quantité et l’intensité de son activité physique quotidienne.

« On a constaté un durcissement des artères chez ces enfants âgés de 3 à 5 ans, a dit Mme Proudfoot. Mais ce qu’il est important de noter, c’est que ce durcissement était réduit chez les enfants qui étaient les plus actifs. La progression du durcissement des vaisseaux sanguins était moins prononcée chez les enfants les plus actifs. »

Cela étant dit, ajoute-t-elle, « il est un peu surprenant de constater un durcissement des artères chez des enfants aussi jeunes qui, pour la plupart, sont essentiellement en santé ».

On peut constater des dommages à la paroi des vaisseaux sanguins même chez des enfants âgés de seulement 1 an. Leurs artères continuent ensuite à se durcir pendant l’enfance.

« On savait déjà que l’activité physique protège contre la maladie cardiovasculaire chez les adultes, a précisé Mme Proudfoot. On démontre maintenant que ça protège aussi le système cardiovasculaire pendant les premières années de vie. On suppose que les enfants d’âge préscolaire sont très actifs et très en santé, et qu’on n’a pas besoin de s’en préoccuper. Mais on constate aussi que le taux d’obésité augmente, et d’autres signes permettent de croire que cette jeune population n’est peut-être pas aussi en santé qu’elle devrait l’être. »

Plusieurs enfants sont suffisamment actifs pour avoir un cœur en santé, dit-elle, mais plusieurs ne le sont pas. Pour un cœur en santé, ces jeunes enfants ont besoin de ce qu’on appelle un « jeu énergétique », à savoir une activité d’intensité modérée à élevée qui accélère le rythme cardiaque et la respiration. Ces activités devraient avoir lieu toute la journée, à la maternelle ou à la prématernelle, et non seulement quand les enfants sont avec leurs parents.

« Certaines preuves démontrent que des enfants actifs deviennent des adultes actifs, a dit Mme Proudfoot. On ne sait pas encore avec certitude si des enfants préscolaires actifs deviennent des adultes actifs, mais on croit que cette idée est fondée : plus tu es actif jeune, plus tu seras actif en tant qu’adulte. »