Avoir un superbe endroit à la campagne où s'évader, c'est merveilleux. Ne pas devoir l'entretenir, c'est encore mieux. Plutôt que d'acheter un chalet, de plus en plus de Québécois préfèrent investir dans des copropriétés hôtelières, dotées souvent d'une piscine, d'un centre de santé, de baignoires à remous et d'un restaurant gastronomique. Propriétaires d'une chambre, ils ont accès à tous les services du complexe hôtelier, qu'ils y passent la nuit ou non. En prime, ils perçoivent mensuellement des revenus de location. Les formules varient d'un établissement à l'autre. Certains, comme le Quintessence, à Mont-Tremblant, sont classés cinq étoiles. Le dernier-né? L'Estérel, dans les Laurentides, qui a temporairement fermé pour mieux rouvrir, l'an prochain. 

Avec cinq autres couples, Maryse Landry et Pierre Tousignant ont décidé en 2006 d'investir dans des copropriétés hôtelières, communément appelées condotels. Ils ont fondé une entreprise, Groupe ILR (Investissement Loisirs Retraite), dont le nom fait référence aux trois objectifs qu'ils se sont fixés. Déjà propriétaires de deux chambres à l'Hôtel de villégiature Estrimont Suites&Spa, à Orford, ils viennent d'acheter une chambre dans l'ancien hôtel Estérel, qui sera métamorphosé. Et ils ont d'autres projets pour élargir leurs horizons... et leur caisse de retraite. 

 

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«Les condotels nous procurent les avantages d'un chalet, sans les inconvénients, apprécie Mme Landry, qui est notaire. C'est une formule qui nous convient. Nous percevons des revenus tous les mois et nous ne nous sentons pas coupables d'y aller, en moyenne, trois fois par année. De plus, tout en faisant un investissement immobilier, nous n'avons pas à transiger avec des locataires.»

À l'Estérel, ils ont déboursé 201 500$ pour une chambre spacieuse avec une vue sur le lac Dupuis. Ce qui les a fait craquer? Le fait d'être au bord d'un lac, où ils pourront notamment faire du pédalo, du kayak, du canoë et des tours de ponton avec leurs enfants. Ils ont aussi aimé le concept haut de gamme proposé, ainsi que les installations prévues (piscine quatre saisons extérieure, spa nordique, bain vapeur), dont ils pourront profiter même s'ils n'y passent pas la nuit.

Photo: David Boily, La Presse

L'hôtel Estérel, situé au bord du lac Dupuis, dans les Laurentides, devient une copropriété hôtelière. Il sera entièrement rénové en misant sur la proximité de l'eau. Les travaux devraient débuter ce mois-ci.

L'essor des condotels au Québec s'explique: ici comme ailleurs dans le monde, les vacanciers recherchent la qualité. Les hôteliers se tournent vers des investisseurs pour les aider à financer leurs projets, de plus en plus haut de gamme.«Les normes sont à la hausse, poussant les hôteliers à aller de plus en plus loin dans leur définition du luxe», constate Michel Rheault, directeur général de la Corporation de l'industrie touristique du Québec. Des 19 établissements hôteliers classés cinq étoiles dans la province, qui se distinguent par les services offerts et leurs aménagements, quatre sont des condotels, en tout ou en partie: l'hôtel Quintessence, à Mont-Tremblant, Fairmont Tremblant, le Westin Resort&Spa Tremblant et Le Crystal Montréal.

Pour fonder l'hôtel Quintessence et offrir une expérience hors de l'ordinaire à une clientèle aisée, Sean O'Donnell et Steve Courey ont obtenu l'appui financier d'investisseurs qui désiraient se sentir comme des partenaires dans l'aventure.

En 2001, les 30 chambres de l'établissement situé sur les rives du lac Tremblant, au pied de la montagne, ont trouvé preneur en moins de deux heures, au terme d'une campagne de marketing habilement menée. À 800$ le pied carré, les prix des chambres, d'une superficie de 700 à 1200 pieds carrés, allaient de 560 000$ à environ 1 million.

En retour, les investisseurs étaient assurés de recevoir une partie des revenus découlant de la location des chambres, de même que des autres services de l'hôtel, comme la restauration, le centre de santé et le stationnement.

«L'hôtel a ouvert en 2004 et nous offrons un produit unique», indique Sean O'Donnell, gestionnaire principal de l'établissement, réputé pour l'excellence de son restaurant La Quintessence et son impressionnante carte des vins.D'un luxe sobre, le Quintessence a été construit avec des matériaux naturels de qualité. Le bois et la pierre, omniprésents, le rendent très chaleureux. M. O'Donnell est particulièrement fier du service personnalisé qui y est fourni.

Un exemple? Les clients peuvent recevoir un massage dans la quiétude de leur chambre, devant le foyer. La massothérapeute revient plus tard récupérer sa table de massage. Personne ne se promène en peignoir, décoiffé, dans l'hôtel...