Après avoir possédé diverses propriétés à revenus, à Montréal, Danielle Lefrançois s’est installée à Saint-Gabriel-de-Brandon, en 2008, où elle a pris sous son aile une maison centenaire. Elle était en train de la rénover lorsqu’elle a appris, en juin 2011, que l’ancien presbytère du village allait être démoli s’il ne trouvait pas preneur.
Il ne restait que quelques jours avant la date butoir. Le défi s’annonçait de taille, puisqu’il fallait déménager l’imposant immeuble, construit en 1860. Sur un coup de tête, avec l’appui d’une de ses filles, Geneviève Lefrançois, elle s’est lancée au secours du bâtiment. Elle ne l’a jamais regretté.
« Cela m’a interpellée, révèle-t-elle. La caisse populaire avait acheté l’ancien presbytère, l’année précédente, mais elle ne voulait que le terrain. Elle vendait la bâtisse 1 $, parce qu’elle savait très bien que la personne qui l’achèterait devait payer pour la faire déménager. Elle devait aussi acheter un terrain, faire construire des fondations pour déposer le presbytère dessus, raccorder toute la plomberie et l’électricité.
« Une chance, Geneviève était en congé de maternité et elle a pu m’aider la première année avec les demandes de soumissions, la comptabilité, appeler les entrepreneurs, prendre des mesures, etc. Si elle n’avait pas été là, je n’aurais pas été capable de mener tout ça toute seule. J’avais besoin d’un coup de main pour démarrer. Je n’étais pas dans l’inconnu. »
Je rénovais des logements depuis plus de 30 ans. Mais je ne m’étais jamais embarquée dans un aussi gros projet. C’est un peu comme l’apothéose de tout ce que j’ai fait.
Danielle Lefrançois, propriétaire
Une véritable aventure
La municipalité lui a vendu une partie d’un terrain, près de l’église, qui avait déjà servi de dépôt à neige. Déménager le presbytère fut une véritable aventure, puisque le bâtiment s’est avéré beaucoup plus lourd que prévu. La structure des murs, tant au rez-de-chaussée qu’à l’étage, est en brique, a plus tard constaté la propriétaire, lorsqu’elle a commencé à isoler des pièces par l’intérieur, pour préserver le cachet extérieur. Elle a donc ajusté la méthode d’isolation pour en tenir compte.
Dès le départ, elle a tenu à faire les travaux correctement, en pensant à l’avenir. Bien conseillée, elle a fait excaver le terrain de façon à avoir un sous-sol de 8 pi de haut. Elle en a profité pour y faire installer la plomberie.
« J’ai préféré payer pour que la plomberie soit déjà toute prête, dit-elle. Les lavabos ailleurs dans la maison ont été raccordés à de la plomberie neuve, même celui dans le grenier, dont je ne me sers pas. Un jour, quand quelqu’un voudra isoler cette pièce-là pour l’utiliser, la plomberie aura été refaite à neuf. Je me suis occupée du rez-de-chaussée, de l’étage et du sous-sol. Je ne me suis pas rendue jusqu’au grenier, mais il y a un beau potentiel. »
Son but était de louer des locaux à des organismes communautaires. Trois y ont installé leur bureau au cours des premières années. Mais lorsqu’un d’entre eux a dû quitter les lieux, au printemps 2015, Mme Lefrançois a décidé de vendre sa maison centenaire, située en pleine campagne, et d’emménager dans l’annexe, jumelée à l’ancien presbytère. Financièrement, c’était la meilleure solution.
« Ce n’était pas mon choix de venir vivre au centre du village, admet-elle. Mais c’est très calme, parce que le terrain que la Ville m’a vendu est en retrait de la rue. Je suis loin des maisons, en biais avec l’église. »
Je peux tout faire à pied, aller au bureau de poste, à deux pharmacies, à l’épicerie, dans des restaurants, au centre sportif et culturel de Brandon, où il y a une piscine et un aréna. Je vais même à la plage municipale du lac Maskinongé à pied. C’est à 1 km.
Danielle Lefrançois, propriétaire
Un espace bien aménagé
Elle habite donc dans l’annexe, complètement à l’écart des employés des deux organismes communautaires et du travailleur autonome qui louent des bureaux dans l’ancien presbytère. La cuisine se trouve au rez-de-chaussée. Un escalier mène à sa chambre, qui est spacieuse, et à une salle de bains. Une porte donne dans une autre pièce, devenue son bureau. De là, elle peut accéder à un couloir, sur lequel donnent les autres bureaux, à l’étage. De la cuisine, elle a également accès à une immense salle, où elle a déjà organisé des spectacles.
« Je suis vraiment bien ici, constate-t-elle. J’ai un grand terrain. Une fois qu’il a été nivelé, j’ai planté 112 arbres depuis 10 ans. Et j’ai fait creuser une piscine. Aussi, j’ai toujours eu à cœur d’améliorer le bâtiment. Il y a toujours des travaux à faire. En étant sur place, c’est très pratique. »
Le temps est toutefois venu de passer le flambeau. « J’aime la rénovation, précise-t-elle. C’est une passion. Mais depuis le moment où j’ai acquis l’ancien presbytère, il y a 10 ans, j’ai sept petits-enfants de plus. J’en ai maintenant 15. Il est peut-être temps que je fasse autre chose que d’acheter des matériaux et d’engager des ouvriers. Il en reste encore un peu à faire. Il peut encore y avoir des améliorations. »
Elle aimerait que d’autres prennent la relève.
Consultez la fiche de la propriétéLa propriété en bref
Année de construction : 1860
Prix demandé : 729 900 $
Pièces : déménagé en 2011, l’ancien presbytère de Saint-Gabriel-de-Brandon a une seconde vie au cœur d’un vaste terrain, de biais avec l’église de la paroisse. Le bâtiment patrimonial au toit de tôle rouge comporte 22 pièces. Au rez-de-chaussée et à l’étage, il compte huit chambres, dont certaines servent de bureaux, deux salles de bains et deux salles d’eau. Une piscine a été creusée en 2017. Quinze voitures peuvent être garées dans le stationnement.
Évaluation municipale : 208 400 $
Impôt foncier : 3449 $
Taxe scolaire : 182 $
Facture annuelle d’énergie : 4100 $
Superficie du terrain : 36 691 pi2 (3408,70 m2)
Superficie de la maison : 6400 pi2 (594,5 m2)
Courtière immobilière : Nadia Maltais, Sotheby’s International Realty Québec