L’ex-journaliste Mélanie Bergeron distille les conseils à l’émission Les dessous de l’immobilier sur les ondes du 98,5 et dans Résidences maudites sur CASA. Les vidéos du courtier Christopher Salador ont récolté près de 450 000 vues sur sa chaîne YouTube Immobilier 101. DuProprio vient de créer une équipe qui se consacre à la production de contenu web. Tous tentent de répondre à la soif de conseils grandissante du public.

Ancienne journaliste ayant évolué chez TVA de 2006 à 2018, Mélanie Bergeron a tout quitté pour le courtage immobilier. Mais les médias l’ont rattrapée. « En mars 2021, on m’a proposé d’animer une émission de radio sur l’immobilier. Je n’ai pas hésité avant d’accepter. J’ai toujours aimé vulgariser. Et on m’offrait de marier mes deux passions. »

À ses yeux, l’immobilier gagne à être simplifié. « Le sujet fait souvent les manchettes avec des histoires tragiques, des cauchemars financiers, des vices cachés ou des courtiers qui paraissent mal. Moi, je voulais vulgariser une information souvent mal exprimée ou mal comprise. »

Prévue pour un seul printemps, son émission se poursuit.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Mélanie Bergeron, animatrice et courtière

Les gens ont un réel besoin d’appeler et de poser leurs questions, sans passer par un courtier, un avocat ou un notaire. Le volume d’appels est incroyable, et les questions sont très diversifiées.

Mélanie Bergeron, à propos de l’émission Les dessous de l’immobilier au 98,5

Par ailleurs, elle coanime avec Yanic Parent, un ex-policier devenu courtier, la série docu-réalité Résidences maudites, qui est moins tape-à-l’œil que son titre l’indique. « On aborde des gens qui vivent des drames, mais ce n’est pas un freak show qui s’immisce dans leur vie pour montrer quelque chose de trash, précise-t-elle. On illustre que certaines personnes vivent des drames et doivent vendre leur propriété en franchissant des étapes méconnues du public. »

Consultez le site des Dessous de l’immobilier Consultez le site des Résidences maudites

Des clients à partir de YouTube

Espérant se démarquer de la concurrence, Christopher Salador a diffusé sa première vidéo de conseils immobiliers en septembre 2017. « Dans un article sur le marketing, j’avais lu que jusqu’à 90 % du contenu en ligne serait vidéo d’ici 2020, se souvient-il. En plus, un coach m’avait mis au défi de produire 52 vidéos en un an. »

Ses premiers pas n’ont pas été faciles. « J’ai commencé avec mon téléphone, je bégayais, j’hésitais, je parlais trop vite ou trop lentement. J’essayais d’être politically correct, droit et parfait. »

Peu à peu, il a trouvé son aisance.

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Christopher Salador, courtier

Ce qui attire l’attention, c’est la personnalité, alors je me laisse être moi-même. Graduellement, ma notoriété a grossi. Après 18 mois, j’ai commencé à avoir des clients grâce aux vidéos.

Christopher Salador, courtier

Sous ses vidéos, il fournit un lien permettant aux gens de réserver une consultation gratuite avec lui. « Au début, les rendez-vous entraient au compte-gouttes. Durant la pandémie, cinq consultations par semaine provenaient des vidéos. Aujourd’hui, plus de 75 % de ma clientèle vient de YouTube. »

Consultez la chaîne YouTube de Christopher Salador

Des contenus plus longs de DuProprio

De son côté, DuProprio mise sur une chaîne YouTube et sur son site internet pour démocratiser le processus de vente. « On fait des campagnes de publicité télé qui nous donnent une notoriété de marque énorme. Mais à coups de 15 secondes, les gens ne comprennent pas toujours bien ce qu’on fait et comment on le fait, explique Julie Benoit, directrice générale et cheffe de l’exploitation. Nos plateformes sont parfaites pour du contenu plus long. »

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Julie Benoit, directrice générale et cheffe de l’exploitation chez DuProprio

L’entreprise a créé plusieurs vidéos pour expliquer ses services, mais elle en produit aussi pour expliquer les étapes de mise en vente d’une propriété ou pour parler de l’état du marché. « Au cours des deux dernières années, le marché est en montagnes russes, ajoute Mme Benoit. On reste à l’écoute du terrain et on s’arrange pour en parler dans nos vidéos de façon neutre. »

Consultez le site de DuProprioTV

Choix de sujets infini

Le contenu de Christopher Salador a évolué avec le temps. Au début, il cherchait à éduquer les gens sur les diverses particularités d’une transaction. Puis, il a remarqué que le contenu sur l’investissement immobilier générait beaucoup plus de vues, d’abonnés et de questions. « J’ai aussi constaté que les entrevues rejoignaient bien plus de personnes, dit-il. Désormais, je prépare mes questions pour un invité, on discute de manière fluide, et ça m’évite d’avoir à préparer tout le contenu. » Il a également engagé une personne pour cibler les sujets immobiliers qui interpellent le plus le public, afin de les aborder à sa façon.

Pour sa part, Mélanie Bergeron réagit aux questions des auditeurs et reste collée à l’actualité. « Il y a quelques semaines, il était question de la fermeture du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine et on s’est demandé comment ça influencerait nos choix immobiliers. Dans un autre contexte, si je vois moins de surenchères, on va en parler. »

La jeune équipe de production de contenu chez DuProprio reste à l’écoute des conseillers en immobilier. « C’est eux qui parlent aux clients, qui entendent leurs interrogations et leurs craintes, souligne Mme Benoit. C’est différent d’il y a six mois et ça va changer dans trois mois. On essaie de réagir en créant du contenu qui répond à leurs besoins. »

Conseils personnalisés

Si la clientèle a ses besoins, on peut en dire autant de chaque plateforme. « On aspire à créer du contenu personnalisé et exclusif à YouTube, TikTok, notre site web et notre blogue, explique la directrice générale chez DuProprio. On veut vraiment développer ça dans les prochaines années. »

Mélanie Bergeron souhaite également investir les réseaux sociaux.

Les plateformes web rejoignent davantage les jeunes, même si plusieurs personnes dans la vingtaine m’appellent aussi à la radio. C’est important de les atteindre et de bien les épauler.

Mélanie Bergeron

Elle envisage de créer plusieurs petites capsules d’une minute. « Je veux intéresser les gens et les pousser à chercher d’autres informations par la suite. »

Elle encourage d’ailleurs le grand public à diversifier ses sources de conseils immobiliers comme il est utile de le faire en information. « Au lieu de se fier uniquement à un inconnu, c’est peut-être bon de valider une information sur le site de l’OACIQ [Organisme d’auto-réglementation du courage immobilier du Québec], auprès de notre entourage ou d’un professionnel pour s’assurer qu’on ne se fait pas remplir de calomnies par quelqu’un qui veut donner un spectacle. »

Elle nuance tout de même en affirmant que le contenu québécois est généralement très fiable. « Il y a toutes sortes de vidéos faites par des courtiers immobiliers qui mettent leur touche personnelle, mais l’information est généralement bonne, dit Mélanie Bergeron. Un courtier ne pourrait pas transmettre de fausses informations sur des plateformes publiques sans recevoir de plaintes. »

Julie Benoit partage son opinion. « La bonne nouvelle, c’est qu’on dit pas mal tous la même chose, mais avec une lentille différente, selon qu’on soit courtier, avocat ou notaire. Chacun offre un regard personnalisé. »