C’est l’histoire d’une maison du Vieux-Longueuil qui est tombée dans l’œil d’une nomade, il y a de cela bien longtemps… Bon, tout est relatif, on parle ici d’une décennie. Mais 10 ans sous le même toit, c’est un record pour Isabelle Gagnon, qui avait l’habitude d’acheter et de vendre son chez-soi tous les deux ans en moyenne, auparavant.
« J’ai travaillé et demeuré partout au Québec, mais ici, ç’a été ma maison coup de cœur. Mon chum était découragé », s’amuse Mme Gagnon en repensant au moment où elle est tombée sous le charme de cette propriété de la rue Saint-Charles. Ici, ce sont le cachet de cette maison construite en 1930, l’agrandissement aux facilités modernes et l’immense terrain verdoyant de 30 000 pi2 qui l’ont séduite. L’ancienne écurie en briques et l’emplacement, pas loin du fleuve, des pistes cyclables et des commerces du Vieux-Longueuil ajoutaient leurs atouts.
« Je la voulais tellement », se souvient Mme Gagnon. Allez hop, notre nomade a vendu le nouveau condo qu’elle venait juste de réaménager à son goût pour s’installer ici, avec le jeune et fougueux Petrus.
Mot de bienvenue
Aujourd’hui, Petrus a 13 ans. C’est jeune pour un grand vin, mais c’est un âge vénérable pour un grand chien. Attention, Petrus a toujours l’oreille fine, répond vivement au coup de sonnette et insiste pour se présenter lui-même au visiteur.
Une fois les civilités et les câlins faits, on lève les yeux, et c’est la luminosité de la maison qui nous frappe. Les maisons du début du siècle dernier étaient souvent sombres et cloisonnées. Immédiatement après son acquisition, Mme Gagnon a fait disparaître les couleurs foncées propres au style victorien pour des teintes plus claires. Et si des cloisons subsistent dans ce qu’on appelle l’ancienne partie, à l’avant, le blanc des murs et des plafonds, et les nombreuses fenêtres de la nouvelle partie, à l’arrière, apportent beaucoup de lumière.
Ancien et nouveau
La nouvelle partie se trouve donc côté cour. On oscille toujours entre l’ancien et le nouveau dans cette propriété. C’est d’ailleurs la propriétaire précédente, manifestement femme de goût elle aussi, qui a fait construire cette nouvelle partie, en 2008. C’est là que se trouvent maintenant les pièces à vivre, dont le salon et la cuisine.
Il faut du doigté et quelques trucs de métier pour arrimer le nouveau à l’ancien sans que ça jure. On veut du beau et du techno sans lésiner sur le cachet. Pari réussi ici : la transition se fait en douceur.
C’est doux également sous la foulée, puisque la nouvelle partie bénéficie d’un plancher chauffant. Petrus fait dire qu’il apprécie beaucoup, lui aussi.
La maison compte quatre chambres, dont deux à l’étage. Ces dernières disposent chacune d’une pièce-penderie (walk-in) fermée par des portes pliantes que Mme Gagnon a fait faire par un ébéniste. Celles qui étaient là auparavant étaient de style persiennes et ne lui plaisaient pas, signale-t-elle. Les nouvelles s’intègrent parfaitement au style épuré et vieillot des chambres.
Passion décoration
Mme Gagnon a travaillé principalement comme vice-présidente aux finances dans le domaine de l’automobile. De son propre aveu, elle s’est beaucoup investie dans son travail. « C’était une passion », dit celle qui n’a pas eu d’enfant, mais reste « très famille ». Maintenant qu’elle est en semi-retraite, elle a plus de temps pour s’adonner à ses autres passions, qui incluent le sport, la moto – elle conduit une puissante Harley-Davidson —, les voyages, mais aussi la décoration, et même la rénovation.
Le croirez-vous, alors que sa maison est en vente, qu’elle décide de refaire une partie de la cuisine, la salle de lavage ainsi que la salle de bain du haut ? « J’y pensais depuis un bout de temps. Je veux vivre dans ce que j’aime et je ne sais pas dans combien de temps la maison va se vendre », justifie la propriétaire.
Inutile d’essayer de la dissuader, le travail est déjà fait. Et il ne s’agit pas d’un simple coup de pinceau. On parle de changement de revêtement de sol pour du marbre, de la céramique, de construction d’une nouvelle douche à l’italienne qui lui a « fait gagner huit pouces », de nouvelle finition des armoires, de nouveaux luminaires, attendus pendant quatre mois… Le souci du détail va jusque dans les plaques des prises électriques, qu’elle change pour celles sans vis apparentes.
« Il manque un luminaire au mur, je n’ai pas eu le temps de le poser. Vous ne l’avez pas remarqué ? », demande-t-elle. En matière d’immobilier, une propriétaire perfectionniste, c’est quasiment une bénédiction pour un acheteur.
Mais au fait, pourquoi vendre ? Mme Gagnon et son conjoint de longue date ont chacun leur maison, et ça fonctionne très bien comme ça. Si elle envisage maintenant de mettre un terme à sa relative sédentarité, c’est que la maison est grande pour ses besoins, et le couple a maintenant la possibilité de voyager plus souvent.
Consultez la fiche de la propriétéLa propriété en bref
Prix demandé : 1 995 000 $
Année de construction : 1930
Évaluation : 1 285 600 $
Pièces : Maison de style Boomtown tout en briques, ayant été agrandie de façon importante en 2007 et dotée d’un garage. La propriété dispose également d’un sous-sol fini, d’un vaste terrain ainsi que d’un très beau pavillon en briques lui aussi qui peut servir de chambre d’invités ou d’atelier.
Impôt foncier : 8716 $
Taxe scolaire : 966 $
Superficie du terrain : 29 731 pi2
Aires d’étages : 2438 pi2
Courtiers : Groupe Garcia et Lapierre S.E.N.C. (Micheline Lapierre et Hugues Ross-Sharick)