(Nations unies) Le Conseil de sécurité de l’ONU a demandé vendredi la nomination d’un envoyé spécial pour l’Afghanistan, dans une résolution appelant à un dialogue plus efficace et une aide mieux coordonnée pour le pays dirigé par les talibans.

Avec ce texte, adopté avec 13 voix et deux abstentions (Chine, Russie), le Conseil de sécurité a souligné que l’objectif final visé est un Afghanistan en paix avec ses voisins, « pleinement réintégré » au sein de la communauté internationale et respectant ses obligations.

Il a aussi souhaité que les femmes, écartées de tout rôle dans la société civile par le régime des talibans, puissent participer, « en toute sécurité et sur un pied d’égalité », à l’ensemble du processus.

Le texte a été voté après la remise au Conseil de sécurité d’une évaluation indépendante, qui soulignait la nécessité de renforcer et de mieux coordonner l’aide au pays pour qu’elle bénéficie davantage à la population, en jugeant que « le statu quo actuel ne fonctionne pas ».

Le Conseil de sécurité a demandé la nomination par le Secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres de cet envoyé spécial pour mettre en place les recommandations de l’évaluation.

Depuis leur retour au pouvoir en août 2021, les talibans ont exclu les femmes de la plupart des établissements d’enseignement secondaire, des universités et des administrations publiques. Ils leur ont aussi très largement interdit de travailler avec l’ONU et les ONG internationales.

Les femmes n’ont pas non plus le droit d’entrer dans les parcs, jardins, salles de sport et bains publics, de voyager sans être accompagnées d’un parent masculin et doivent se couvrir intégralement lorsqu’elles sortent de chez elles.

Le 20 décembre, la représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU pour l’Afghanistan et cheffe de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan, Roza Otunbayeva, avait imputé « l’impasse actuelle » au « le manque de progrès en matière des droits humains ».

Le Conseil de sécurité a souligné son « entier soutien » à la mission et à sa cheffe, et a indiqué que l’envoyé spécial devra être « doté d’une solide expertise en matière de droits de l’Homme et d’égalité des genres ».