Le tour du propriétaire La nouvelle vie d’un ancien duplex de Saint-Lambert

Des propriétaires nous ouvrent les portes de leur demeure d’exception, offerte sur le marché de la revente.

Dans sa première vie, notre propriété de cette semaine était un duplex de Saint-Lambert, resté presque tel quel depuis sa construction en 1950. Sa seconde vie, amorcée il y a cinq ans, l’a fait renaître en unifamiliale et l’a transportée complètement ailleurs, par la magie du design.

Que voulez-vous, quand vous êtes designer de profession et que c’est votre passion, difficile de garder le statu quo dans votre propre maison. Le duplex n’avait eu qu’un seul propriétaire quand Sophie Beaucage et son conjoint, Michel Robichaud, l’ont acheté en 2015. Ce n’est toutefois que quatre ans plus tard, au départ des locataires du bas, que le couple et ses enfants ont quitté leur autre maison de Saint-Lambert pour aménager dans leur duplex.

Le long couloir sombre flanqué de pièces fermées, typique des années 1950, n’allait pas résister longtemps, comme bien d’autres attributs vieillots d’ailleurs. En fait, hormis le chauffage à l’eau chaude qui a été conservé, tout, absolument tout, a été refait, autant à l’intérieur qu’à l’extérieur. La transformation finale en unifamiliale s’est faite après le départ des locataires du haut, en 2023. Le résultat est saisissant, tant par l’aspect visuel que par la qualité des matériaux. Il y a tellement d’idées au pied carré !

Derrière la façade

La façade de la propriété s’intègre bien avec celles de ses voisines et, malgré le clin d’œil contemporain de certains éléments, elle ne laisse pas deviner ce qui se cache derrière. M^me Beaucage avait d’autres ambitions pour cette façade, mais elle a dû composer avec les exigences de la Ville, qui veut garder une unité du patrimoine bâti.

L’originalité de la maison se révèle cependant dès qu’on pousse la porte d’entrée. On se retrouve alors dans un hall d’entrée accueillant et lumineux, qui cache élégamment ses rangements. On ne les découvre pas tout de suite, car l’œil est déjà ailleurs, attiré par l’élément central de la maison : l’escalier de métal et de bois que la propriétaire a dessiné et fait faire sur mesure.

Détail amusant et ingénieux : les tuyaux de plomberie qui font office de rampes s’accordent parfaitement avec les poutres d’acier apparentes qui ont remplacé les murs porteurs, ainsi qu’avec le style de l’escalier. Ce dernier est flanqué d’une paroi de verre du côté qui donne sur le salon et le foyer, et d’un panneau semi-ajouré du côté cuisine, résume la propriétaire.

Ayant du mal à trouver quelqu’un ici pour faire le claustra qu’elle avait imaginé, elle l’a finalement fait faire en Angleterre. Un océan n’est pas un obstacle à une bonne idée.

Côté cuisine

Bien fenêtrée, la cuisine est aérée, fonctionnelle et hyper équipée. Un robinet, installé au-dessus de la cuisinière au gaz, facilite le remplissage des casseroles. Les deux fours sont électriques, pour alléger la corvée du nettoyage. L’îlot en Dekton est très résistant et les rangements sont nombreux tout en étant discrets.

La salle à manger, située dans ce qui était autrefois le salon, est coiffée d’un plafond tendu gris foncé, qui donne de la hauteur. La propriétaire a toutefois conservé la mouluration originale en plâtre du plafond.

Inviter la lumière

On est passé tellement vite de l’entrée à l’escalier qu’on a omis de parler du bureau de M^me Beaucage, astucieusement placé à côté du hall d’entrée. Elle peut y recevoir des clients et des fournisseurs sans que cela interfère avec l’intimité de la maison. Des panneaux en verre flûté séparent le bureau du salon, et s’ouvrent ou se ferment selon les circonstances.

Laisser passer la lumière est un mot d’ordre partout dans cette maison.

À l’étage, le quartier des maîtres, avec sa chambre, sa salle de bains et sa grande penderie de type walk-in, occupe tout un côté de la maison. Deux autres chambres, ainsi qu’une autre salle de bains et une buanderie, se trouvent de l’autre côté. Les fenêtres et un puits de lumière éclairent généreusement tout l’étage.

Au sous-sol, l’ancienne cave en ciment a fait place à un spacieux espace de vie qui offre deux chambres, une salle de séjour et une section buanderie. Jouissant d’une entrée indépendante, l’endroit pourrait facilement servir de logement intergénérationnel.

Aire de vie extérieure

En matière de transformations, l’extérieur n’est pas en reste. Dans la cour, la terrasse en cèdre savamment aménagée ajoute une confortable aire de vie pendant la belle saison. Une piscine de béton hors terre chauffée a même trouvé à s’y loger. Des panneaux en acier Corten, judicieusement placés, contribuent à l’intimité.

Dehors comme dedans, on est frappé par les détails et l’harmonie de l’ensemble.

« Je pense à tout dans les moindres détails. Quand je fais un projet, j’y mets toute mon âme », confie M^me Beaucage, qui s’inspire beaucoup de ses voyages pour son travail.

De fait, les propriétaires voyagent beaucoup et de plus en plus longtemps, ce qui est la raison première de la mise en vente. Les enfants ont maintenant quitté le nid familial, M. Robichaud est à la retraite, et M^me Beaucage envisage elle aussi de ralentir ses activités professionnelles. De plus, ils ont une maison de campagne en Estrie. Le temps est venu pour eux de voyager plus léger, mais ce n’est pas sans regret qu’ils vont quitter cette maison et leur chère Saint-Lambert, ville paisible et verdoyante où ils ont eu le bonheur de vivre et d’y élever leurs enfants.

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