Le Faubourg, un microquartier dont la construction a débuté en septembre, à Joliette, se veut ambitieux. Ce projet, mené par le Groupe Evex et témoin de l’évolution du marché résidentiel locatif, comportera à terme 228 appartements locatifs répartis dans 7 immeubles.

Le marché résidentiel locatif est en évolution, constate Alexandre Larocque, président et cofondateur du Groupe Evex, établi dans Lanaudière. Le Faubourg se veut à la hauteur des attentes des nouveaux types de locataires, à la recherche d’un lieu où ils seront fiers d’habiter à long terme.

« Beaucoup de gens vendent leur maison et veulent déménager dans un appartement locatif où ils demeureront 10, 15 ou 20 ans, constate-t-il. Les jeunes, de leur côté, ne s’achètent plus nécessairement une maison dès qu’ils travaillent. L’accès à la propriété est de plus en plus difficile et ils viennent également chez nous. »

Depuis sa création à L’Assomption, en 2016, le Groupe Evex a construit une soixantaine de bâtiments, totalisant plus de 800 appartements locatifs, dont il assure la gestion. Le Faubourg est le plus important projet immobilier que pilote Alexandre Larocque, qui saute sur l’occasion pour se démarquer. L’ensemble devrait comprendre 228 appartements locatifs, répartis dans 7 immeubles : 3 d’entre eux auront 3 étages (24 appartements), 3 autres compteront 4 étages (32 appartements). Et le 7e, toujours sur la planche à dessin, devrait avoir 5 étages accueillant 60 appartements. Le premier immeuble devrait être achevé à l’automne 2022 ; la construction devrait se terminer dans quatre ans.

PHOTO FOURNIE PAR GROUPE EVEX

Alexandre Larocque, président et cofondateur du Groupe Evex

« On ne veut pas nécessairement faire ce qui se fait déjà, explique le jeune entrepreneur de 31 ans. On veut essayer d’arriver avec des projets un peu plus recherchés, comme celui de Joliette. Avec ses 228 unités, c’est un projet important pour une municipalité de 25 000 habitants. On veut que ce soit significatif autant pour la municipalité que pour les futurs résidants. »

Il s’est assis avec Patrick Blanchette, cofondateur de Blanchette Architectes, avec qui il travaille sur des projets immobiliers à Joliette, L’Assomption et Repentigny, pour approfondir sa réflexion.

« C’est l’arrivée d’une nouvelle échelle dans son portfolio, qui est très cossu, si on considère le nombre d’années en activité, qui amène Groupe Evex à dépasser ce qu’il a fait ailleurs, estime M. Blanchette, dont l’agence est située à Montréal. Il a regardé ce qui se passe à Montréal, mais aussi dans le monde, pour aller plus loin. C’est sûr qu’il y a toujours une réalité budgétaire qui encadre le projet, mais le mot d’ordre a toujours été d’en donner un peu plus aux résidants, d’amener une forme d’urbanité et de s’assurer qu’on a une communauté, qui vit bien. »

Se démarquer

ILLUSTRATION FOURNIE PAR BLANCHETTE ARCHITECTES

Dans le microquartier, 3 des immeubles auront 3 étages, comprendront 24 appartements et seront dotés d’un ascenseur.

Le Faubourg se distingue donc de plusieurs façons, dans Lanaudière. « Les sept bâtiments seront à quelques minutes de marche de tous les services, indique Alexandre Larocque. Les locataires pourront faire leurs courses, aller à l’épicerie et à la pharmacie à pied. Pour nous, c’est un élément très positif. »

Tous les immeubles, même ceux de trois étages, seront dotés d’ascenseurs pour faciliter les déplacements des locataires et de leurs visiteurs.

« Ce n’est pas obligatoire d’installer un ascenseur dans les immeubles de trois étages, mais c’est quelque chose que nous, en tant que constructeur, on a décidé de mettre de l’avant, poursuit-il. On ne l’a pas toujours fait ailleurs, mais de plus en plus de personnes à mobilité réduite ont de la misère à se loger. »

Dans Le Faubourg, 100 % des logements seront universellement accessibles.

Alexandre Larocque, président et cofondateur du Groupe Evex

Des arbres seront préservés et il y aura beaucoup d’espaces verts grâce au stationnement souterrain. Il n’est en effet pas question de consacrer la presque totalité du terrain à du stationnement extérieur, comme cela se fait trop souvent hors des grandes villes.

« On a investi un peu plus pour que le quartier soit plus attrayant pour les futurs résidants, souligne le promoteur. On investit aussi énormément dans l’électricité pour prévoir l’installation de bornes de recharge dans 95 % de nos espaces de stationnement. La demande n’est pas encore là, mais on prévoit que ce sera le cas d’ici six ou sept ans. »

Les stationnements en sous-sol permettent d’aménager des promenades et d’encourager la marche et le vélo, fait remarquer Patrick Blanchette.

PHOTO FOURNIE PAR BLANCHETTE ARCHITECTES

Patrick Blanchette, cofondateur de Blanchette Architectes

« À Joliette, ce n’est pas une règle de base d’avoir un stationnement vélo par unité, parce que c’est très urbain comme façon de penser, précise-t-il. À Montréal, les gens vont travailler en vélo, mais ce n’est pas le cas à Joliette. On essaie de l’intégrer dans la culture en mettant un peu plus en scène le vélo dans les installations qu’on propose et en aménageant des sentiers, qui sont aussi pensés avec un souci d’accès universel. »

Construire différemment

La nordicité a aussi été au cœur de la réflexion entourant ce projet, ancré dans la réalité urbaine.

« On s’est demandé ce qu’on pouvait faire pour les régions et comment on pouvait y arriver, indique l’architecte, qui a grandi à Fermont. Je viens du Nord. Je m’intéresse toujours à la façon dont les bâtiments vivent l’hiver. J’ai visité Copenhague, Stockholm et je me suis rendu compte que l’architecture doit être compacte dans la nordicité. Les villes nous demandent souvent de faire des avancées, des reculs. J’essaie d’épurer énormément le langage de ce qu’on fait. »

Le duo a eu beaucoup d’échanges avec la municipalité pour expliquer pourquoi il privilégiait les toits plats, plutôt que les mansardes et les toits inclinés requis dans la réglementation.

« Les toits avec des mansardes prennent de la hauteur, donc en ce qui concerne les études d’ensoleillement, ce n’est pas heureux d’ajouter ces toits inclinés, explique M. Blanchette. Les toits plats permettent certains usages sur le toit, si désiré. Et avec eux, on arrive avec un quartier un peu plus urbain inspiré de ce qu’on voit en Scandinavie, avec des bâtiments compacts comprenant moins de surfaces exposées au froid, au vent et aux intempéries. »

De multiples détails et le recours à l’éclairage permettront de différencier les immeubles. « On veut un quartier qui a une unité, mais on désire que chacun des bâtiments ait son unicité, parce que tu ne veux pas te mélanger de porte quand tu arrives chez vous, indique M. Blanchette. La volonté est de faire un quartier signature. Tous les bâtiments ensemble parlent et ont quelque chose à dire, mais quand tu franchis le seuil, tu sais que tu es dans le quartier Faubourg. »

Consultez le site du Groupe Evex