Des propriétaires nous ouvrent les portes de leur demeure d’exception, offerte sur le marché de la revente.
Dans une maison patrimoniale de 180 ans comme celle-ci, on pourrait croire que quelques vieux esprits viennent y rôder, voire qu’ils y font la fête, surtout à l’approche de l’Halloween. Mais la propriétaire actuelle de la maison Ephraïm-Mott, à Saint-Jean-sur-Richelieu, n’a jamais rien vu ni rien entendu de tel.
Même Nelson Mott, qui, en 1848, est devenu le premier maire du village de Saint-Jean, ne revient pas faire un petit tour dans la demeure que son père, Ephraïm, a fait construire. Ou s’il le fait, ne serait-ce que par simple curiosité, c’est en toute discrétion. Ni vu ni connu.
En revanche, Nathalie Madore, elle, est bien présente et bien connue, à Saint-Jean-sur-Richelieu. Avocate de profession et femme d’affaires, elle s’est impliquée dans différents domaines, particulièrement la revitalisation du Vieux-Saint-Jean, qui lui tient tant à cœur. Elle a d’ailleurs été présidente de l’association Rues Principales Vieux-Saint-Jean pendant six ans. « J’aime les maisons anciennes et le Vieux-Saint-Jean », lance Mme Madore avec conviction. L’immeuble dont il est question ici se qualifiait sur les deux plans quand elle l’a acquis, il y a une dizaine d’années.
Construit en 1841 et de facture néoclassique, il est situé rue Jacques-Cartier Nord, dans le Vieux-Saint-Jean. Au moment de l’achat, il s’agissait d’un duplex qui nécessitait beaucoup de réparations, se souvient-elle. Par contre, l’immeuble était solide, présentait un grand potentiel et était à deux pas de ses bureaux et de tous les services. L’idée de Mme Madore était de redonner à l’immeuble sa vocation initiale d’unifamiliale, de le moderniser dans le respect de son ADN et de s’y installer avec sa famille. Il a fallu huit mois de travaux et pas mal de « bidous » pour y arriver.
Travaux et surprises…
Parmi les travaux, on note l’ajout d’un garage double et d’un étage habitable au-dessus, la réfection des murs de brique, l’isolation, la pose d’un drain français, l’enlèvement de l’escalier extérieur et l’aménagement d’un escalier intérieur, le remplacement de portes et de toutes les fenêtres, l’installation de thermopompes quatre zones, la rénovation des salles de bains et l’ajout d’une nouvelle. La cuisine a elle aussi été complètement refaite et est maintenant dotée d’un plancher chauffant.
Rénover une maison ancienne apporte son lot de surprises. C’est ainsi qu’en abattant un mur de gypse dans la cuisine, un ancien four à pain en briques est apparu. Même s’il ne peut plus remplir ses fonctions initiales, Mme Madore a décidé de le conserver et même de le mettre en valeur. Même chose pour les calorifères en fonte qui sont toujours à l’œuvre. « C’est le meilleur chauffage », indique la maîtresse des lieux. Dans le cas présent, le système de chauffage à eau chaude est alimenté au gaz naturel.
La maison compte 14 pièces de bonnes dimensions. Les divisions ont été conservées, sauf en quelques endroits. À l’étage, par exemple, on a réuni deux pièces pour en faire la chambre principale. Celle-ci s’étend d’un bout à l’autre de la maison et profite désormais d’une immense salle de bains, qui se trouve à être au-dessus du garage. Un grand walk-in y est annexé. Deux autres chambres, ainsi qu’une autre salle de bains et une salle de lavage, complètent l’étage. Mais ce n’est pas tout. On peut monter encore plus haut et accéder au grenier, où se trouvent une salle familiale, une chambre d’amis et un autre espace de rangement.
Touche personnelle
Si les rénovations ont évidemment nécessité l’intervention d’ouvriers spécialisés, c’est Mme Madore elle-même qui s’est occupée du design et de la décoration. Propriétaire d’une quinzaine d’immeubles dans Saint-Jean, situés presque tous au centre-ville, elle aime bien mettre sa touche personnelle dans ses propriétés. Et ça tombe bien, elle a du goût. « J’aime ça faire ça moi-même. J’ai l’impression de faire quelque chose de beau. Et ça me change de ma pratique », dit l’avocate, qui œuvre en droit de la famille.
Elle a un penchant certain pour les maisons en brique rouge, avec des portes vertes, attributs qui caractérisent sa maison, mais aussi celle d’en face, qui lui appartient également. Il s’agit d’un duplex qui n’avait pas du tout cette fière allure quand elle l’a acheté, il y a quelques années. Mme Madore l’a complètement rénové, lui aussi. Rénover pour revitaliser, toujours.
Rester dans le quartier
Pourquoi vendre maintenant ? Pour les raisons classiques, indique la propriétaire. Ses deux filles devenues adultes ayant quitté le nid familial, la maison est devenue trop grande. Mme Madore n’ira cependant pas bien loin. « Je ne quitte pas ma maison parce que je n’aime pas mon quartier. Je vais rester dans le quartier. Je n’irais jamais rester dans un nouveau développement, où il n’y a pas de trottoirs où marcher », résume celle qui s’apprête à se faire construire une maison plus adaptée à ses besoins, tout près. La nouvelle maison sera dans le même style que sa maison actuelle, pour bien s’intégrer dans le Vieux-Saint-Jean, mais plus petite. Elle devrait avoir un bel esprit, et sera assurément en brique rouge, avec des portes vertes.
La maison en bref
Prix : 925 000 $
Évaluation municipale : 510 600 $
Année de construction : 1841
Maison ancestrale au cachet d’antan, mais qui offre tout le confort moderne. Située dans le Vieux-Saint-Jean, près des services et des pistes cyclables, de la rivière Richelieu, du cégep et du Collège militaire royal de Saint-Jean. Le zonage permet d’y exploiter un bureau d’affaires.
Taxes municipales : 4744 $
Taxe scolaire : 498 $
Dimensions du terrain : 11 776 pi2 (1094,03 m2)
Aire habitable, sous-sol exclu : 4285 pi2 (398,09 m2)
À vendre par la propriétaire, par l’entremise de duProprio
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