(Dubaï) Une trentaine d’ONG impliquées au Yémen ont exhorté mardi le gouvernement et les rebelles yéménites à reconduire la trêve qui expire dans quelques jours, en soulignant ses « effets positifs » sur le plan humanitaire.   

Depuis le 2 avril, date de l’entrée en vigueur de l’accord négocié par l’ONU pour une période initiale de deux mois, « nous avons constaté les effets humanitaires positifs de la trêve », écrivent Save The Childen, Oxfam, le Norwegian Refugee Council et d’autres organisations dans une lettre adressée aux parties au conflit.  

« Nous vous exhortons à prolonger l’accord de trêve, à bâtir sur les avancées que vous avez rendues possibles ces deux derniers mois et à œuvrer pour la paix ».

Parmi ces avancées, les ONG citent notamment la baisse de moitié du nombre de victimes civiles et l’amélioration de l’approvisionnement en carburant.  

Outre un cessez-le-feu, la trêve-la première à l’échelle nationale depuis le début du conflit-prévoit une série de mesures devant alléger les souffrances de la population, éreintée par sept ans de guerre.

Les houthis, soutenus par l’Iran, ont pris le contrôle de la capitale Sanaa en 2014, déclenchant l’année suivante une intervention militaire sous commandement saoudien, en soutien au pouvoir en place.

La guerre a fait des centaines de milliers de morts et plongé ce pays, le plus pauvre de la péninsule arabique, dans l’une des pires crises humanitaires au monde, selon l’ONU.  

Dans le cadre de la trêve, les vols commerciaux ont repris pour la première fois en six ans entre Sanaa et la capitale jordanienne Amman. Une deuxième liaison pour Le Caire est prévue à partir de mercredi.  

« Des centaines de patients ayant un besoin crucial de traitements médicaux vitaux en dehors du pays ont enfin été en mesure de les recevoir. D’autres pourront poursuivre leurs études et saisir des opportunités commerciales à l’étranger ou retrouver leurs proches », ont souligné les ONG.  

La semaine dernière, l’émissaire de l’ONU Hans Grundberg avait lui aussi plaidé pour une reconduction de la trêve, à l’issue de discussions entre les belligérants à Amman.

Les négociations portaient sur la réouverture des routes menant à Taëz, une ville de 600 000 habitants encerclée par les rebelles depuis des années.  

« La trêve présente une opportunité pour rompre avec la violence et les souffrances du passé, et avancer vers un avenir pacifique au Yémen. Les parties doivent saisir cette opportunité », a dit Hans Grundberg.