Nichée dans un écrin de végétation indigène aux allures tropicales, cette maison érigée à flanc de montagne, située à 10 minutes de Bromont, montagne d’expériences, a été conçue par son propriétaire, un ancien architecte féru de constructions patrimoniales et locales.
Richard Proulx a exercé sa profession d’architecte jusqu’en 2008. « J’ai décidé d’arrêter parce que je ne souhaitais plus me restreindre uniquement à ce que le client voulait. J’ai donc choisi de réaliser des maisons pour moi, selon mes propres choix, dans le but de les garder, de les louer ou de les vendre. Avant même que celle-ci soit finie, des gens faisaient la ligne pour la louer ! », raconte-t-il. La demande était très forte, car même si le secteur est tranquille et que la propriété est isolée dans le bois, il y a des voisins à proximité.
Les pentes sont toujours problématiques quand on construit en montagne, et le propriétaire a conçu un bâtiment long et étroit (70 pi de long sur 22 pi de large) épousant la forme du terrain. Le sous-sol est donc partiellement dégagé et donne sur un charmant rez-de-jardin équipé d’un bassin. La porte de ce logement indépendant est encastrée dans le manteau de cheminée magnifié par un extraordinaire travail de la roche identique à celui des murs.
J’ai utilisé toute la pierre trouvée sur le terrain. La particularité, c’est que la conception n’est pas traditionnelle. J’ai construit chaque mur au sol en remplissant de différentes pierres un moule carré délimité par des pavés d’angle.
Richard Proulx, propriétaire et architecte
Une structure grillagée et un colmatage secret permettent de finaliser des cloisons d’une solidité imparable. Montées et positionnées à l’aide d’une grue, elles pèsent environ 2000 livres par pied ! La demeure est incontestablement bien ancrée, surtout que ses fondations sont évasées, à l’instar de celles des châteaux anciens.
Amoureux de l’histoire architecturale et locale, le maître des lieux privilégie l’utilisation des richesses naturelles environnementales tant pour les bâtiments que pour l’aménagement paysager. « Je ne mets jamais de gazon autour de mes maisons pour réduire l’entretien et pour utiliser les végétaux d’ici. J’ai donc planté des vinaigriers, qui sont les palmiers du Québec. Je voulais créer une ambiance de vacances. »
Les feuilles gigantesques des pétasites du Japon accentuent l’effet luxuriant et les différents points d’eau — petit bassin dans la cour de l’appartement, piscine à chute et spa creusés du côté de la maison principale — procurent un sentiment de dépaysement et de tranquillité absolus.
Un petit air médiéval
Aussi, M. Proulx conçoit toujours des éléments pratiques, comme la porte cochère, idéale pour être à l’abri au moment de sortir l’épicerie sans être obligé de rentrer la voiture dans le garage. D’un point de vue esthétique, cet espace apporte de la prestance en reliant la résidence au bâtiment des doubles garages. Celui-ci est surmonté d’un loft, dont l’architecture du toit répond à celle de l’étage de la résidence. L’équilibre est parfait. « Par ailleurs, ça fait moins maison de banlieue avec le garage collé à la maison », pense Richard Proulx.
La récupération fait partie des concepts du créateur, qui a imaginé un lustre à partir d’une vieille roue de voiture à cheval et de chaînes pour éclairer la porte cochère. « C’est comme un lustre de reine ! », s’amuse-t-il à dire.
En entrant dans la maison, on entrevoit la piscine creusée dans du béton et sa cascade à travers l’escalier sans contremarches, dont la rampe a été réalisée avec des gréements de bateau. « J’ai choisi de créer ici une maison masculine, alors que j’en ai fait une autre féminine dans la région. J’ai donc travaillé avec le béton, le métal, les boulons qui viennent remplacer les classiques moulures. J’ai aussi choisi le rouge comme couleur de prédilection », poursuit Richard Proulx.
Des artistes l’ont accompagné pour trouver des teintes rappelant le plus possible celles des roches omniprésentes dans le paysage pour habiller les planchers de béton glacés à la main.
Chaleur du foyer et vitres généreuses
L’ancien architecte prévoit toujours au moins trois chambres à coucher, dont une au rez-de-chaussée, plus commode pour des personnes âgées ou à mobilité réduite. Ici, deux autres chambres, dont une familiale, se trouvent à l’étage, en plus de deux au sous-sol.
Dans l’aire ouverte dotée d’une cuisine digne d’un chef, la cheminée majestueuse promet des soirées chaleureuses autour de l’âtre. « C’est ma pièce préférée parce qu’elle est très conviviale et qu’on profite aussi de vues extraordinaires. J’y ai mis des canapés rouges, car dans mon idée de base, je voulais donner une impression d’aquarium… et de poissons rouges », explique cet hôte très poétique.
La charpente de pin, réalisée de main de maître par Roger Codaire, coach en charpentes massives, contraste avec de grosses poutres en métal. Ce matériau modernise l’espace et fait écho aux détails de renforcement de l’architecture extérieure.
Vendre pour mettre les voiles !
Navigateur dans l’âme, Richard Proulx a vécu plusieurs années sur un bateau aux Antilles et a décidé de vendre cette propriété pour revivre l’expérience et partir en Grèce.
« Je reviendrai sûrement au Québec un mois en hiver pour skier, puis quelque temps l’été, mais j’ai vraiment aimé le mode de vie en mer, alors je m’achèterai un voilier quand la maison sera vendue », dit-il.
Consultez la fiche de la propriétéLa propriété en bref
Prix demandé : 1 699 900 $
Évaluation municipale : 953 200 $
Année de construction : 2015
Superficie du terrain : 108 379 pi2
Superficie de la maison : environ 3950 pi2
Impôt foncier : 7497 $
Taxe scolaire : 953 $
Courtier immobilier : Mark Cloutier, courtier immobilier Royal LePage Origine