Kim Legros et son conjoint Dominic Des Roches voulaient absolument mettre la main sur la maison « coup de cœur » de Blainville qui était convoitée par 40 acheteurs potentiels.

Le 23 août, ils ont pris un « risque calculé et réfléchi » en déposant une offre d’achat sans même avoir mis en vente leur propriété du quartier Fabreville, à Laval.

« On ne voulait pas manquer notre coup, signale Kim. La pression était forte. Il y avait des visites toutes les 15 minutes. Il fallait agir rapidement ! On a su qu’il y avait eu huit offres d’achat. C’est notre proposition qui a été acceptée. »

La maison à étage avec garage, dans un quartier recherché de Blainville, a été payée 780 000 $. Le vendeur en demandait 650 000 $…

À ce prix, on a l’impression de faire une bonne affaire. La maison est en bonne condition.

Kim Legros

Pour convaincre le vendeur, le couple a déposé une offre d’achat « sans condition et sans restrictions ».

Deux hypothèques

Il faut comprendre qu’à ce moment-là, la maison de Fabreville n’avait pas encore été mise sur le marché de la revente, ce qui fut fait le 14 septembre, trois semaines après l’acceptation de l’offre d’achat.

« On avait toutefois tout mesuré, explique Kim, 39 ans, en présence de son conjoint Dominic, 41 ans. On était conscients qu’on aurait pu se retrouver avec deux hypothèques à assumer pendant une courte période, le temps de vendre notre maison. »

Fait à souligner : l’institution prêteuse avait consenti à ce financement « temporaire » après avoir évalué le scénario du pire.

« Mais nous avions un bon dossier de crédit, avec une saine gestion de nos finances, précise Kim Legros. Nous sommes des consommateurs avertis. »

Dans notre entourage, on nous disait : “Mettez donc votre maison en vente avant d’acheter. Vous allez voir combien vous allez en obtenir. Et après cela, vous pourrez magasiner en vue de la prochaine acquisition”.

Kim Legros

On connaît la suite des choses. Kim et Dominic ont foncé droit devant, sans tenir compte de l’opinion de leurs proches, persuadés que c’était la seule option à considérer.

« Ça faisait une année qu’on regardait, qu’on cherchait à trouver la maison où nous allions nous installer pour fonder une famille, explique Kim. On avait fait de nombreuses visites, on avait épluché les sites web avec toutes les photos des propriétés, mais ça ne marchait pas. »

Au cours de cette année à « chercher », ils ont constaté que les prix continuaient d’exploser, ce qui était à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle.

« On a réalisé que certains de nos voisins ont vendu beaucoup plus cher, évoque-t-elle. Notre maison a suivi la tendance à la hausse, naturellement. On pouvait vendre plus cher [et s’attendre à payer plus cher pour la nouvelle acquisition]. »

Plus de 20 visiteurs en deux jours !

Au cours du week-end dernier, au terme de 21 visites, ils ont finalement reçu deux propositions d’achat pour leur bungalow de deux chambres à coucher de Fabreville, avec piscine creusée. La maison unifamiliale avait été mise en vente au montant affiché de 499 000 $. Ils ont accepté l’offre « la plus avantageuse », sans en révéler les détails.

Pas moins d’une vingtaine d’acheteurs potentiels se sont pointés à leur domicile, lors des deux premiers jours de visite organisés par leur courtier.

On peut dire que tout est bien qui finit bien pour le couple Legros-Des Roches, qui emménagera dans sa nouvelle maison de Blainville au début de novembre.

« Je vous assure que leur histoire est loin d’être unique, à l’heure actuelle », souligne leur courtier immobilier, Jean-Marc Léger, de Via Capitale. Il dit transiger avec de nombreux acheteurs qui, comme Kim et Dominic, prennent des décisions audacieuses et vont de l’avant après avoir soupesé le pour et le contre.

« Ces gens-là sont prêts à supporter financièrement deux hypothèques, s’il le faut, et pour une courte période de temps, pour pouvoir habiter dans la maison qui leur plaît, résume-t-il. Mais surtout, ils ne veulent pas être pris au dépourvu, et acheter n’importe quoi, après avoir vendu leur maison à des acheteurs pressés d’occuper les lieux. Les banques cautionnent leur geste. C’est une autre réalité du marché. »