(Washington) Les forces américaines et britanniques ont mené dans la nuit de lundi à mardi de nouveaux bombardements au Yémen contre les rebelles houthis qui se disent toujours « déterminés » à poursuivre leurs attaques en mer Rouge, en soutien aux Palestiniens de Gaza.

« Les frappes d’aujourd’hui ont visé précisément un site souterrain de stockage des houthis et des sites de missiles et de surveillance aérienne des houthis », ont indiqué dans un communiqué conjoint les forces armées américaines et britanniques.

Washington et Londres ont indiqué avoir visé huit cibles houthies, selon ce communiqué signé aussi par le Canada, l’Australie, Bahreïn et les Pays-Bas, qui ont « soutenu » l’opération sans y participer directement.

Pour leur seconde opération conjointe depuis début janvier, les armées américaines et britanniques, ont mené des frappes pour « affaiblir l’arsenal que les houthis utilisent pour mettre en danger le commerce mondial et les vies de marins innocents ».

« Notre objectif est toujours de faire baisser les tensions et de rétablir la stabilité en mer Rouge », ajoutent ces gouvernements, prévenant néanmoins : « Nous n’allons pas hésiter à défendre des vies et le libre flux du commerce dans l’un des passages navigables les plus importants du monde ».

Le ministère britannique de la Défense a indiqué dans un communiqué séparé que quatre jets de combat Typhoons avaient participé à ces frappes visant à « miner » les capacités militaires des houthis, un mouvement soutenu par l’Iran.

Les cibles incluent « des systèmes de missiles et lanceurs, des systèmes de défense antiaérienne, des radars et des locaux de stockage d’armement profondément enterrés », a précisé le Commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom) sur X.

Selon l’agence de presse des houthis, Saba, les forces américano-britanniques ont visé la capitale Sanaa et plusieurs provinces du pays. Et d’après la chaîne des houthis, Al-Masirah, des frappes ont ciblé la base militaire d’Al-Dailami, située au nord de Sanaa.  

Les rebelles houthis contrôlent une bonne partie du Yémen, après près d’une décennie de guerre contre les forces du gouvernement, appuyé lui par l’Arabie saoudite.  

Pays le plus pauvre de la péninsule arabique, mais situé dans une zone stratégique pour le commerce maritime, le Yémen connaissait une relative accalmie malgré une crise humanitaire parmi les pires au monde.

« Détermination »

« L’agression américano-britannique ne fera qu’accroître la détermination du peuple yéménite à assumer ses responsabilités morales et humanitaires envers les opprimés de Gaza », a commenté sur X Mohammed al-Bukhaiti, haut responsable des houthis.  

« Chaque partie ou individu dans ce monde est confronté à ce choix : soit préserver son humanité et se tenir aux côtés du Yémen, soit perdre son humanité et se tenir aux côtés de l’alliance américano-britannique », a-t-il ajouté.

Les houthis, qui disent soutenir la population de Gaza, totalement assiégée par Israël et confrontée à une catastrophe humanitaire, avaient revendiqué lundi une attaque contre un navire militaire américain.

Les houthis « ont mené une opération militaire visant le cargo militaire américain Ocean Jazz dans le golfe d’Aden » à « l’aide de missiles », avait assuré leur porte-parole militaire, Yahya Saree.  

Sollicité par l’AFP, un responsable du département américain de la Défense avait affirmé « n’avoir rien vu de la sorte » et qualifié l’information de « fausse ».

Depuis mi-novembre, les houthis ont tiré de nombreux missiles et drones contre des navires qu’ils estiment liés à Israël.

Les États-Unis, allié clé et soutien militaire d’Israël, ont eux mis sur pied une coalition pour patrouiller au large du Yémen pour « protéger » le trafic maritime international.  

Selon l’International Chamber of Shipping (ICS), 12 % du commerce mondial transite par la mer Rouge.

Or, en raison des attaques des houthis, les frais d’assurances ont grimpé en flèche, incitant les grands transporteurs maritimes à réorienter leurs navires vers la pointe sud de l’Afrique, ce qui rend le trajet plus long et plus onéreux.

En novembre, les houthis s’étaient par ailleurs emparés du Galaxy Leader, un navire détenu par une société britannique, elle-même propriété d’un homme d’affaires israélien, et avaient pris en otage les 25 membres d’équipage.

Les rebelles ont répété lundi qu’ils continueraient à « empêcher les navires israéliens » de traverser la mer Rouge et le golfe d’Aden jusqu’à la fin de la guerre à Gaza.