« Nous réaménageons la cour arrière et devons nous départir d'une partie de la haie de cèdres, écrit une lectrice de La Presse. Cette haie est en bon état, et nous trouvons dommage de la jeter. Peut-on la récupérer? »

La réponse est oui, et plusieurs options sont possibles. Tout d'abord, la haie de cèdres est parfois transplantable. Les cèdres peuvent aussi être déchiquetés en copeaux à paillis ou à bûches écologiques. Les retailles se distillent pour donner de l'huile essentielle. On peut laisser les débris à un arboriculteur-élagueur ou encore les donner à un organisme de récupération ou à l'écocentre.

Précisons d'emblée que les vrais cèdres sont au Liban, ou ailleurs en Europe. L'arbre que nous appelons communément un cèdre, originaire du nord-est de l'Amérique du Nord, est plutôt un thuya, ou Thuja occidentalis de son nom botanique.

TRANSPLANTER

« Plus les arbres sont établis depuis longtemps, plus la transplantation est difficile », soutient Jean-Pierre Parent, des renseignements horticoles du Jardin botanique de Montréal. « Les racines s'étendent très loin sous la terre, et les couper revient à tuer l'arbre », renchérit la biologiste Édith Smeesters, pionnière du jardinage écologique au Québec.

Chez Arbo-Design, Isabelle Légaré affirme que la réussite d'une transplantation a des chances élevées (plus de 80 %) si la haie fait moins de trois pieds de hauteur. Suivant la variété de cèdre, ainsi que son niveau de maturité, on utilise diverses techniques: à la pelle ou à la transplanteuse.

Jean-Pierre Parent rapporte toutefois que son beau-frère a réussi avec une haie de cèdres de six pieds de hauteur: « Il a creusé une tranchée et transplanté les arbres immédiatement après les avoir sortis du sol. Il faut les repositionner entre eux comme ils étaient, car les espaces sans branches ne se combleront pas. »

« Les plants transplantés mettent deux ou trois ans à retrouver leur équilibre », indique Isabelle Légaré.

À tenter si on cherche à donner des cèdres: les offrir gratuitement à PlantCatching, un organisme de partage de végétaux. « Il n'est pas obligatoire d'avoir un compte sur PlantCatching pour créer une annonce, indique le fondateur, Nicholas Cadilhac. On fournit une photo et on indique si le bénéficiaire doit aider à déterrer les plants. »

COMPOSTER

Les débris de cèdres n'ont pas leur place dans le tas de compost domestique.

De plus, les conifères acidifient le sol.

Toutefois, mélangés aux débris d'autres espèces, les débris de cèdre sont acceptés par les entreprises en compost forestier, ce qui fournit un débouché aux sous-produits des arboriculteurs-élagueurs comme Arbo-Design.

RECYCLER

Le cèdre déchiqueté fait de l'excellent paillis à sentiers, rappelle Édith Smeesters.

Chez Loutec, à Longueuil, on peut louer une déchiqueteuse à branches de deux ou trois pouces de diamètre pour 105 $ par jour; diamètre de six pouces: 180 $ par jour.

Par ailleurs, des entreprises comme Arbressence ou Distilla-Cèdre ramassent les retailles de cèdres pour en tirer de l'huile essentielle. On s'informe auprès de ces entreprises et auprès de sa municipalité.

RÉCUPÉRER

Enfin, on peut demander à l'écocentre local ou aux instances municipales s'ils acceptent les débris de cèdre. À Montréal, les écocentres prennent les restes de conifères (donc de thuyas), qui deviendront du paillis ou du compost. On peut aussi téléphoner au 3-1-1 pour un ramassage.