La Nasa travaille sur un projet de harpon spatial capable de pénétrer à l'intérieur d'une comète pour en extraire des échantillons susceptibles de donner des pistes pour comprendre le mystère de la création de l'univers.

Le projet se base sur un concept développé par l'Agence spatiale européenne (ASE), auquel la Nasa a ajouté une chambre vide susceptible de recueillir des échantillons.

Concrètement, un engin spatial irait à la rencontre de la comète «puis lancerait un harpon qui prendrait des échantillons à des endroits précis avec une précision chirurgicale», a indiqué la Nasa dans un communiqué.

Les comètes font généralement plusieurs kilomètres de diamètre mais leur très faible gravité exclut un atterrissage à leur surface.

«Comme un engin spatial ne peut atterrir sur une comète, il doit s'y agripper d'une manière ou d'une autre», a expliqué Joseph Nuth, un expert des comètes de l'agence spatiale américaine. «Alors quitte à utiliser un harpon, autant s'en servir pour collecter des échantillons».

La Nasa se contente pour l'instant d'étudier les comètes en les survolant, comme avec le vaisseau Stardust-NExT (New Exploration of Tempel) lancé en 1999 pour collecter des échantillons de la chevelure des comètes.

En 2016, la Nasa lancera l'engin spatial OSIRIS-REx, qui prendra des échantillons grâce à un bras robotisé.

«La prochaine étape consiste à rapporter un échantillon extrait sous la surface (de la comète), où se trouvent les matériaux les plus purs et les plus anciens», a déclaré un ingénieur en chef du projet de harpon, Donald Wegel.

L'équipe s'entraîne actuellement dans un centre de la Nasa à Greenbelt (Maryland, est) en utilisant une arbalète qui lance le harpon dans du sable, de la glace ou de la roche, afin de mesurer la quantité d'explosifs nécessaire et de déterminer quelle doit être la forme du harpon pour une pénétration optimale.

«Nous ne savons pas précisément ce que nous allons rencontrer sur la comète. La surface peut être douce, duveteuse, constituée essentiellement de poussière, ou bien faite d'un mélange de glace et de pierres, voire même de roches», a expliqué M. Wegel. «C'est pourquoi nous avons besoin de concevoir un harpon capable de pénétrer toutes sortes de substances».

L'Agence spatiale européenne prévoit de lancer en 2014 la sonde Rosetta vers la comète 67/P Churyumov-Gerasimenko, distante de la Terre de 675 millions de kilomètres. Elle transmettra des images détaillées et enverra un robot de la taille d'un réfrigérateur accroché à la surface avec des harpons pour réaliser une analyse chimique.