Pour vivre à l'aise, les propriétaires souhaitaient acheter deux unités à la verticale de manière à obtenir deux appartements reliés mais autonomes. Il fallait donc restructurer totalement l'intérieur. Ils ont confié ce mandat à Jean-François Beyries, consultant en architecture et designer. «On a adapté la coquille à notre projet. Toutes les cloisons étaient porteuses. Alors on a changé tout ça. Il n'y a plus de division. Les charges sont maintenant sur les murs extérieurs», explique M. Beyries.

L'habitation transformée atteint une superficie de 3800 pi2. Le confort est omniprésent. Non seulement les deux unités sont en angle, mais elle ne possèdent aucune partie commune avec les autres logements. Le calme et l'intimité sont à l'honneur. Mais pourquoi leur fallait-il si grand? Pour loger leur fils dans la vingtaine quand il débarque, avec ou sans amis, le week-end.

 

«On voulait que les vies soient parallèles, qu'il y ait des interactions quand même mais sans subir les mauvais côtés des interactions, comme le bruit ou la musique», souligne M. Beyries. Les parents logent aux premier et deuxième étages. Le fils occupe le rez-de-chaussée et le sous-sol. Pour étouffer les sons, les portes intérieures de 1 pouce 3/4 sont munies de coupe-froid, de verre double et d'un seuil tombant. Il s'agit ici de deux zones acoustiques bien étanches.

Le projet, auquel a été associée l'architecte Caroline Beaulieu, a été articulé autour de trois foyers au bois, dont un seul est traversant, celui du salon. Dans cette pièce, la lumière est amplifiée grâce à l'ajout d'une lucarne et d'une fenêtre supplémentaire. Au dernier étage, c'est le foyer qui ferme le mur de la chambre principale. Le troisième foyer se trouve dans le séjour du garçon.

Ces masses sont en pierre du Tennessee. Elles soutiennent la maison et jouent les séparations. Dans le salon, le foyer traversant fait 18 pieds de haut. La façade de pierre est éclatée, ce qui lui donne un aspect des plus naturels. Elle est sablonneuse au toucher. Le manteau des cheminées est en laiton massif patiné (fabrication Michel Bernier).

On trouve des monte-charges électriques sur les quatre niveaux, glissés dans le massif des foyers qui va de haut en bas du logement. Les monte-charges font 30 pouces de largeur. «Techniquement, c'est comme un petit ascenseur, même mécanisme, même moteur.» Les portes coulissantes levantes sont en laiton. «Monter du bois dans les escaliers, ce n'est pas très sympathique», ajoute M. Beyries. Les planchers en pierre sont chauffants dans la cuisine, les salles de bains et au sous-sol. Dans les pièces principales, les planchers sont en ipé. Le plafond de la salle à manger est en peuplier - plus clair - et un des murs est recouvert d'un panneau de cerisier. Tout le mobilier encastré en cerisier - coupé sur quartier - a été dessiné par Jean-François Beyries et réalisé par Jacques Leblanc.

Le confort se fait sentir également grâce à un système de chauffage et de climatisation de pointe. L'air pulsé fonctionne à basse vitesse, ce qui élimine le bruit. Il y a sept zones dans la maison pour procurer des températures différentes. L'air de l'habitation est filtré par le système HEPA, comme dans les hôpitaux. Un système avec pompe de recirculation permet d'obtenir de l'eau chaude immédiatement.