Du 17 au 20 octobre à Quito, en Équateur, avait lieu la Conférence des Nations unies sur le logement et le développement urbain durable (Habitat III). Une délégation d'élus de la Communauté métropolitaine de Montréal y a participé. Que vise le Nouveau programme pour les villes, qui y a été adopté? Entrevue avec Christophe Lalande, d'ONU-Habitat, qui sera le conférencier-vedette du 10e Rendez-vous de l'habitation, aujourd'hui, à Québec.

Quelle est la portée d'Habitat III?

C'est un événement très important organisé tous les 20 ans par l'ONU, qui a réuni 45 000 personnes. La première conférence a eu lieu à Vancouver, en 1976, et la deuxième à Istanbul, en 1996. Habitat III a été l'occasion de définir un nouvel agenda urbain, qui est comme un protocole sur lequel se sont mis d'accord les participants. C'est le résultat d'un processus très long. Régulièrement, par ailleurs, d'autres activités ont lieu pour discuter des différents enjeux liés à l'urbanisation et suivre les tendances, qui évoluent.

En quoi s'agit-il d'un nouvel agenda urbain?

L'approche a un peu changé. Le logement n'est plus simplement considéré comme un toit et des murs, mais comme un milieu de vie et un lieu de croissance. C'est un vecteur important d'intégration sociale et de développement économique.

La Société d'habitation du Québec a d'ailleurs démontré, il y a quelques années, que les investissements effectués dans le secteur du logement étaient des investissements dans l'amélioration de la qualité de la vie, avec des impacts sur la diminution des dépenses en santé et l'amélioration des chances de réussite à l'école. Le nouveau plan d'action aidera à repenser la façon de planifier la construction des logements, la façon de gérer les villes et la façon d'y vivre.

Quel est l'un des principaux enjeux du nouvel agenda urbain?

Le coût du logement constitue un problème dans tous les pays. Comment faire diminuer le coût du logement, pour que les gens puissent le payer sans avoir d'impact sur leur style de vie, est une question centrale. Doit-on aider le secteur du logement à construire moins cher ou doit-on donner des subventions aux particuliers? C'est un enjeu international.

Quel est le nouveau message qui est véhiculé?

Le logement doit être au centre de tout, autant des villes que des politiques urbaines. Il faut s'assurer, quand on construit des logements, que les résidants auront accès au transport, à des services de base, à des possibilités d'emploi. Dans plusieurs pays, ce sont des ghettos qui sont créés en périphérie des grandes villes, et non des lieux sociaux.

Quelle est la préoccupation majeure d'ONU-Habitat?

L'urbanisation à l'échelle mondiale est notre raison d'être et notre spécialité. Nous traitons de cette question dans tous les pays, même au Canada, où des gens vivent dans la rue et n'ont pas de logement. Nous sommes voués à la protection des plus vulnérables. Le logement est un droit, et c'est mon rôle de protéger le droit à un logement décent pour tous.

À propos d'ONU-Habitat 

Cette agence des Nations unies a été créée en 1978, après la rencontre de Vancouver (Habitat I), pour faire face aux problèmes qu'engendre la croissance urbaine. Elle est chargée de promouvoir des villes écologiquement et socialement durables. Son siège se trouve à Nairobi, au Kenya.

Photo fournie par la Société d’habitation du Québec

Christophe Lalande, chef du département du logement à ONU-Habitat.